Villa à Môtier, Fribourg | ATELIER 5

Il s’agissait de réaliser, sur un terrain plat en bordure du lac de Morat, une villa dont toutes les pièces, selon les vœux du maître d'ouvrage, devaient s'ouvrir le plus largement possible sur la vue du lac. Ce désir commandait donc de projeter une maison sur toute la largeur du terrain. On a ainsi obtenu une villa très étroite et très longue qui représente pour le terrain un volume assez imposant. Mais, malgré tout, le squelette, le toit jardin, le jeu des pleins et des vides aidant, cette villa s'intégre au site bien mieux que les maisons dont on reprend les éléments de l’architecture des villages vignerons de la région, éléments qui, adaptés à d’autres fonctions et construits avec d'autres matériaux, ne donnent comme résultat qu'un mauvais pittoresque, architecture qui se trouve malheureusement encore trop souventencouragée par les commissions pour la protection des rives du lac.

Pour le cas présent, les architectes ont rencontré la plus grande compréhension des autorités de la commune de Lugnorre comme de celles du canton de Fribourg.

La distribution des diverses pièces est faite ainsi : au-dessus des pilotis, la salle de séjour et l'aire des repas avec vue panoramique, la cuisine pouvant s'ouvrir sur le séjour. Au même niveau se trouve encore la chambre à coucher avec au-devant une terrasse de plein air qui permet, en poussant les lits sur celle-ci, de dormir dehors.

Le programme se complète par deux chambres d’amis avec salle d’eau placées sur le toit-jardin, et, au niveau du sol, sous les pilotis, se situe la place couverte pour les voitures et le bloc des services avec un petit atelier.

Il a fallu surélever la maison en raison des inondations qui peuvent se produire et les pilotis présentent l'avantage de laisser passer le terrain sous la maison et d’étendre la vue qu'on a de la salle de séjour. On a bâti le bloc de services sous les pilotis du fait que la nappe aquitaine se trouvant à 80 cm sous le sol, l’aménagement de locaux souterrains aurait entraîné de gros frais.

Pour la même raison, le réservoir à mazout a été inséré dans le bloc de services.

Une terrasse côté sud-ouest faisant suite à la salle de séjour, par sa double hauteur fait la liaison avec le toit-jardin. Deux escaliers permettent l'accès par l'extérieur, du terrain au toit-jardin. Une coursive devant toute la façade de l'étage d’habitation relie directement la terrasse de la chambre à coucher à la place couverte à double hauteur. Cette coursive sert en même temps à protéger des intempéries les grands vitrages et sert égale ment de brise-soleil, celui-ci étant complété par des stores à lamelles encastrés dans la dalle sur le devant de la façade.

Le terrain qui avait été autrefois submergé présentait certaines difficultés pour les fondations. Deux variantes ont été envisagées : soit la construction d'un caisson de béton, soit des pieux en béton enfoncés à 6 m de profondeur. La seconde solution s'est avérée la plus économique.

La villa repose sur un squelette de béton armé excepté la façade nord qui n’a que quelques trous et fait fonction de sommier.

On s'est servi du ciment blanc pour donner par la couleur claire du béton plus de légèreté au volume. L’isolation thermique posée à l'intérieur est constituée par des plaques « Duplex » de 8 cm d'épaisseur et revêtues d'un crépi blanc à la chaux.

Le toit est isolé par une couche d’asphalte de 3 cm et recouverte d’une couche de 20 cm d'humus.

Les vitrages sont en profils d'aluminium à l'exception de ceux des chambres d'amis qui sont en bois. De grands coulissants permettent d’ouvrir de larges pans du séjour et la chambre à coucher peut s'ouvrir complètement. On a également monté sur des châssis coulissants des grilles antimoustiques en nylon. Le chauffage se fait par convecteurs gainés dans le plancher. Les fonds sont en plaques contexes à part les chambres à coucher qui sont recouvertes de tapis tendus. Le bloc cheminée du séjour est revêtu de plaques d’ardoise.