Construire aujourd’hui 50 ans d'architecture moderne en Suisse 50 Jahre moderne Schweizer Architektur 50 years of modern architecture in Switzerland

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4 Kunsthaus, Zurich, 1910. Karl Moser, architecte • Kunsthaus, Zurich, 1910. Karl Moser, Architekt ■ Museum at Zurich, 1910, Karl Moser, architect 2

4 Pavilion des architectes à l'Exposition Nationale Suisse 1914, Berne. Otto Ingold, architecte • Schweizerische Landesausstellung, Bern, 1914: Architektenpavillon. Otto Ingold, Architekt ■ Architects' pavilion at the Swiss National Exhibition, Berne 1914. Ingold, architect 3 4 Exposition du Werkbund, Zurich 1918 A. Altherr, architecte • SWB-Ausstellung, Zurich, 1918 A. Altherr, Architekt ■ Werkbund exhibition, Zurich, 1918 A. Altherr, architect

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4 4 Villa, Vevey, 1924 Le Corbusier et P. Jeanneret, architectes • Kleines Wohnhaus in Vevey, 1924. Le Corbusier und P. Jeanneret, Architekten > Villa at Vevey, 1924 Le Corbusier and P. Jeanneret, architects

On peut faire remonter les débuts de l’architecture moderne suisse à l'année 1913, date de la fondation du « Schweizerische Werkbund » où se recrutent les pionniers de l’architecture et des formes nouvelles.

A l'origine du mouvement on trouve l'architecte Alfred Altherr (1875-1945), chargé en 1912 de la direction de l'Ecole et du Musée des arts décoratifs de Zurich. Rentré d'un séjour d'étude en Allemagne, il fait un rapport sur les courants en plein essor qui y balaient la traditionnelle imitation des styles et sur la création, consécutive aux tendances nouvelles, du « Deutsche Werkbund »en 1907.

Le « Schweizerische Werkbund » adopte à son tour les postulats (notamment forme rationnelle, adaptée aux besoins et justifiée par le matériau employé) du grand Henry van de Velde (1861-1957), à cette époque directeur à Weimar de l’Ecole des beaux-arts et du Séminaire des arts appliqués. Un autre événement important survient en 1914: les associations suisses d’architectes FAS et SWB décident la publication commune d'un journal consacré à l'architecture et à l'art. On lui donne le nom de Werk, aujourd'hui encore organe représentatif et de l'architecture et de l'art en Suisse. A feuilleter les premiers numéros on découvre peu de traces encore de la nouvelle tournure des esprits. Les bâtiments officiels et privés publiés et les ouvrages d'art appliqué restent attachés à la tradition néo-classique et néo-baroque, décoratifs par jeu. L’exposition nationale suisse de 1914 à Berne présente les mêmes caractéristiques en dépit d'une simplicité, d'une clarté et d’une fraîcheur certaines. Un bâtiment, pourtant, à cette époque sort de la masse. C'est le Kunsthaus de Zurich, terminé en 1910. Œuvre de Karl Moser, de la firme Curjel et Moser de Karlsruhe et SaintGall, il est le premier témoignage de l'esprit nouveau en Suisse, déterminé par des espaces fonctionnels libres de symétrie, des rapports extérieurs et intérieurs clairs et une décoration sobre. Ses réalisations ultérieures, parmi lesquelles l’Université de Zurich (1914), son activité de professeur au Polytechnicum (dès 1915), ont fait de Karl Moser le père spirituel de l'architecture moderne suisse.

En 1918, dès la fin des hostilités, le « Schweizerische Werkbund » organise à Zurich sa première exposition, dans des locaux créés à cette intention par l’architecte en chef A. Altherr. L'ensemble ne présente qu’une recherche hésitante des solutions spatiales fonctionnelles et formellement nouvelles.

L'architecte bâlois Hans Bernoulli, qui s'est fait un nom dans le domaine de la citéjardin, présente à cette exposition une maison ouvrière équipée de meubles simples.

On y voit aussi un nouveau mobilier de Wilhelm Kienzle. On assiste en outre aux débuts de l’architecture paysagiste suisse moderne avec des noms comme Gustav Ammann, les frères Mertens, etc. L'exposition, très visitée et très discutée, est une étape importante dans l’instauration des idées nouvelles en Suisse.

Les années vingt

En cette période étonnante, vivante comme jamais culturellement et artistiquement, il se

produit dans tous les domaines des bouleversements profonds, qui marquent de leur sceau le visage des temps nouveaux.

Les forces créatrices contenues par la guerre jaillissent soudain. On rejette le passé pour se tourner, avec un optimisme déchaîné, vers l'avenir et sa nouveauté.

Paris, Berlin, Amsterdam sont les centres énergétiques des arts modernes. Le « Bauhaus » fondé par Walter Gropius à Weimar, en 1919, déploie sur l'Allemagne une autorité directrice rayonnante. En 1925, cette « Haute Ecole de la Forme » s’installe à Dessau, dans des bâtiments construits pour elle.

Peu à peu, et malgré toutes les résistances, le mouvement de l’architecture nouvelle gagne notre pays, dans sa partie allemande tout d'abord, puis dans sa partie romande avec Genève comme centre. Mentionnons la fondation de l'Œuvre Suisse OEV en 1913, la même année que celle du « Schweizerische Werkbund ». En 1922, Karl Moser familiarise les lecteurs de la revue « Werk » avec l'architecture hollandaise nouvelle, par les travaux de W. M. Dudock. Dans le cahier de septembre 1923,1e Dr zurichois Siegfried Giedion, alors jeune historien d’art, parle des «Semaines du Bauhaus». Dans un cahier suivant le premier président du SWB, Richard Bühler, lui répond en le mettant en garde contre les idées par trop révolutionnaires du Bauhaus. En 1925, Werner M.

Moser, fils du professeur Moser mais résidant en Amérique, publie un article richement illustré sur son maître, Frank Lloyd Wright. La même année Hannes Meyer expose sa conception radicale de l’architecture et de l'aménagement intérieur.

L'article « Le monde nouveau » se réclame du postulat de la pensée conforme à celle de l'ingénieur et du refus catégorique de tout objectif artistique. En 1926, l'architecte bâlois Hans Schmidt crée avec son compagnon de lutte hollandais Mart Stam la revue d'avant-garde « ABC » qui défend des buts et des pensées analogues. Au cours de ces années la position spirituelle de la revue «Werk» évolue et s'amplifie au gré des contraintes, jamais d'ailleurs dans le sens d'une profession de foi déterminée ou d'une promesse de lutte en faveur des tendances nouvelles.

1927 amène deux événements d'importance.

Au début de l'année c'est le concours pour le Palais de la S.D.N. à Genève, tandis qu'en été, c'est Stuttgart et son intéressante exposition internationale, L’habitation. Le concours de Genève se solde par la victoire malvenue des architectes des Beaux-Arts et rompt une lance en faveur du projet, refusé mais grandiose, de Le Corbusier et Pierre Jeanneret. S'il fut finalement récompensé par un premier prix ex aequo, le mérite en revient à la courageuse intervention du professeur K. Moser, membre du jury. La Fédération des architectes suisses FAS participa au combat par le moyen d'une pétition à la Société des Nations. Elle réclamait un nouveau jury et un réexamen des meilleures œuvres classées. La bataille autour de cet important projet architectural international se heurta aux prétentions à l'omnipotence de l'Académie parisienne soutenue par la France officielle, autorité politique de la S.D.N. à cette époque.

L'exposition de Stuttgart, surtout dans sa cité modèle « Am Weissenhof » présentée par Mies van der Rohe et comprenant des maisons d'habitation conçues par différents architectes allemands et étrangers, est l'événement culturel et artistique capital des années vingt. La contribution de la Suisse: deux maisons d’habitation, très discutées, de Le Corbusier et Pierre Jeanneret, Paris, et six appartements arrangés par l'architecte M. E. Haefeli dans le bloc d’habitation de Mies van der Rohe. Ensembliers, architectes, amateurs d’art suisses ont visité l'exposition qui, outre la cité modèle, proposait une exposition de meubles et d’objets ménagers, sans compter une collection de photos d'architecture et de maquettes.

Au cours des années 1925-1927, on voit naître en Suisse les premières constructions obéissant aux tendances nouvelles. La plus petite, mais non la moins significative est sans doute celle que Le Corbusier imagine en 1925 pour ses parents à Corseaux au bord du Léman. Elle a déchaîné la fureur de la presse de Suisse occidentale.

Elle est aujourd'hui monument protégé!

En 1927-28, on construit à Bâle l'importante église Saint-Antoine (professeur K. Moser), faite en béton armé. Moser, pour son projet, s'est inspiré de l’église du Raincy près Paris (Auguste Perret, 1925), première apparition du béton armé dans l’histoire de l'architecture religieuse. L’église bâloise est l'exemple le plus marquant d’une architecture suisse indépendante et la première église en béton de notre pays. Aujourd'hui encore elle n'a rien perdu de sa majestueuse grandeur.

Mentionnons en outre la maison du jeune architecte M. E. Haefeli à Erlenbach (Zurich, 1926) , la maison d'accueil pour isolés « Zum Neuen Singer»à Riehen (Artaria et Schmidt, 1927) , le Lory-Spital et le home d'accueil pour mères et nourrissons de Berne (Salvisberg et Brechbühl, 1929-30), la « Deutsche Heilstätte Davos » de Rud. Gabarel (1929) et les bâtiments de l'Exposition Suisse Hôtelière, à Zurich (Steger et Egender, 1927). Ces quelques rappels suffisent à mettre l’accent sur les premiers succès du

« Neues Bauen ». Il convient toutefois d'ajouter les œuvres architectoniques et littéraires de Le Corbusier. Ses livres, « Vers une Architecture» (1922) et «Urbanisme» (1924), ses conférences ont été accueillies avec enthousiasme par la jeune génération, par les élèves de Moser surtout.

Un événement enfin à rappeler: les «Congrès Internationaux d'Architecture Moderne CIAM », fondés en 1928 au château vaudois de La Sarraz ont un grand retentissement international. Cette association d'éminents architectes élut pour premier président le professeur K. Moser et pour secrétaire général le Dr S. Giedion, historien d’art à Zurich.

Les années trente, l’Exposition nationale 1939

Citons tout d’abord brièvement les circonstances générales favorisant en Suisse l'expansion de la nouvelle conception architecturale. Il y a d'un côté le manque d'une tradition de l'architecture monumentale et, de l'autre, la grande variété detypes de maisons non représentatifs, maisons rurales et bourgeoises développées selon les impératifs du lieu et de la vie locale. Mentionnons en sus la compréhension des profanes pour les côtés pratiques de la construction, lumière, air, soleil, nature et enfin leur ouverture aux problèmes techniques, compréhensible en somme dans un pays d’industrie de précision et de haute technique.

Il y a par contre, comme obstacles, la culture bourgeoise fortement traditionnelle du Suisse, son refus des idées et des expériences extrêmes, les réticences de nos instituts hypothécaires et l'inamovibilité, en matière d’idées, de nos autorités. Dans un pays démocratique tel que le nôtre, le vrai progrès exige du travail éducatif constant dans tous les domaines de l’art et une activité inlassable de la part des créateurs euxmêmes. Sous ce rapport, il convient de reconnaître les efforts positifs du Werkbund, de l'Œuvre et des associations d'architectes suisses FAS et SIA.

k Les années trente sont marquées par la réalisation de la cité-jardin Neubühl à Zurich (1930-1932). Les architectes en sont les anciens élèves de Moser, P. Artaria et H.

Schmidt, M. E. Haefeli, C. Hubacher, R.

Steiger, W. M. Moser et E. Roth. Le Neubühl devient aussitôt le prototype de la construction de la cité-jardin suisse grâce à son utilisation des idées fondamentales : position perpendiculaire des rangées de maisons par rapport à la pente, programme d’habitation fortement différencié selon les besoins, plan rationnel et adaptation étroite de la demeure au cadre naturel.

L'inauguration permit une exposition de meubles, de matériel ménager, de textiles et de tapis nouveaux. En même temps se fonde à Zurich la première maison pour l’aménagement du foyer moderne : « Wohnbedarf, S.A., Zürich ».

Dans l’ensemble les années trente mar5 quent, en dépit de la dépression économi­ * Villa à Erlenbach, 1926 que, un développement réjouissant de M. E. Haefeli, architecte l’architecture moderne suisse. L'étranger • Wohnhaus Erlenbach, Zurich, 1926. M. E. Haefeli, lui accorde un intérêt spontané. Les idées Architekt nouvelles, accommodées à la façon typi­ ■ Villa at Erlenbach, 1926 M. E. Haefeli, architect quement suisse, pénètrent dans tous les

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• Maison d'accueil, Riehen, 1927 Artaria et Schmidt, architectes • Heim für Alleinstehende, Riehen, 1927. Artaria und Schmidt, Architekten • Old people's home, Riehen, 1927 Artaria and Schmidt, architects 7 À Home d'accueil, Berne 1929-30. Salvisberg et Brechbühl, architectes • Säuglings- und Mütterheim, Bern. 1929-1930 Salvisberg und Brechbühl, Architekten • Old people's home, Berne, 1929-30 Salvisberg and Brechbühl, architects 8

• Groupe d'habitations Neubühl, Zurich, 1930 P. Artaria, H. Schmidt, M. E. Haefeli, C. Hubacher, R. Steiger, W. Moser, E. Roth, architectes • Siedlung Neubühl; Zürich, 1930 P. Artaria, H. Schmidt, M. E. Haefeli, C. Hubacher, R. Steiger, W. Moser, E. Roth, Architekten ■ Group of appartment buildings at Neubühl, Zurich, 1930. P. Artaria, H. Schmidt, M. E. Haefeli, C. Hubacher, R. Steiger, W. Moser, E. Roth, architects

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secteurs, de la maison de week-end à l'église.

Utilisation fonctionnelle des espaces et adaptation rationnelle à la situation, construction soignée, forme simple et claire, exécution technique parfaite, sont les caractéristiques dominantes. A titre d'exemples mentionnons simplement le Palais du Désarmement à Genève, architecte A. Guyonnet (1931), le bâtiment commercial « Zett-Haus » à Zurich, des architectes R. Steiger et C. Hubacher (1932-1933), la St. Karlskirche de Lucerne, de l'architecte Metzger (1933-

tissement des activités, partant une interruption dans le développement naturel de l'architecture. Le public se réfugiant auprès des valeurs apparemment sûres du passé favorise le retour aux formes historiques.

Le « Heimatstil » fleurit alors avec ses salles valaisannes, grisonnes, tessinoises et ses habitations pseudo-rustiques, voire pseudoseigneuriales !

On construit pourtant quelques grands bâtiments, ainsi l’Hôpital de la Ville de Bâle (1941-1945) et la Policlinique de l'Hôpital

pensées internationaux. Les créations architectoniques d'autres pays, notamment de Finlande, de la Hollande, de l'Angleterre et des Etats-Unis nous permettent de constater que le chemin pris avant les hostilités était et reste le bon. Certes, il convient de modifier certaines tendances au gré des circonstances et de préciser le but, en l’élevant. Ainsi les problèmes fondamentaux de l'architecture dans les différents domaines du devoir de construire reçoivent-ils des solutions multiples. Ceci joue pour le bâti-

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1935), le bloc d'habitation «Arve BeauSoleil » à Genève, des architectes L. Vincent, M.J. Saugey, R. Schwertz, H.-G. Lesemann (1935), le bloc d'habitation « Parkhaus » de Bâle, des architectes O. H. Senn et R. Mock (1934-1935), les maisons d’habitation du « Doldertal » à Zurich, des architectes A. et E. Roth, M. Breuer, l’Ecole professionnelle de Berne, de l'architecte H. Brechbühler (1937-1939).

Dans le domaine de la technique pure, où de grands progrès s’accomplissent, il convient de nommer Robert Maillart (1872-1940), génial pionnier de la construction moderne en béton armé. La conclusion de ces fructueuses années trente est l'Exposition nationale de Zurich 1939, année où éclate la deuxième guerre mondiale. Avec l'architecte Armin Meili pour directeur et Hans Hofmann comme architecte en chef, assisté d'une pléiade d'architectes en renom, la manifestation présente pour la première fois le principe nouveau de «l’exposition thématique ». L'architecture est caractérisée par un effet d'improvisation aimable où l'objet exposé prend toute sa valeur. Au « Dôrfli », par contre, sur la rive droite du lac, apparaissent quelques tendances opposées au modernisme. Elles sont en rapport avec la théorie populaire nationale-socialiste du « Sang et du Sol », basée sur un renouvellement sentimental de la tradition...

Cependant, l'Exposition demeure dans l'histoire du nouveau visage de la Suisse comme un témoignage éloquent de sa volonté de liberté.

Les années de guerre et leurs conditions anormales amènent naturellement un ralen-

cantonal de Zurich (1943-1944), première étape d’un vaste plan d'ensemble réalisé immédiatement après la guerre.

A citer comme événement positif la fondation — sur l'initiative, en 1943, du Dr A. Meili — de l'Association suisse pour le plan d'aménagement national VLP (Schweizerische Vereinigung für Regional- und Landesplanung VLP).

ment d’habitation, en particulier pour la réalisation du quartier dans le sens d'une structure différenciée, pour la maison-tour d'habitation ou commerciale, l'école, l’église,l'hôpital. A propos d'école, mentionnons l'exposition du Musée des arts décoratifs de Zurich, relative aux bâtiments scolaires, en 1953, conçue par A. Roth, auteur du livre « La Nouvelle Ecole » (1950). Disons aussi qu'en 1955-1956 l’architecte O. H. Senn,

9 4 Bâtiment du désarmement, Genève, 1931 Ad. Guyonnet, architecte Proche dans le temps, cette dernière période • Abrüstungsgebäude; Genf, 1931 Ad. Guyonnet, Architekt peut être traitée brièvement.

Peu après la guerre s'établit une haute ■ Disarmament Building, Geneva, 1931 conjoncture économique persistante, voire Ad. Guyonnet, architect

De l'après-guerre à nos jours

croissante. Elle a pour conséquence une activité intensive de la construction. Les circonstances ne sont cependant pas toutes favorables au développement de l’architecture. L'inquiétude, la hâte, la fièvre commerciale, inhérentes à toute conjoncture, sont des éléments perturbateurs qui s’ajoutent aux errements formels et à l'incertitude des temps pour favoriser, avec la richesse économique, le penchantau superficiel. L’image générale de l’architecture d'après-guerre immédiat en est passablement confuse. Elle se fait remarquer par sa façon de se perdre dans le détail, avec ici des éléments du « Heimatstil » et là des bribes de modernisme mal assimilé. Quartiers et maisons nouveaux présentent une certaine monotonie.

Aux environs de 1950, l'ensemble se régénère et s'éclaire. Les connaissances acquises au cours des années trente se renforcent grâce au rétablissement des échanges de

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4 Doldertal, Zurich, 1935 Alfred Roth, architecte Marcel Breuer et Emile Roth, collaborateurs • Doldertalbauten ; Zurich, 1935 Prof. Alfred Roth, Architekt Marcel Breuer und Emil Roth, Mitarbeiter ■ Doldertal, Zurich, 1935 Alfred Roth, architect Marcel Breuer and Emile Roth, associates 11

4 Halle des Fêtes, Exposition Nationale Suisse, Zurich 1939. H. Hofmann, architecte • Festhalle, Schweizerische Landesausstellung, Zürich, 1939. H. Hofmann, Architekt » Hall des Fêtes, Swiss National Exhibition, Zurich, 1939. H. Hofmann, architect 12

4 Pont en béton armé. Robert Maillart, ingénieur • Brücke aus Eisenbeton. Robert Maillart, Ingenieur ■ Reinforced concrete bridge Robert Maillart, engineer

collaborateur apprécié du journal «Werk», était invité à créer à Berlin une maison d'habitation dans le « Hansaquartier».

W. M. Moser, O. H. Senn et Hermann Baur ont également accompli dans le domaine du bâtiment religieux, catholique ou protestant, un important travail de recherche. Les architectes R. Steiger et H. Fietz en ont fait autant dans le secteur des hôpitaux.

La jeune génération, enfin, propose des travaux intéressants. Remercions-en surtout une bonne organisation dans l'activité intensive des concours intelligemment proposés et qui offrent aux talents nouveaux la possibilité de s'exprimer. Je mentionnerai à ce propos simplement le groupe « Atelier 5 » avec son intéressante réalisation de Halen près Berne (1959-1961).

Ces dernières années, le centre d'intérêt des architectes et des autorités suisses s'est révélé être, sans conteste, le problème de l'aménagement du territoire à tous les degrés. Dans ce domaine, notre pays accuse un retard certain. Population, expansion industrielle et trafic croissants, sans compter d’autres Impératifs urgents, exigent des mesures basées sur des études et des préparatifs approfondis.

Le soin de notre avenir et son aspect futur se matérialisent dans l'Exposition nationale 1964, à Lausanne. Puissent les dirigeants auxquels est confiée cette tâche la mener à bien en faisant, de leur réalisation, un exemple utile au développement du pays.

Qu’ils collaborent du même coup au développement de notre architecture et de notre urbanisme, de manière à impressionner et à ébranler le peuple suisse ! Alfred Roth

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