Point de vue sur la préfabrication

Les problèmes de préfabrication présentant un intérêt marquant dans la construction actuelle, nous avons décidé de développer la rubrique consacrée à ces questions. C’est pourquoi vous trouverez ci-après différentes réalisations effectuées selon des procédés divers. Nous serions reconnaissants à nos lecteurs de nous transmettre pour notre prochain numéro des indications sur des réalisations nouvelles dans ce domaine.

(Réd.)

Il peut paraître téméraire, de la part d’un jeune architecte, d’émettre une opinion sur ce sujet si controversé. Cependant, à celui qui désire construire des immeubles économiques, la question se pose!

En effet, malgré la diversité des facteurs entrant en jeu, il semble possible de réaliser une économie grâce à la préfabrication — ceci pour un grand immeuble ou une série d’un certain type.

Pour plus de clarté, il s’agit de classer les systèmes connus: préfabrication totale; préfabrication des panneaux de remplissage; préfabrication du système porteur.

En Suisse, où elle ne peut être envisagée que sur une échelle réduite, la préfabrication totale ne saurait permettre une économie notable. Elle peut s’appliquer à des cas spéciaux, d’urgence ou de construction provisoire.

A notre avis, c’est surtout la préfabrication partielle (panneaux de remplissage et système porteur) qui présente actuellement, chez nous, quelque intérêt.

Les panneaux préfabriqués nécessitent une grande précision lors de la construction du système porteur. Pour cette raison, on les utilisera surtout lorsque la charpente est métallique, celle-ci permettant un travail au millimètre, ce qui est impossible actuellement en maçonnerie. Ces raisons limitent également l’application du procédé.

C’est pourquoi il semblerait préférable d’apporter une solution au problème en préfabriquant des panneaux porteurs. Ce système est d’ailleurs le plus employé, mais pourrait, sans aucun doute, être amélioré. Il faudrait mettre au point des panneaux (principalement de façades) permettant de couler les chaînages et les charges de béton sans avoir à faire le coffrage. Ce procédé augmenterait la rapidité de construction et éviterait les imprécisions et les augmentations de prix dues au coffrage en bois.

Des recherches personnelles me pousseraient à dire qu’un tel système est possible (ceci, bien entendu, sous réserve d’application pratique) car il s’agit d’éviter une augmentation excessive du prix des panneaux provoquée par des complications du moulage.

Ceci dit, il serait intéressant de connaître les expériences faites dans cette voie ou une autre. On manque en effet de renseignements précis sur ces problèmes ainsi que sur les réalisations faites chez nous. Beaucoup hésitent à tenter l’expérience, par manque d’information. Il serait en outre profitable de connaître l’avis d’entreprises qui envisagent de se lancer dans ce genre de construction, ou l’ayant déjà fait.

Il y a là un problème intéressant, qui nous paraît mériter d’être approfondi si l’on veut arriver à construire des appartements à loyer bas qui soient cependant confortables et d’un aspect convenable.

Claude Nicole-Mottier Architecte EPUL