Recherches spatiales en architecture

Des pyramides aux grattes-ciel, nombreux sont les ouvrages qui témoignent de l’imagination, de la tenace volonté, de l’audace même, que toute une lignée de constructeurs ont consacré à la recherche de formes architecturales nouvelles, sans cesse mieux adaptées aux besoins de l’individu et de la collectivité humaine.

Nul doute que, à l’époque où ils ont lutté pourfaire triompher leurs idées et réaliser — ou tenter de réaliser — les ouvrages qu’ils avaient conçus, la plupart d’entre eux ont été considérés comme des visionnaires, soupçonnés de vouloir enlaidir le paysage de constructions hideuses et accusés de folle

témérité lorsqu’ils ont essayé des matériaux nouveaux. Et, pourtant, c’est à leur persévérance et à leur courage que le vingtième siècle doit non seulement tant de chefsd’œuvre mais encore nos cités modernes, et le confort dont jouissent leurs habitants, ainsi que les complexes industriels.

Aujourd’hui plus que jamais l’évolution démographique et le développement de l’industrie, comme l’impérieuse nécessité d’user rationnellement d’un territoire dont une part suffisante doit rester à l’agriculture, conduisent l’architecte et l’ingénieur à concevoir des constructions utilisant l’espace aussi bien que les surfaces disponibles.

Les progrès de la technique leur offrent une vaste gamme de procédés et de matériaux et les limites de leurs démarches, en matière de recherches spatiales, sont avant tout d’ordre intellectuel.

Il nous a paru intéressant de réunir, à l’intention de nos lecteurs, quelques documents particulièrement significatifs sur des projets ou des ouvrages réalisés récemment.

Certes, d’aucuns sont révolutionnaires dans leur conception; ils ne seront pas admis sans réserves par l’opinion publique et, même, par les spécialistes. Si certains empruntent plus à la science-fiction qu’aux réalités techniques ou sociologiques, ils préfigurent néanmoins dans leur ensemble l’avenir.

(Réd.)

Un plan pour Tokyo Groupe d’études de Kenzo Tange.

Dans le présent mémoire j’expose, avec mon groupe d’études, un schéma de plan directeur pour la réorganisation structurale de Tokyo. Ce schéma, fondé sur les études que nous avons élaborées au cours de nombreuses années, représente une tentative pour résoudre de nombreux problèmes qui se posent aujourd’hui et vise en même temps à ouvrir une voie aux développements futurs.

En divers points du monde, les progrès culturels et l’expansion économique du vingtième siècle ont déterminé l'apparition des grandes « villes-clés » ayant une population de dix millions d'habitants et davantage. Il ne s’agit pas cependant d’un développement anormal, à notre avis, mais de la conséquence inévitable du fait qu'il existe une véritable nécessité de telles métropoles afin d’exercer les fonctions d’une importance vitale pour la société contemporaine. En traçant un plan directeur pour Tokyo, notre première tâche a été de définir avec exactitude les fonctions susdites et la façon dont elles se différencient des fonctions urbaines du passé. Nos études nous ont amenés à conclure que la métropole avec dix millions d’habitants a des caractères foncièrement différents de ceux que peut avoir une ville de cent mille ou d'un million d’habitants et qu’il n’est pas possible de pourvoir à ses exigences avec les moyens qui furent adoptés dans le passé. Aujourd’hui, ces métropoles se trouvent dans un état de chaos et de paralysie. La raison doit être recherchée dans la structure physique des métropoles elles-mêmes, trop vieilles désormais pour faire face au rythme actuel d’expansion.

Bien que les métropoles tendent par elles-mêmes à déterminer une circulation toujours plus intense, les systèmes urbains existants ne sont plus en mesure de fournir un espace suffisant pour un tel trafic. Au cours de la seconde moitié du vingtième siècle, et en un crescendo constant, la société sera placée devant la nécessité d’affronter les problèmes difficiles auxquels sont exposées les « villes-mammouths » pour s’efforcer de surmonter les incompatibilités et de donner une forme d’expression à la nature réelle des métropoles.

Et c’est bien sur nous que pèse la responsabilité de créer de nouveaux systèmes urbains à même de satisfaire les espérances humaines.

Nous avons tracé un schéma capable — à notre avis — de transformer le vieuxTokyo et de le mettre en mesure d’accueillir la mobilité nouvelle et l'activité de nos jours.

Ce schéma prévoit aussi bien une reconstruction graduelle de lavilleexistantequesonexpansion progressive dans la baie de Tokyo, deux processus qui, selon nous, devraient se pénétrer et se favoriser mutuellement.

Le plan

Le projet part de la constation du fait que le type de métropole avec 10 millions d'habitants, né directement de la tendance à l’expansion des activités tertiaires, est un phénomène irréversible, destiné à se développer.

D'où l’insuffisance des solutions de déconcentration; en effet, les organismes de direction des activités tertiaires tendent organiquement à se concentrer. Le principe de la ville à voies rayonnantes, du passé, étant à exclure à priori, il ne reste que la seule solution de l'axe équipé. Mais le type de ville centrée sur un axe a la fonction fondamentale et préliminaire d’assurer les communications; en conséquence, au lieu de projeter comme dans le passé des centres et de les relier par un système de communications, il est nécessaire d’élaborer une structure de communications modulaire susceptible d’expansion, dans laquelleon puisseinsérer les centres directionnels et relier entre eux les centres résidentiels. Les deux phases du processus ainsi différenciées doivent être en réalitéfusionnées en une seule, afin que architecture et circulation ne constituent qu’un tout intégré.

Les solutions proposées sont, dans leurs grandes lignes, les suivantes : un axe à 40-50 m du sol, composé d’anneaux et de «circuits» de trafic à trois niveaux et à chemin de fer monorail; liaisons avec tous les transports des quartiers et avec les lignes de contact entre deux anneaux ; les nouvelles zones directionnelles distribuées à l'intérieur des anneaux, les zones résidentielles en dehors. Pour contrôler l’expansion et incorporer la mer à la ville, l’axe coupe la baie de Tokyo et les quartiers nouveaux se composent de bastions épars ayant leurs fondations dans la mer.

La solution du système de communications repose sur un trafic intégral: voies d’écoulement rapide, voie souterraine, chemins de fer nationalisés, monorail, le tout inséré et relié avec le système des «circuits». L’ensemble des «circuits» prévoit trois niveaux de circulation ayant, pour des vitesses jusqu’à 60 km/h., des rampes à chaque kilomètre; pour des vitesses jusqu’à 90 km/h., des rampes tous les 3 km ; jusqu’à 120 km/h.

des rampes tous les 9 km. Dans les anneaux sur la baie le système est rigidement orthogonal ; dans ceux qui sont situé sur la terre ferme le système s'adapte aux voies existantes et sous-jacentes, mais il demeure inchangé. Chacun des « circuits » sur lequel le plan se fonde est long de 3 km ; il se subdivise en unités de base, trois pour chaque circuit; les carrés intérieurs ont 1 km de côté. Les plates-formes sur lesquelles surgissent les édifices directionnels sont érigées sur des tours à des intervalles de 200 m. Ces tours sont conçues comme des systèmes spéciaux, c’est-à-dire qu’elles peuvent remplir deux fonctions à la fois: la fonction structurale pour toute la plate-forme et l’autre, concentrant l’énergie, les ascenseurs, les communications internes de la plate-forme même.

Aussi dans les quartiers résidentiels les plates-formes sont érigées sur des piliers spéciaux et les plates-formes de base donnent lieu à d’autres plus petites à une plus grande hauteur; et aux divers niveaux sont librement disposés parking, écoles, jardins, services, centres commerciaux.

Paolo Soleri Projet de ville idéale «mésa city»

Paolo Soleri a conçu un projet de ville idéale qui, bien qu’étudié pour l’ouest du continent américain, pourrait s’appliquer à n'importe quelle région identique. Pour cette réalisation, l'auteur précise que serait indispensable une liberté totale du sol qui seule permettrait des développements de cette ampleur.

L’ensemble du plan prévoit:

1. Une ville d’environ 2 millions d'habitants située sur un plateau.

2. Des villes et villages à caractère rural.

3. Des complexes industriels, avec la force et les installations hydrauliques indispensables.

4. Des structures spéciales offrant des possibilités de vie sociale diverses. Leur morphologie est étudiée pour capter et utiliser l'énergie cosmique, les radiations, les vents, l’eau, etc.

5. Une cité linéaire se développant le long d'une voie d'eau créée par l'homme.

6. Un réseau de circulation (route, chemins de fer, ponts).

7. L’organisation écologique de la nature avec l’intrusion d’importants facteurs sociaux et le courant biotechnique qui en découle.

La ville s’élèverait sur un plateau semi-aride (mesa), laissant le sol à l’agriculture et aux pâturages. La région avoisinante fournirait les produits alimentaires nécessaires. La ville se développerait selon un axe nord-sud d’environ 10 km de large et 35 km de long.

A l'extrémité sud de l’axe principal setrouveraitle centre des Hautes Etudes, entouré des établissements d’enseignement secondaire et des internats. Immédiatement au nord de cet ensemble, un parc créé par l’homme (150 à 200 m de large sur 15 km de long), s’élargissant en un système de digues et de lacs, bordé par des villages à caractère principalement artistique.

A 5 km au nord de ces villages, sur une colline, commence le « complexe théologique » avec son université théologique, la bibliothèque, le musée et les centres d’études des différentes religions. Le centre des Hautes Etudes, le parc et le centre théologique constituent l’épine dorsale de la ville. A partir du centre d'études sont répartis 34 villages d’environ 3000 habitants chacun, groupés autour des centres civiques et commerciaux, 2 en grappes de 5. Chaque village occupe un terrain circulaire de 1000 m de diamètre avec, au centre, un jardin de 200 à 400 m de diamètre.

Une zone agricole restreinte, avec fermes et jardins, dessert chaque village. Les villages sont parcourus de chemins pour piétons et bicyclette et reliés directement par parkings souterrains aux voies à grande circulation.

Des zones d’habitation à grande densité se développent à l’ouest et à l'est du parc sur des terrains en pente, permettant des habitations en terrasses. Elles sont desservies par des places où sont groupés les services civiques et les jardins publics.

Au sommet de la colline de l’ensemble théologique, on trouve une série de «villages indigènes ».

Les différences éthniques, culturelles et raciales sont maintenues et amplifiées par les matériaux et la structure humaine de chaque village pour permettre des études comparatives et le détermination de ce que l’homme a d'essentiel face aux fausses discriminations.

Trois ceintures continues parcourent et entourent la ville :

1. Dans la ceinture la plus proche du centre se trouvent la petite industrie et les ateliers. Les quartiers d'habitation sont intégrés le long d'un système de circulation.

2. La ceinture intermédiaire groupe (le long d’un réseau de voies à grande circulation, routes et parkings et d'un système de voies d'eau pour fret et passagers) : a. toutes les activités productrices qui ne sont pas contraires à l'hygiène, à la propreté et au silence; b. toutes les productions de marchandises indispensables à une ville; c. tous les bâtiments publics; d. les établissements de loisirs; e. les établissements culturels.

3. La ceinture extérieure groupe les intermédiaires et les marchés et permet l'évacuation des «déchets de la ville ».

Au centre géométrique de la cité, perpendiculairement aux deux premières ceintures, se développe le centre des affaires, ensemble de tours, de plates-formes à plusieurs étages avec, au sommet de cet ensemble, un aéroport. Trois tours de mille mètres de haut sont groupées au sud de la ville ; l’une assurant le logement de la population en transit, l’autre pour le corps enseignant et la troisième servant de résidence administrative. Le système routier est presque toujours au-dessus ou au-dessous du niveau du sol et se combine avec un réseau de parkings.Un système complexe de barrages et d’écluses permet le contrôle de la distribution d’eau. Un grand réservoir, face au village indigène, est prévu pour la ville tout entière.Paolo Soleri a ainsi défini ses principaux objectifs dans sa conception de « mesa city ». :

— présenter une nouvelle conception des espaces;

— développer le plus grand nombre de variations d'ambiances dont certaines entièrement nouvelles;

— montrer comment la concentration et les hautes densités d’occupation peuvent travailler pour l’homme et non contre lui ;

— indiquer comment le problème de l'automobile et les problèmes connexes peuvent être résolus;

— démontrer que la standardisation, l’automatisation, les hautes densités, les usages multiples, le fait de ne gaspiller ni temps ni énergie permettent de très fortes économies ;

— expliquer comment les loisirs pourraient être transformés en une utile contribution à l'esthétique de la cité ;

— trouver un rôle nouveau pour l'artiste, dans tous les domaines ;

— définir clairement les buts et les moyens.1

Walter Jonas La maison «Intra», proposition de construction urbaine

Les maisons-entonnoirs de Walter Jonas sont des cités autonomes reposant sur une très petite surface, ce qui permet de libérer le sol. La circulation se fait par des rampes tournant autour de la cité. Les appartements ouvrent leur façade à l'intérieur de l'entonnoir d'où isolation des bruits et des gaz toxiques et ensoleillement maximum. Ces appartements sont conçus en forme de fer à cheval, ce qui permet une cour intérieure et un jardin privé. 2000 personnes peuvent vivre dans chaque cité-entonnoir.

Lionel Mirabaud et Claude Parent, Etude architecturale d’immeubles d’habitation à haute concentration

Les principes initiaux qui ont guidé l’étude sont:

1. La libération maximum du sol.

2. L’obtention d’un ensoleillement total.

3. La volonté de permettre des vues directes sans obstacle.

Le schéma de volume consiste à sectionner en six parties un cône posé sur sa pointe. Trois parties sont évidées, les trois autres secteurs déterminent le volume d’habitation; le rythme des volumes occupés et des vides est alterné.

Urbanisme :

Ces éléments trinaires ne sont plus des bâtiments isolés, des unités, mais sont compris dans un ensemble

architecturé complet et considérés comme appartenant à une expression plastique s’apparentant à une gigantesque sculpture. L'arrivée des véhicules se fait par tranchées et tunnels à grande distance de ces habitations; les véhicules mécanisés s’arrêtent en sous-sol, au pied des éléments coniques où l’on trouve les gares, les parkings et les services publics. De ce niveau partent les ascenseurs verticaux à très grande vitesse, puis les escalators. Les distributions se font à chaque étage par coursive, mais de fréquentes jonctions horizontales entre les secteurs du cône permettent de ne pas repasser par le niveau inférieur. Cette communication spatiale se prolonge d’ailleurs de groupe à groupe et se fait au besoin par l’intermédiaire de moyens mécaniques, tels que tapis-roulants etc.

Architecture :

La disposition en gradin destinée techniquement à faire bénéficier les appartements de vue illimitée et d’un ensoleillementtrès important permettent, en outre, l’établissement de jardins à l'étage, dont une partie est volontairement rendue inaccessible aux utilisateurs

(celle qui comporte les coupoles pour éclairage zénithal).

Cette architecture « naturelle » est destinée à participer à un paysage qui conservera, le plus possible, un côté rupestre, voire même sauvage. Elle s’applique, le plus possible, à organiser l’espace et ne se contente plus d’occuper le sol.

Nino Tomasini

Celui qui crée sans cesse les mondes est triple: il est Essence, il est Substance et il est Vie. Chacun tient en son sein les deux autres et tous trois sont un dans l'ineffable.

OUPANISHADS (Doctrine de Brahma)

L'art de penser et de construire l’architecture va vers un essoufflement. Impasse? Assurément. Mais également perte de vitesse consécutive à des problèmes qui ont été posés et qui ont reçu un certain aboutissement.

Les solutions de l'avenir seront incluses dans de nouvelles données, elles devront être à l’image de notre époque où «l'homme moderne doit apprendre à vivre en symbiose avec les faits d'armes techniques de la science ».

Il faut être conscient que l'architecture actuelle procède, elle aussi, par dichotomie, et les notions souvent pragmatiques qu’elle nous enseigne ne sont en réalité qu’un amas confus, une image où la face toujours brillante ne reflète qu'un livre de choses dont les derniers feuillets se ferment. Le bâtisseur contemporain est arrivé au centre d’une capitale imaginaire: celle de sa perception immédiate. Mais l'univers des formes qu’il perçoit semble être une banlieue, en regard de l'infinie diversité des solutions déterminantes qui sourdent et qui lui sont offertes. Les harmonies où il baigne lui rappellent seulement le parfum nostalgique du passé.

Le maître Alberto Sartoris dit que «le prestige de l’espace exerce une forte attraction sur les architectes».

L’axiome est là, présent. Qu’on y prenne garde de grandes innovations sont en cours, à l’avant-garde même de la création. Et si, entre la morale sociale et la science, le divorce ne cesse de grandir, il peut aussi amener l’homme, justement innovateur de vie, à plus de conscience encore.

Incompréhension ?

Certes, mais comme l’a dit le philosophe Gaston Bachelard: «Comprendre, c'est comprendre qu'on n’avait pas compris».

Nino Tomasini

Résidence culturelle M. S.

Ce lieu de refuge pour la pensée et l'étude devait être édifié dans une île de l'archipel italien occidental.

Havre de tranquillité, il devait offrir les conditions normales de vie nécessaires à la recherche et aux travaux de l’esprit.

L’innovateur de cette idée tenait, et à juste raison, que cet oasis de calme amène l’architecte à imaginer des formes propres à développer et à circonscrire la disquisition intellectuelle de ses hôtes.

Le programme comportait: Une résidence collective de soixante chambres ou studios avec salle d’eau.

Un restaurant et salle de réunion avec leurs servitudes.

Une bibliothèque où logerait également l’administrateur Une chapelle, enfin, ouverte à différents cultes.

Il va sans dire que tous les studios ainsi que la bibliothèque possèdent des toitures-terrasses, où le sens de la villa suspendue prend toute sa valeur.

Cartésien triangulaire

Ce building, projeté pour le compte d’un important groupe américain, devait rester au stade de l’idée. En effet, le concept seul importait dans ce premier stade de l'étude.

Outre les programmes traditionnels afférents à ce genre d'édifice, celui-ci devait offrir par sa classe et la nouveauté de sa conception une idée telle qu’elle devait frapper l’imagination du public.

La solution triangulaire coule évidemment de l'orientation particulière du terrain. Mais indépendamment de cet impératif, les ouvertures perspectives des voies d’accès en étoile subordonnaient une optique très importante dans l’esprit du maître de l'œuvre.

Certes, d’aucuns prétendront que tout ceci ressemble à ces jeux de construction si chers aux enfants qui empilent les uns sur les autres ces petits cubes gracieux. L’auteur souhaite seulement avoir atteint cette poésie.

Unité résidentielle

Cet ensemble fait partie d’un concours d'idées organisé sur le plan territorial.

Les principes donnés étaient: la conception d’une unité résidentielle horizontale et, en outre, d’étudier les aspects psychologiques de l'homme en fonction du paramètre « angoisse » au-delà de certaines normes de hauteur.

En fait, il s’agissait de comparer l’aspect horizontal de l’habitat en parallèle de la cité verticale. A notre avis, c’est un problème qui dépasse le cadre à la fois exigu et trop vaste donné au maître d’œuvre dans une étude de cet ordre. Il appartient au sociologue de rechercher le « métabolisme » social (pour employer un terme médical) dans un premier stade, afin de déterminer les éléments nécessaires aux fonctions vitales.

4. Concours pour une architecture hôtelière Située sur un nœud de circulation très important, cette industrie hôtelière doit proposer aux voyageurs deux possibilités : Un hôtel de passage isolé d’un hôtel de séjour mais ayant leurs services communs, savoir: resraurant, services, salles de repos et de conversations, salles d’accueil, bar, dancing, piscine etc.

Ayant 80 chambres en étages, l'hôtel admet au rez-dechaussée tous les services de réception et autres salles de repos et d’accueil.

Le bar, le dancing sous le niveau du sol et vis-à-vis de la piscine proposent une ambiance et une impression grandiose propre à donner aux voyageurs un souvenir inoubliable.

De toute façon, le problème méritait l'attention. Isoler les unes des autres les cellules sociales, tel était l’impératif.

Après projection, l’auteur s’aperçut qu'un dessin abstrait se dégageait de l'ensemble et il l’harmonisa.

Peut-être le thème méritait-il d’être orchestré ; de toute façon, Stravinsky n’a-t-il pas dit un jour: «On ne fait pas d’enfant avec le respect».

André Studer, architecte Projet de concours pour une école cantonale à Zurich

Cette très intéressante étude propose de grouper les bâtiments des classes sous forme de demi-cratère avec l’auditorium placé à la jonction, la structure étant constituée par des poutres précontraintes en forme de paraboloïdes hyperboliques inclinées reposant à la base au sol et en partie haute sur une structure annulaire formant soutènement des poutres. Les classes sur plan circulaire s’inséreraient entre ces éléments structuraux. On aboutit ainsi à une sorte de paysage artificiel qui s'accroche remarquablement au terrain et s’affirme par un dynamisme spectaculaire.

Max Richter + Marcel Gut, architectes Projet de concours pour une église à Lausanne

Les recherches faites ont porté essentiellement sur la conception architecturale de l’église, élément dominant de l’ensemble. Pour tenter de retrouver la pureté et la richesse spatiale des plus belles églises, la démarche semblait devoir se baser essentiellement, comme dans le passé mais sous une forme nouvelle, sur des formes géométriques fondamentales. L’église proposée résulte de la combinaison simple de plans obliques et verticaux.

L’espace intérieur, qui s’exprime identiquement au dehors, est caractérisé par le contraste des voûtes basses, du chœur et des voûtes hautes. L’analyse architecturale montre la simplicité et la pureté de l’atmosphère de l'édifice proposé. Celui-ci paraît comporter les qualités souhaitées pour la célébration du culte ainsi qu'un caractère typiquement religieux.

Le plan est à quatre axes de symétrie. Le parti d’implantation du chœur, de la nef, des bas-côtés, de l’entrée et de la tribune est classique. L’accès principal par un escalier montant du vestibule d'entrée est conçu pour affirmer la noblesse et la force dominante de l’église.