Immeuble commercial et locatif, La Chaux-de-Fonds (NE) | B. Murisier et J. Studer

Cet immeuble commercial et locatif, implanté sur l'avenue Léopold-Robert, devait résoudre le problème de la destination mixte, « commerce et habitation ».

De plus, pour des raisons pratiques de location, le volume réservé à l'habitation devait se subdiviser en appartements de une pièce, deux pièces, trois pièces, quatre pièces, cinq pièces, six pièces, sept pièces et huit pièces, et, en attique, un appartement de luxe comprenant un développement de terrasses complètement isolées de tous les Inconvénients de cheminées, ventilations, etc. En outre, l'immeuble est mitoyen à l’est et à l’ouest, jusqu’à la hauteur du sixième étage.

L’auteur du projet se trouvait donc en face d’un complexe technique devant résoudre, étant donné la multiplicité des types d’appartements, une quantité de problèmes relatifs aux passages des tuyauteries (sanitaire et chauffage) et à l’éclairage des locaux.

L'immeuble comprend deux sous-sols, le sous-sol inférieur réservé aux caves, l'autre étant mixte et comprenant une salle de jeux, une école de danse classique et les installations techniques (chauffage, buanderies, séchoirs, etc.).

Le rez-de-chaussée abrite une importante pharmacie, avec laboratoire, un tea-room et un fleuriste. L’entrée, ainsi que toute la cage d’escalier, est en marbre noir, les murs revêtus de bois naturel.

Le rez-de-chaussée supérieur comprend de vastes locaux pour une maison de mode, avec, en façade sud, une sorte de galerie entièrement vitrée et donnant ainsi un maximum d’éclairage à cette exposition d’articles de luxe. L'entresol est réservé à des bureaux d’administration.

Du 1er au 9e étage, on trouve tous les types d’appartements, aux pièces extrêmement spacieuses et claires, puisque toute la façade principale est conçue exclusivement en verre: d'où les problèmes statiques des ingénieurs, qui ne disposaient plus d'un mur porteur en façade pour ancrer les dalles des étages. Cet élément porteur se traduit par des colonnes intérieures, en retrait de 1 m. par rapport au nu de la façade, libérant totalement celle-ci et permettant un jeu de surfaces vitrées original, commandé toutefois par le cloisonnement interne des différents types de logements.

Les contre-cœurs sont traités en plaques de verre, noir et blanc, avec, tous les deux étages, un décrochement de hauteur intentionnel, dicté par des raisons d'équilibre plastique.

D'autres considérations ont également obligé les constructeurs à certaines contingences et imposé des solutions propres aux facteurs climatologiques de l'endroit: altitude (1000 m.), neige abondante en hiver, contraste des températures diurnes et nocturnes, contraste très prononcé, surtout dans les entre-saisons. En effet, les différences de température sont de l’ordre de plus de 100° centigrades, puisqu'en hiver, on peut enregistrer des températures de —33° et, en été, en plein soleil, le métal et le verre peuvent chauffer à 65° ou 70°.

Ces sollicitations s’étendent sur toute la façade principale, orientée au midi, et, de ce fait, on peut pratiquement dire qu’elle est absolument indépendante du reste du gros œuvre. Deux étés et un hiver ont déjà prouvé que cette technique était possible, même à cette altitude.