Centre de recherche CIBA Bombay (India) | Suter & Suter
Au début de 1960 la CIBA, société par actions bâloise, confiait à sa filiale indienne, la CIBA of India, le soin de construire en Inde un centre de recherche. Domaines à étudier : la chimie pharmaceutico-biologique et celle des matières colorantes. On choisit de s'établir à Greater Bombay, soit dans les environs mêmes de Bombay. Non loin du côté ouest de la presqu'île où s'étend la ville, à 20 milles environ du centre, on trouva un morceau de terrain de 300 000 m2 environ, bordé à l’ouest par l’autoroute du Nord, au sud par la verdoyante et fertile colonie d'Etat, à l’est par des forêts légères de palmiers alternant avec les manguiers et au nord enfin par un profond « nullah », petit cours d’eau à peine alimenté pendant la saison des pluies.
Le terrain lui-même est très accidenté. Une chaîne de collines le traversant en direction nord-sud le partage en deux parties presque égales. L’établissement est de ce fait divisé en deux grandes zones: à l'ouest de la chaîne centrale, tous les bâtiments de recherche avec leurs dépendances techniques et les installations auxiliaires. Plus haut, adossées à la colline, ce sont l'administration et la cantine. A l'est, absolument séparées de la zone travail, ce sont les maisons d'habitation des chercheurs et du personnel technique.
Au sommet de la colline, enfin, avec vue sur la mer, les bungalows du personnel dirigeant et la maison des hôtes. A l'intérieur des groupes de construction, tous les corps de bâtiment sont reliés par des passages couverts, assurant la liaison même pendant les fortes pluies de la mousson. Les côtés des passages dirigés vers l'ouest sont fermés par des lamelles de béton, protection contre les averses autant que facilitation de la circulation d’air.
Les laboratoires orientés au nord ouvrent sur des cours intérieures où règne une paix monacale. Les corridors d'accès sont bordés côté sud par des parois à jours laissant pénétrer lumière tamisée et air frais. Cet élément, la paroi à jours au moyen de blocs Hollow, se répète sous des formes diverses dans tout le centre de recherche.
A main-d'œuvre indienne, matériaux de construction indiens ! D'où, dans un pays à l'indépendance neuve, limitation forcée du choix des matériaux employés conduisant à la simplicité et à l'unité. D’importation : certains appareils et installations que l'Europe occidentale elle aussi se procure dans différents pays. Les restrictions imposées n’ont pas nui à la réalisation de l'ensemble, à la fois moderne et de qualité.
Peut-être même la modestie forcée a-t-elle été le gage initial de la réussite.