Bibliographie

Aux Editions du Griffon à Neuchâtel : La sculpture du vingtième siècle

Nous avons déjà signalé la haute tenue de cette collection, dirigée par Marcel Joray, et qui peut se prétendre: «la plus importante collection de livres sur la sculpture actuelle ». Chaque volume est une monographie et s'efforce, par des textes courts et d’abondantes photographies en pleine page, de dégager le rôle essentiel que l'artiste en question tient dans l'art d'aujourd'hui. Nous avons reçu trois nouveaux volumes :

Pietro Consagra, par Giulo Carlo Argan, introduction traduite de l'italien par Claude Noël, 1962.

Au souci de l'espace, propre à la sculpture traditionnelle, l'artiste a voulu joindre celui du temps, en représentant en images, pour la plupart abstraites, la projection de fractions d'espace dans l’expérience humaine.

Ainsi les reliefs de ses fragments organiques, troncs ou écorces, comme ses superpositions et affrontements de plans stratifiés captant la lumière, fixent en image la dimension de l'existence. Qu'elle représente les « phénomènes » de la vie affective ou ceux de la vie sociale, l'expérience poétique de l'individu projeté dans la nature ou face au diable, sa longue série de « colloques » témoigne d'une volonté résolument humaniste.

Yaacov Agam, textes de l'artiste, écrits

en français avec la collaboration de Paul Kanelski, 1962.

Egalement soucieux de faire exister l'œuvre d'art dans le temps, ce jeune artiste israélien, arrivé à Paris en 1951, déclare sa résolution de rompre avec la peinture et la sculpture traditionnelles où le créateur, outrepassant ses droits et forçant la nature, imposait au spectateur son choix exclusif d'une situation unique de l'objet représenté.

Il veut substituer à la contemplation la communication active, en laissant à l'amateur une entière liberté de choix et d’interprétation entre plusieurs situations préincluses mais seulement suggérées dans la structure de l'œuvre.

Tel est le but de ses « tableaux transformables », de ses «tableaux à superposition polyphonique» comportant jusqu'à huit thèmes superposés en contrepoint, qui se séparent et se recomposent selon que le spectateur se déplace, tandis que de ses «tableaux tactiles à mouvements vibratoires » ce dernier est invité à se servir

comme d'un instrument pour interpréter librement un thème de fond. L'artiste a photographié lui-même ses œuvres et nous donne de chacune d'elles plusieurs aspects.

Cette présentation est suivie d'une étude théorique étendue à la littérature: Agam imagine une écriture en contrepoint qui rendrait compte simultanément des diverses voix de la conscience, un théâtre à scènes multiples (dont on put voir d’ailleurs une réalisation en 1962 à Dijon), ainsi que des œuvres musicales pour plusieurs instruments réalisant des superpositions variées des mesures proposées par le compositeur.

Extension illimitée du contrepoint à toutes les œuvres de l'esprit, transposition des techniques du cinéma, de la musique sérielle, pour une vaste synthèse des arts, n'est-ce paslefaitd'uneimagination démiurgique et prophétique plutôt que d'un génie puissamment créateur? S’il est permis de se le demander, une telle perspective offerte à l’évolution actuelle de l'art ne peut laisser cependant indifférent.

Nicolas Shöffer, introduction de Jean Cassou, textes de Guy Hababasque et du Dr Jacques Ménétrier, 1963.

Avec une audace plus grande encore, cet artiste parisien d'origine hongroise cherche également à projeter l’espace dans le temps, et chacune de ses réalisations lui suggère un pas de plus vers la synthèse des arts, vers la mobilisation de la science et de la technique au service de la richesse de l'œuvre. Oeuvre destinée, comme celle d’Agam, à respecter et à stimuler la liberté du spectateur par son dynamisme et le jeu de ses variantes, mais en plus à libérer son esprit des sujétions de la vie sociale et mécanisée, en requérant le rôle du hasard et en faisant naître des indéterminismes.

En 1948, Shöffer créait le terme de « spatiodynamisme » qu'il appliquait à des ossatures métalliques destinées à circonscrire une fraction d'espace dans laquelle viennent jouer plus ou moins librement des plans d'une matière transparente. Après une conférence à la Sorbonne en 1954, il exposait des modèles de tours spatiodynamiques, sculptures monumentales se superposant à l'architecture urbaine et au site naturel ; puis ce fut, en collaboration avec le jeune compositeur de musique concrète Pierre Henry, la tour de 50 m du Parc de Saint-Cloud, munie par Philips d'un cerveau électronique et diffusant sa propre musique. En 1956, une sculpture abstraite cybernétique, véritable robot-danseur, produisait à elle seule un spectacle sur le plateau du théâtre Sarah Bernhardt. L'artiste combina ensuite ses plans libres, percés de trous divers, à des

sources lumineuses, et ce fut le « luminodynamisme », auquel succéda le «chronodynamisme » qui présida à la construction du Musiscope et du Téléluminiscope, œuvre d'art instrument et véritable laboratoire d’images indéterminées par l’artiste. S’agitil encore d'art véritable ? Peu importe le nom que l’avenir réservera à une telle révolution, qui pourrait bien réussir d’ailleurs sans supplanter les arts traditionnels; mais la question posée suggère le danger signalé dans le texte du Dr Ménétrier: le créateur s'effaçant derrière sa création, qu’il s'affirme plus technicien qu'artiste et au lieu d’un instrument à susciter des hasards libérateurs, il nous offrira une nouvelle machine à sujétion et à hypnose.

N.B. Chacun de ces deux derniers ouvrages est accompagné d'un disque édité par les éditions du Griffon et reproduisant des exemples de musique destinée à accompagner ou à traduire une œuvre de l'artiste.

Kaufmann Emil : L'architecture au siècle des lumières — Paris, R. Julliard, 1963.

Né à Vienne en 1891, Emil Kaufmann est mort à Los Angeles en 1953 avant que son dernier ouvrage ne sorte de presse. Il avait publié en 1933 « Von Ledoux bis Le Corbusier » qui est devenu un ouvrage classique.

C'était un des meilleurs connaisseurs de l’architecture du 18° siècle. Le grand intérêt de la présente étude (les notes représentent une bibliographie très complète du sujet) est bien de nous mettre en face d'une architecture comparée : Angleterre, Italie, France.

Trop souvent les travaux d’histoire de l’architecture restent nationaux (c'est le cas du grand ouvrage de Hautecœur sur l’architecture classique en France) et cela pour des raisons pratiques car la documentation en cette matière exige des recherches qui ne peuvent être seulement livresques. Il faut recourir à l'image: la photographie, le dessin, la gravure, les plans et ce type de documents n’est point d'un classement aisé. Les lieux de conservation en sont très dispersés.

Les recherches portent sur tout le 18e siècle et le début du 19e siècle. Le baroque est un moment de la pensée en architecture, Kaufmann nous permet d'en suivre les différents aspects selon le génie propre de chaque nation. La Renaissance est déjà lointaine et la prospérité économique du 18e siècle en Europe favorise un immense développement de l’architecture. La fin du siècle verra naître l'idée d'une architecture fonctionnelle. Il est important de connaître cette période pour qui est préoccupé d'architecture contemporaine. Ce livre devrait figurer dans la bibliothèque de tous les architectes.

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Bibliographie

Parthes et Sassanides, par Roman Ghirshman. Paris, Gallimard, 1962. — Dans la collection L'univers des formes, dirigée par André Malraux et Georges Salles.

Ce troisième volume ne déroge ni aux promesses des directeurs de la collection ni à l'ampleur d'érudition et de réflexion humaniste des deux premiers. Au cours d'un texte dense et rigoureux 450 photos nous sont présentées: la diversité de leur provenance est à elle seule un témoignage de l’importance d'un art épanoui entre les civilisations asiatique, byzantine et grécolatine et diffusé en Occident par les Arabes.

Mais qu’il s'agisse de bas-reliefs taillés dans le rocher, de tombeaux, de sculptures de cathédrales, photographiés in situ en Iran, au Japon, à Novgorod, à Venise, à Sorrente, à Moissac ou à Beauvais, de rondes-bosses, de fragments de reliefs, de bijoux, de monnaies, de tissus conservés à Téhéran, Bagdad, Damas, Léningrad, Berlin, Paris, Londres, au Canada ou aux U.S.A., toutes ces œuvres témoignent dans leur hiératisme conventionnel et leur naturelle aisance de cette commune inspiration spirituelle qui crée une civilisation originale. Une telle confrontation de figures, de gestes et de structures est, bien mieux qu’un enseignement, une révélation émouvante de ce que pèse une nation oubliée du profane dans l'histoire de l’humanité.

Dernières demeures — Conception, composition, réalisation du cimetière contemporain par Robert Auzelle, publié par l’auteur Paris 1964, 13, place du Panthéon. Iconographie, mise en page et dessins de Dominique Jankovic, imprimé sur les presses de l'imprimerie Mazarine, format 21x27 à l'italienne, reliure toile avec fers sous jaquette rhodoïd.

Pour la première fois en France, un ouvrage sur les cimetières sortira des presses au cours du premier semestre 1964.

Les problèmes de sépultures intéressent chacun de nous, sur les plans affectif, familial, moral et religieux; mais que dire des administrateurs et des techniciens municipaux, des architectes et des paysagistes, des entrepreneurs de parcs et jardins et de travaux publics, des marbriers funéraires....

L'auteur se propose de répondre à toutes ces préoccupations, ce qui donne à l'ouvrage un caractère très original, dans un esprit de parfaite synthèse.

Dans la première partie sont présentés l'historique du cimetière, son évolution, les pratiques funéraires de notre siècle et la conception du cimetière contemporain.

Dans la deuxième partie, l'auteur donne le fruit d'une expérience acquise à l’occasion de nombreuses études et réalisations.

L’ouvrage, d'une centaine de pages de texte, complété d'une table exhaustive des textes législatifs, d’une table d’illustrations et d'une bibliographie importante, sera enrichi de plus de 200 planches d'illustrations commentées, dont 2 en couleurs; le tout dans une mise en page soignée, comportant plus de 600 clichés photographiques sévèrement sélectionnés et près de 140 dessins au trait spécialement retracés pour l'édition.

Le texte sera donc illustré et complété par de nombreux exemples commentés, aussi bien dans la première partie historique par l'évocation des civilisations du passé et d’outre-mer que dans la deuxième partie par des exemples de créations contemporaines de tous les pays rejoignant dans leur conception les préoccupations de l'auteur dans tous les problèmes de composition, de plantations, de réglementation, de circulation, de programme architectural et d’esthétique, de la conception du cimetière dans son ensemble jusqu'au détail de la tombe individuelle.

Pour recevoir la plaquette de présentation comprenant 7 pages de fac-similé et le bulletin de commande indiquant le prix de souscription écrire à l’auteur, 13, place du Panthéon, Paris Ve.

Annuaire

de

l’architecture soviétique

Cette publication permet de suivre les réalisations soviétiques dans les différents domaines de l’architecture: habitation, usine, route, stade. On y relève une évolution marquante par rapport aux années 50, on y trouve des voiles de béton en selle de cheval et différents autres types de structures. Certains éléments d'ameublement, comme d'ailleurs certains styles d'habitations, révèlent une nette influence de l’Occident.

N. W. Baranov: Construction des villes modernes, Moscou Cet ouvrage nous intéresse parce qu’il permet de comparer les solutions soviétiques aux nôtres en matière d'urbanisme. L'accroissement urbain est un phénomène mondial, et les solutions proposées par les Soviétiques à ce développement tentaculaire sont réunies ici en une sorte de répertoire.

Annual of Architecture, Structure and Town-planning — Calcutta, 1962.

Cet annuaire qui nous vient de l'Inde est une remarquable sélection des réalisations récentes dans le domaine des structures: on y trouve, par exemple, les œuvres de Félix Candela ainsi qu’un exposé des constructions de Chandigarh ; on y trouve des réalisations qui ne figurent pas dans d'autres revues, telles la Haute Ecole de Chandigarh et le théâtre Tagore de Prakash, et cela fait honneur à l'éditeur dont les moyens d'information sont très concertés.

Vittorio Chiaia : Preffabricazione, Bari, ed. Leonardo da Vinci, 1963.

C'est un répertoire mondial de la préfabrication en architecture, et à ce titre il est possible de comparer les réalisations américaines, africaines, européennes, indiennes et indonésiennes, en passant par le Japon. Pour certains, la préfabrication est une architecture de l'avenir ; cet ouvrage prouve qu’elle est une réalité contemporaine.

Nous recevons régulièrement les publications suivantes qui peuvent être, sur demande, consultées à la rédaction: L'architecture d'aujourd'hui, Paris L’architecture française, Paris Aujourd'hui, art et architecture, Paris Architectural Design, Londres L'Architettura, Rome Architektoniki, Athènes Arquitectos de Mexico, Mexico L’art dans la République populaire roumaine, Bucarest Bauen + Wohnen, Zurich Bulletin immobilier de la Suisse romande, Lausanne Bulletin technique de la Suisse romande, Lausanne Camera, Lucerne Cuadernos de Arquitectura, Barcelone Cimaise, Paris La Construction moderne, Paris Detail, Munich Habitation, Lausanne Habiter, Bruxelles Journal de la construction, Lausanne The Kentiku, Tokyo L'Oeil, Paris-Lausanne Plaisir de France, Paris Pour l'Art, Paris-Lausanne Publications techniques des Nations Unies, Genève Réalités, Paris Techniques et architecture, Paris Werk, Zurich Zodiac, Milan etc.

L.P.

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