La beauté de l’architecture consiste en l’évidente fonction de chacune de ses parties et la forme de chaque élément doit être déterminée par sa fonction
Schopenhauer
Il est certes encourageant de présenter le cinquième numéro d'Architecture Formes Fonctions 5. Le cap des cinq ans, comme on le sait, est difficile à doubler pour un périodique qui tient à se maintenir dans une ligne de conduite bien déterminée. Nous sommes heureux, et fiers, d'avoir pu franchir cette échéance fatidique, et nous tenons à remercier ici tous ceux qui, par leurs conseils et leurs appuis nous ont permis d'y arriver. Nous pensons tout particulièrement aux architectes, aux collaborateurs et aux entreprises qui nous ont fait confiance dans nos débuts, au moment où le lancement d'une revue nouvelle paraissait téméraire; surtout lorsque l'on connait les difficultés que rencontrent l'édition suisse, et romande en particulier.
Ce résultat confirme les espoirs que nous avions formés, lorsqu'en 1956 nous expliquions le rôle et les buts que nous entendions donner à notre publication. Cette tendance, par la force des choses et de l’expérience acquise, s'est élargie en s'enrichissant.
Défendre et faire connaître l'architecture nouvelle et fonctionnelle, l’urbanisme réel et les arts modernes de valeur, diffuser hors de Suisse romande les idées et les travaux de nos artistes et architectes et présenter ici les réalisations les plus marquantes en provenance du monde entier, tel est le but que nous voulons atteindre.
Nous avons d’ailleurs cherché, par notre présentation typographique à refléter cette tendance. Nos pages d'annonces, si importantes pour la connaissance et la compréhension des problèmes techniques actuels, ont un rôle capital d'information et de documentation. En outre, par une sélection sévère, elles reflètent également le principe fonctionnaliste que nous défendons.
Quant à nos collaborateurs, si certains ne suivent pas un même courant, ils appartiennent néanmoins tous à un même esprit. D’ailleurs, afin de situer notre revue au-dessus des différences d'écoles ou de tendances, nous nous sommes placés sous l'emblème de l'urbanisme mondial qui, sous l’enseigne de l'air, du soleil et de la végétation, doit rassembler tous ceux qui sepréoccupent du bien-êtreetdu développement rationnel de l'humanité.
Nous avions annoncé l’année dernière la création d'une nouvelle rubrique: « projets et constructions de jeunes architectes ». Malheureusement, nous avons dû renoncer à cette idée, la différence entre «jeunes» et «moins jeunes» étant par trop aléatoire. Par contre, nous avons remplacé cette rubrique par un panorama de l'architecture, des arts et de l'urbanisme en Suisse romande. Ce panorama est certes incomplet; mais nous l'avons voulu le plus représentatif et le plus éclectique possible. D'ailleurs de nombreux projets et réalisations présentés dans ce numéro, sont l'œuvre de jeunes architectes.
Nous formons l'espoir que ce cinquième numéro n'intéressera pas seulement les spécialistes, mais encore tous ceux qui apprécient les arts et l'architecture et qui désirent enrichir leurs connaissances dans ce domaine.
Anthony Krafft