L’Oeuvre, Association suisse d’artistes, d'artisans et d’industriels

« L'œuvre », au cours de ces cinq dernières années, a donné à son activité une direction largement inspirée par la perspective de 1964. En 1957 déjà, elle présentait au Comité d’organisation de l'Exposition Nationale une proposition visant à la création d’un centre culturel, reprise ensuite par d'autres associations. Depuis, elle n’a cessé de s’intéresser et de participer activement aux travaux préparatoires de la grande manifestation, mettant d’autre part sur pied, en 1960 et 1961, deux expositions à Lausanne (« Matériaux, Espaces») et Genève («Bâtir, Habiter»), dont le but était de démontrer, sur le thème de l'intégration des arts, ses possibilités et celles de ses membres, artistes et collaborateurs. « L’œuvre », plus que jamais, maintient aujourd'hui d'étroites relations aussi bien avec les organes dirigeants de l'Exposition Nationale qu'avec les responsables des secteurs, sections ou groupes qui l'intéressent plus particulièrement. Son président, M. P. Monnerat, graphiste, et son viceprésident, M. P. Waltenspuhl, architecte, sont tous deux membres de la Haute Commission. M. Monnerat, également graphisteconseil de l’Exposition, fait encore partie du Comité d'organisation et de la Commission de propagande. « L’œuvre », par ailleurs, est représentée dans le secteur de « L'art de vivre » (sections « La maison et l'homme»', « L’aménagement du territoire »2 et « Les beaux-arts »3), dans celui des « Echanges » (groupe « Publicité »“) ainsi que dans le secteur de « L'industrie et l'artisanat » (section «Bâtiment et génie civil »5).

Dans ce même domaine toujours, «L’œuvre» vient d’adresser à la direction de l'Exposition

un mémoire dans lequel elle offre sa collaboration, d’une façon générale, et celle de ses membres partout où elle pourrait être utile lorsque, notamment, se poseraient des problèmes esthétiques particuliers. Cette proposition a rencontré un accueil très favorable.

«L’œuvre», comme le SWB, fêtera l'an prochain son cinquantième anniversaire; pour le faire dignement, elle a décidé d’organiser à cette occasion une exposition qu'elle souhaite présenter dans quelques villes de Suisse allemande et d'éditer d'autre part un ouvrage qui traiterait le sujet de l'évolution des arts appliqués en Suisse au cours de ces cinquantes dernières années; le projet est déjà fort avancé.

L'activité des «L'œuvre», en 1962, aura certes été moins apparente que lors des deux années précédentes ; elle s'est cependant manifestée sur plusieurs autres plans que ceux que nous venons de mentionner.

Ses groupes ne sont pas demeurés inactifs.

Le groupe vaudois a monté, au mois de mars dernier, dans le cadre du Congrès sur la collaboration culturelle romande, une exposition de photographies présentée par M. H. Jatin au Théâtre Municipal de Lausanne ; elle a rencontré de la part d'un public nombreux un très vif intérêt. Au mois de mai, le groupe fribourgeois organisait une sortie dont le but était autant le prétexte à une rencontre amicale que de montrer quelques réalisations récentes ou plus anciennes d'artistes OEV ; au programme, six églises dans six villages: une belle réussite. Pour sa part, le groupe du Jura bernois, dernierné des groupes puisque sa création date de 1961 s'est préoccupé de son avenir et a cherché à grossir ses rangs ; le Conseil de direction de «L'œuvre», dans sa dernière séance, a eu ainsi le plaisir d'accueillir six nouveaux membres jurassiens. Le groupe genevois enfin, après le bel effort fait pour la réalisation de son exposition « Bâtir, Habiter » a continué sur sa lancée en publiant une très belle plaquette, consacrée tant à sa manifestation qu’aux Tours de Carouge qu’elle avait pour cadre.

Le programme d’activité de «l'œuvre» est particulièrement important; la réalisation de ses différents points occupera largement son avenir immédiat. Mais son avenir plus lointain préoccupe également ses responsables : un échange de vues vient d'avoir lieu entre les dirigeants du Schweizerischer Werkbund et ceux de l’OEV. Il avait pour but d’étudier la possibilité et l'opportunité d’une plus étroite collaboration ou d'une fusion des deux associations dont la forme doit être étudiée. Ce rapprochement ne pourra être que profitable aux deux grandes associations - sœurs qui défendent des idéaux semblables et poursuivent des buts communs.