Immeuble Frey, Lausanne, Vaud |  Charles & Francis Brugger 

Dans la conception générale du magasin, les architectes ont cherché à augmenter la surface des vitrines en les reculant et à créer en même temps une zone en dehors du trafic permettant aux clients de regarder tranquillement la marchandise exposée.

Les «vitrines» elles-mêmes sont formées par des glaces allant du sol au plafond; on a ainsi obtenu une transparence quasi totale, accrue par la continuation de la marquise et du dallage extérieur dans une partie du magasin, permettant le contact direct entre les locaux de vente et les passants.

On a renoncé à un éclairage total de la zone des vitrines en mettant en valeur, par des luminaires dissimulés dans les alvéoles de la marquise, seuls les mannequins et la marchandise exposée. Par la peinture gris foncé du plafond, cette ambiance est encore accentuée.

Cette nouvelle construction est caractérisée par une ossature en B.A., complétée par une série de câbles de précontrainte reprenant, au-dessus du rez-de-chaussée, le porte-à-faux de la façade.

L’étanchéité des toitures est assurée par une couverture multicouche couverte de gravillon et de quartz vert.

Un placage en pierre naturelle recouvre les piliers et les têtes des dalles sur la façade Grand-Pont; tandis que des éléments préfabriqués en béton poncé ferment les contre-cœurs de la façade cour.

Les fenêtres de la façade Grand-Pont sont en aluminium éloxé, avec deux sens d'ouverture et verre isolant; celles de la façade cour sont en bois, à deux sens d’ouverture et double vitrage.

La climatisation est appliquée pour tous les locaux de vente, ainsi que pour les bureaux orientés au Sud-Ouest, du fait de l'ensoleillement très important de l'immeuble, du bruit et de la poussière.

Le complexe urbain est devenu, dans notre civilisation moderne, un ensemble en perpétuel devenir. Son image se transforme à un rythme allant croissant. Les modifications qui s’opèrent dans les quartiers d’affaires, sur un terrain particulier, ont de suite des conséquences sur l’ensemble.

Elles ne peuvent être considérées en dehors de leur contexte, c'est-à-dire le cadre urbanistique dans lequel la construction vient s’inscrire. Cela permet de remodeler la plastique de certains quartiers, en reconsidérant le problème qu'ils posent, et de les adopter aux nouvelles conditions de la vie. Dans le cas qui nous occupe, l’architecte d’opération se trouve devant le problème posé par la création d’installations commerciales modernes, pour une maison d'une certaine importance.

Les premières études montrèrent de suite que la simple application des règlements sur les constructions ne serait d'aucun secours, et qu'une collaboration architecte d'opération - architecte-urbaniste s'imposait. Elle put s’établir dans les meilleures conditions, et un plan-masse, à l'échelle du cadre urbanistique, fut mis sur pied.

Un problème d'échelle se posait, cette dernière devant être différente de celle de la ville en transformation, et intéressant le secteur allant de la place Bel-Air à la rue Pichard.

Tout le mas fut donc étudié, tant au point de vue de la masse des façades que des arrières, adaptés aux besoins d'un centre d’affaires. Une adaptation fut réalisée, dans laquelle le projet est venu s’inscrire, comme premier élément marquant le début d'une transformation générale qui s’annonce.

La méthode suivie, consistant à considérer un tel problème architectural dans son contexte urbanistique, apparaît comme particulièrement efficiente pour assurer une évolution rationnelle des centres urbains.

Marcel D. Mueller Architecte SIA, Urbaniste DIUP