Aba Elhanani
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Il n’y a pas de doute que Gropius, Mies van der Rohe et Le Corbusier sont les plus grandes lumières de la première moitié de ce siècle. Il est possible qu’il y avait et qu’il y a d’autres noms importants, même plus originaux dans leur compréhension intellectuelle, mais la supériorité de ces trois repose aussi sur l’immense popularité dont ils ont joui et qui leur a permis d’atteindre la connaissance et la conscience de centaines et milliers d’architectes.
Si Gropius symbolise la philosophie du Bauhaus, alors cette philosophie, dans sa version universellement connue, est un défi aux styles grandiloquents et éclectiques du passé, et un appel positif à une architecture simple et sincère, avec l’accent de sincérité.
Le fameux Mies van der Rohe est en fait celui qui implanta l'idée de l’intégration de l’architecture et de la technologie dans un effort vers la perfection.
Le Corbusier est le problématique des trois. Le fameux Le Corbusier ne représente aucune philosophie, mais incarne le virtuose hors ligne. Ses créations contredisent ses écrits, et viceversa. Il symbolise, peut-être plus que les autres, l’intégration de l’architecture dans la peinture et la sculpture révolutionnaires modernes et antiesthétiques.
Du point de vue didactique, il est le plus intéressant, quoique le plus dangereux d’entre eux. Son œuvre est unique, très personnelle; c’est pourquoi nous ne pouvons attendre aucune école Le Corbusier qui ne soit qu’une pâle imitation.
Mais son irruption dramatique dans le monde du Bauhaus, dans un monde qui avait commencé à croire aux principes précis, nets et bien définis du Bauhaus ou à la logique pure, nette de Mies les brouilla et démolit le peu de chance qu’ils auraient pu avoir pour la continuité imaginative.
Le fait même de son intégration dans les styles de peinture et de sculpture servit de feu vert à beaucoup d’architectes du monde entier pour chercher l’inspiration aux mêmes sources. Je ne doute pas que les enseignements du Bauhaus et la doctrine de Mies furent négligés trop tôt.
Ils n’ont jamais été pleinement exploités, et pour cela, il n’a jamais produit de générations d’adeptes sensés et raisonnables.
Le Corbusier, d’une façon magistrale, a jeté les architectes du siècle illuminé dans le royaume du drame, de l’intuition, de
Es kann kein Zweifel daran bestehen, dass Gropius, Mies van der Rohe und Le Corbusier die grössten Geister der ersten Hälfte dieses Jahrhunderts waren. Möglicherweise gab und gibt es andere bedeutende und in ihrem intellektuellen Verstehen originellere Namen, aber die Überlegenheit dieser drei beruht auch auf der ungeheuren Popularität, die sie genossen haben und die es ihnen gestattete, das Bewusstsein und Gewissen von Hunderten und Tausenden von Architekten zu erreichen.
Symbolisiert Gropius die Philosophie des Bauhauses, so bildet diese Philosophie in ihrer weitbekannten Art eine Herausforderung an die grosssprecherischen und eklektischen Stile der Vergangenheit und eine positive Aufforderung zu einer einfachen und aufrichtigen Architektur, mit der Betonung auf aufrichtig.
Der berühmte Mies van der Rohe ist eigentlich derjenige, der den Gedanken an eine Integration von Architektur und Technologie in einem Streben nach Perfektion einführte.
Unter den drei ist Le Corbusier der problematische. Der berühmte Le Corbusier repräsentiert überhaupt keine Philosophie, sondern er verkörpert den virtuosen Aussenseiter. Seine Werke widersprechen seinen Schriften und umgekehrt. Er symbolisiert vielleicht mehr als die anderen die Integration von Architektur und Moderne, die revolutionäre und antiästhetische Malerei und Skulptur.
Vom didaktischen Standpunkt aus betrachtet, ist er der interessantere, wenn auch gefährlichere unter ihnen. Sein Werk ist einzigartig, sehr persönlich, weshalb jede Le Corbusier-Schule nur eine schwache Imitation sein kann.
Aber sein dramatischer Einzug in die Bauhauswelt, eine Welt, die an die genauen, klaren und wohldefinierten Prinzipien des Bauhauses oder an die reine und klare Logik Mies van der Rohes zu glauben begonnen hatte, verwischte das Bild und zerstörte die geringe Chance, die ein Überleben ihrer Vorstellungen gehabt haben könnte.
Die Tatsache selbst, dass er sich in den Stil der Malerei und Bildhauerei einfügte, war für viele Architekten der ganzen Welt das Startzeichen, aus diesen Quellen Inspiration zu schöpfen. Ich zweifle nicht daran, dass die Lehren des Bauhauses und die von Mies van der Rohe zu früh vernachlässigt wurden. Man hat sie nie
There is no doubt that Gropius, Mies and Le Corbusier are the three greatest lights in the first half of this century. It is possible that there were, and are, other important names, even more original in their intellectual comprehension, but the superiority of these three lies also in the immense popularity they enjoyed, which enabled them to reach the knowledge and consciousness of hundreds and thousands of architects.
If Gropius symbolizes the philosophy of the Bauhaus, then this philosophy in its universally known version is a challenge to the bombastic and eclectic styles of the past, and a positive call for a simple and sincere architecture.
The popular Mies is in fact the one who implemented the idea of integrating architecture and technology in a striving towards perfection. Le Corbusier is the problematic one among the three. Popular Le Corbusier does not represent any philosophy, but embodies the outstanding virtuoso. His creations contradict his writings, and vice versa. He symbolizes, perhaps more than the others, the integration of architecture in modern, revolutionary and anti-aesthetic painting and sculpture.
From the didactic viewpoint, he is the most interesting, albeit the most dangerous among them. His work is unique, very personal, therefore we cannot expect any Le Corbusier School to be more than cheap imitation.
But his dramatic irruption into the world of the Bauhaus, into a world that had started believing in the clear-cut and welldefined principles of the Bauhaus or in the pure, clear logics of Mies, blurred the picture and demolished what little chance there may have been for imaginative continuity.
The very fact of his integration in the styles of painting and sculpture served as a green light for many architects the world over to search for inspiration at the same sources.
I have no doubt that the teachings of the Bauhaus and the doctrine of Mies were neglected too soon. They have never been fully exploited, and therefore did not produce generations of sober and rational followers.
Le Corbusier, in a masterly manner, threw the architects of the enlightened century into the realm of drama, intuition, improvisation.
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l’improvisation. Puisque c’est aujourd’hui la tendance des arts plastiques, nous assistons à la continuation d’une architecture aux fantaisies plus ou moins douées. L’architecture qui doit se baser d’abord et en premier sur l’utilité et le fonctionnalisme, et se transforme de plus en plus en séries de formes stylisées.
D’autre part, comme il est possible de comprendre l’agitation et les modes changeantes en art à notre époque orageuse, comme une réaction progressiste de l’art vis-à-vis de la science; ainsi, les tendances de Le Corbusier apparaissent comme une réaction de l’architecteartiste à l’égard de ceux qui réalisent les missiles intercontinentaux.
L’ennui est qu’avec la mort de Le Corbusier nous restons sans une philosophie qu’il a démolie et sans un génie.
D’autre part, la foule d’architectes manquant de philosophie imminente cherche des génies au déclin à couronner. (Il n’y a pas de disette de candidats.) Les candidats ne manquent pas, ils s’offrent partout eux-mêmes avec leur contribution à la prolifique littérature professionnelle.
Ils sont nombreux et divers. Il n’y a pas de Le Corbusier parmi eux. Et nous n’entendons pas non plus la voix des héritiers de Gropius et de Mies, comme ils ne sont plus populaires.
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Il n’y a pas de doute que la recherche de l’architecture technologique continuera, mais, à mon grand regret, elle s’appuie sur des architectes fades. D’autre part, la schizophrénie, qui est profondément ancrée dans la profession d’architecte, de techniciens et d’artistes, entraînera la continuation d’expériences dans les formes, selon les talents des chercheurs.
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Je crois que cette architecture moderne a été définitivement acceptée, mais, entretemps, nous avons déjà oublié ce qu’elle est.
voll ausgenützt, und aus diesem Grund sind ihm nie Generationen von vernünftig denkenden Anhängern gefolgt.
Le Corbusier versetzte die Architektur des erleuchteten Jahrhunderts auf meisterhafte Art in das Reich des Dramas, der Eingebung, der Improvisation. Da das die Tendenz der bildenden Kunst von heute ist, erleben wir die Fortsetzung einer Architektur von mehr oder weniger begabten Phantasien. Die Architektur, die sich zunächst auf Nützlichkeit und Funktionalismus gründen muss, verwandelt sich mehr und mehr in stilisierte Formfolgen.
Da man einerseits die Unruhe und die sich wandelnden Kunstarten als eine progressive Reaktion der Kunst auf die Wissenschaft unserer Zeit verstehen kann, so erscheinen die Tendenzen Le Corbusiers als eine Reaktion der Künstler-Architekten auf jene, die die Interkontinentalraketen verwirklichen. Anderseits sucht die Masse der Architekten, die selbst jeglicher Philosophie bar ist, Genies, die sich krönen lassen. (Ein Mangel an Kandidaten besteht nicht.) An Bewerbern fehlt es nicht, sie bieten sich überall mit ihren Beiträgen zur schnell wachsenden Berufsliteratur von selbst an.
Sie sind zahlreich und voneinander sehr verschieden. Von Le Corbusier ist bei ihnen nicht viel zu spüren. Aber wir hören auch nichts von den Erben von Gropius und Mies van der Rohe, da diese nicht mehr populär sind.
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Wir wissen nicht, ob die Forschung auf dem technologischen Gebiet fortbestehen wird, aber sie stützt sich (zu meinem grossen Bedauern) auf einfallslose Architektur. Auf der anderen Seite wird die Schizophrenie, die tief im Architektenberuf verankert ist, wie auch in dem des Technikers und Künstlers, die Weiterführung der Formversuche je nach Begabung der Forscher mit sich führen.
Since this is, today, the trend of the plastic arts, we are witnessing the continuation of an architecture of more or less talented whims. Architecture, which must be based first and foremost on purpose and functionalism, is more and more turning into a series of form fashions.
On the other hand, just as it is possible to understand the restlessness and the changing fashions in art in our stormy times, as progressive art’s reaction to science, so also do the trends of Le Corbusier appear as a reaction of the architect-artist to the fashioners of intercontinental missiles.
Trouble is that, with the death of Le Corbusier, we remained without a philosophy, which he had demolished, and without a genius.
On the other hand, hosts of architects lacking an imminent philosophy, search for declining geniuses to crown. There is no dearth of candidates, they offer themselves with their contributions to the prolific professional literature everywhere.
They are many and diverse. There is no Le Corbusier amongst them. And neither do we hear the voices of the heirs to Gropius and Mies, as they are no longer popular.
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There is no doubt that the search for technological architecture will continue, but (to my regret) it leans on colourless architects, as the stars will always prefer a client looking for a show piece. On the other hand, the schizophrenia which is deeply anchored in the profession of architecture, the technicians and the artist, will lead to the continuation of experimenting with forms, according to the talents of the searchers.
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I believe that modern architecture has definitely become accepted, but in the meantime we have already forgotten what it is.
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Si l’architecture manque de philosophie, alors l’urbanisme manque même de théorie.
Ici, la rareté d’intelligence architecturale devient même encore plus évidente. Nous lisons beaucoup de choses utiles et intelligentes à propos de la maladie des grandes villes. Le diagnostic est une bénédiction,
Ich glaube, dass diese moderne Architektur definitiv akzeptiert wurde; wir haben aber in der Zwischenzeit bereits vergessen, was sie eigentlich darstellt.
9/10/12/15
Fehlt es der Architektur an Philosophie, so fehlt es dem Städtebau an Theorie.
Hier wird die Seltenheit der architekto-
9/10/12/15
If architecture is lacking a philosophy, then urbanism lacks even a theory. Here, the paucity of architectural intellect becomes even more evident. We read many relevant and intelligent things about the sickness of the big cities. The diagnosis is a blessing, and here too the main analytical contribution stems from
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A. Elhanani
et ici aussi la principale contribution analytique vient des auteurs qui ne sont pas architectes. Mais on ne parle que de la ville souhaitée - et il n’y a aucun matériel convaincant. Les utopies des architectes et des urbanistes sont exclusivement dans le domaine de la forme. Les sociologues parlent dans leur propre jargon, et les économistes font des calculs.
L’idée même d’équipe n’est pas encore mûre, car les universités n’ont même pas encore commencé le travail préparatoire pour former les disciplines par une action de liaison.
Par désespoir, au vu de toutes les nouvelles théories et de toutes les nouvelles villes, nous commençons à nous replacer dans l’infantilisme, basé sur la nostalgie du passé, les petits faubourgs où les voisins se rencontrent autour des bancs du marché... Il me semble que toutes ces philosophies et ces théories refusées ne font qu’ajouter à la confusion et à l’égarement. Aucun travail méthodique n’a été commencé.
Je n’ai pas même la certitude que le bacille de la maladie urbaine ait été correctement identifié. Peut-être que l’origine du mal n’est sans doute pas dans la structure physique de la ville. La sclérose artérielle (peut être éliminée) et la haute tension du sang (peut être drainée) ne sont que symptômes secondaires. La îévolte de la jeunesse, le racisme, l’hostilité commune ou de classe, voilà les symptômes les plus significatifs du mal de la ville - le mal de la société moderne dans l’ère atomique, les racines de ce qui peut reposer dans le champ de la sociologie (pseudo-scientifique), ou peut-être même dans la psychiatrie sociale - une profession qui n’a même pas été développée.
A. E.
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nischen Intelligenz noch deutlicher. Wir lesen viel Nützliches und Intelligentes über den Krankheitszustand der Grossstädte. Die Diagnose ist ein Segen. Auch hier kommt der analytische Hauptbeitrag von Autoren, die keine Architekten sind.
Aber es wird nur von der gewünschten Stadt gesprochen - doch es existiert keinerlei überzeugendes Material. Die Utopien der Architekten und Städtebauer liegen ausschliesslich auf dem Gebiet der Form. Die Soziologen sprechen ihren eigenen Jargon, und die Wirtschaftler stellen Berechnungen an.
Der Gedanke des Teamworks ist noch nicht reif, denn die Universitäten haben noch nicht einmal mit den Vorarbeiten begonnen, die Lehrgebiete untereinander beziehungsreich auszuformen.
Aus Verzweiflung über den Anblick aller neuen Theorien und aller neuen Städte haben wir begonnen, aus Sehnsucht nach der Vergangenheit in die Kindheit zurückzufallen, in die kleinen Vorstädte, wo sich die Nachbarn auf den Bänken des Marktplatzes versammeln ... Es scheint mir, dass alle diese verworfenen Philosophien und Theorien nur zur Verwirrung und Ablenkung beitragen. Bis jetzt ist keine methodische Arbeit begonnen worden.
Ich bin noch nicht einmal sicher, dass der Bazillus der Stadtkrankheit richtig identifiziert worden ist. Vielleicht liegt der Ursprung des Übels nicht in der physischen Struktur der Stadt. Arteriosklerose (kann eliminiert werden) und hoher Blutdruck (kann ausgeglichen werden) sind nur sekundäre Symptome. Der Aufstand der Jugend, Rassenhass, Feindschaft der Gemeinschaften oder Klassen sind die bedeutsamsten Symptome des Städteübels - das Übel der modernen Gesellschaft in der Atom-Ära, die Wurzeln dessen, was im soziologischen (pseudowissenschaftlichen) Bereich liegt oder vielleicht sogar in der Sozialpsychiatrie ein Beruf, der noch nicht einmal geschaffen wurde.
A. E.
authors who are no architects. But here, there is talk only of the desirable city— and there is hardly any convincing material.
The utopias of architects and urbanists are exclusively in the realm of shape.
Sociologists speak in their own jargon, and the economists make calculations.
The very idea of a team is not yet ripe, for the universities have not even started any preparatory work for forming the disciplines for joint action.
Out of despair because of all the new ‘ideas’ and all the new towns, we start sinking back into infantilism based on nostalgia for the past, the ‘small suburb where neighbours meet around the market stall’. Methinks that all these refuted philosophies and theories only add to confusion and bewilderment. And no methodical work has been started.
I have not even the certainty that the Urban Sickness Bacillus has been correctly identified. Possibly, the origin of the disease does not even lie in the physical structure of the town. Arterial sclerosis (can be eliminated) and high blood tension (can be drained) are only secondary symptoms. Youth’s mutiny, fanning racial, communal or class hostility, these are the more relevant symptoms of the city’s diseases—the disease of modern society in the era of the atom, the roots of which may rest in the field of (pseudoscientific) sociology, or perhaps even in mass-psychiatry—a profession that has not even been developed.