Temple de Sévelin, Lausanne | Jean-Pierre Cahen
Situation:
Le temple protestant de Sévelin est construit sur une parcelle triangulaire à la jonction de deux artères importantes: l’avenue de Tivoli et l'avenue de Provence. Il est situé dans un quartier dont l’architecture est particulièrement hétéroclite : immeubles, villas, fabriques et voies ferrées lui font un cadre vivant et complexe. La paroisse de Sévelin a désiré un temple « moderne » et clair, placé au cœur de l’animation et de la vie du quartier.
Conception d'ensemble:
Les exigences du programme, peu contraignantes d'ailleurs, ont néanmoins posé bien des problèmes du fait de l'exiguïté et surtout de la forme du terrain.
La grande salle de paroisse perpendiculaire à la salle de culte s'ouvre sur celle-ci et forme avec elle un auditoire d’environ 450 places.
Au-dessus de l'entrée du temple, une galerie avec orgues offre encore une cinquantaine de places.
Au sous-sol, différents locaux paroissiaux et un grand espace libre sous le temple, destiné essentiellement à la jeunesse, complètent l'équipement de ce complexe paroissial.
Construction:
Tout le bâtiment est en béton blanc légèrement poncé et siliconé.
Les vitrages latéraux sont en « Wasi », matériau constitué par deux feuilles de matière plastique séparées par des alvéoles hexagonales en aluminium. Ce produit, tout en diffusant agréablement la lumière, constitue un isolant thermique et phonique suffisant. Ce dernier point était primordial dans la situation très bruyante du temple.
Il offre en outre une protection efficace contre l'éblouissement.
Il a permis de résoudre le problème tel qu’il a été posé: un sanctuaire largement ouvert sur la vie, mais offrant le caractère d’intimité et de calme nécessaire à un lieu de culte.
Les parois intérieures du temple seront encore décorées d'une grande composition en matériau plastique coloré, en transparence sur les « vitrages ».
La façade nord a été composée en collaboration avec André Gigon, sculpteur.
La difficulté majeure rencontrée dans cette construction n'a pas résidé dans l'organisation du plan, ni dans la construction.
C’est le problème que pose la conception du lieu de culte protestant contemporain qui représente la vraie difficulté. Les architectes ont cherché la solution dans une simplicité extrême de conception et de matériaux. Cette simplicité, outre qu'elle correspondait aux désirs de la paroisse et des architectes, était le seule réponse possible au désordre architectural du quartier.