Gerrit Rietveld Vergangenes Jahr verstab der Architekt G. Rietveld. Er war einer der letzten Pioniere der modernen holländischen Architektur. Im Gegensatz zur Rohheit oder zur architektonischen Technologie ist sein Werk geistreich, fein und leicht. Es fällt durch die Einfachheit seiner Mittel und die Klarheit seiner Lösungen auf, die indessen oft eine große Feinfühligkeit und einen besonderen Ausdruckswillen verbergen. Rietveld war Mitglied der im Jahre 1917 gebildeten « Groupe Stijl », die durch Verwendung von Grundformen und -färben einen neuen Ausgangspunkt für die bildende Kunst suchte. In der Folge arbeitete er auch mit der funktionalistischen Bewegung zusammen, verließ sie aber bald wieder, da Form- und Ausdrucksprobleme seine hauptsächliche Sorge darstellten und sein unabhängiger Geist sich dieser starren Disziplin schlecht anpasste. Im Gespräch mit Rietveld bemerkte man, daß « Stijl » und Funktionalismus zwei verschiedene Bewegungen darstellten. « Stijl » beschäftigt sich mit Form und Einfügung der Farbe, während die reinen Funktionalisten die Form als eine Belohnung für die Anwendung ihrer Prinzipien betrachteten, als eine von ihrem Willen fast unabhängige Erscheinung. Rietvelds Werk ist verhältnismäßig beschränkt, da man einesteils seinen Wert erst spät erkannte und da ihm andererseits seine Auffassung vom Architekten als einem Handwerker-Künstler kaum erlaubt hätte, größere Ausführungen zu unternehmen. Sein Werk tritt indes in den Strom der allgemeinen Entwicklung ein und er hat sehr früh die Notwendigkeit des Fertigbaus und das Bedürfnis, eine dem Dynamismus unserer Zeit entsprechende Ausdrucksweise zu finden, vorausgesehen.

Man hat gerade den von ihm im Jahre 1955 für die Freilicht-Skulpturausstellung von Sonsbeck entworfenen Pavillon im Garten des Kröller-MüllerMuseums wiederaufgebaut. Diesen Monat findet darin eine Ausstellung der Werke von Barbara Hepworth statt, die durch die Geistesverwandschaft von Pavillon und Skulpturen ein sehr interessantes Beispiel einer Kunstsynthese darstellt.

Gerrit Rietveld G. Rietveld, an architect who was one of the pioneers of modern architecture in Holland, died last year. By comparison with “brutalism” or architectural technology, his work is spiritual, light and delicate ; the simplicity of its approach and clarity of execution often bely a great subtlety and depth of expression.

Rietveld was a member of “Stijl” which, after its formation in 1917, worked on a new concept of the plastic arts in the use of form and primary colours. Later he joined the functional movement which he soon abandoned, as his preoccupation was above all with the problems of form and expression and he found it impossible to submit to a rigid discipline. It was in talking to Rietveld that the basic differences between the “Stijl" and functional movement became apparent.

The “Stijl” concerned itself with form and its integration with colour, while the true functionalists considered the form to be the logical outcome of the application of their principles ; almost an accident over which they had no influence.

Rietveld did not build very much and his qualities were late in being recognized. In addition, his conception of the architect as an artisan-artist precluded any major works. Despite this, his work has a place in the evolution of modern architecture. At an early stage he realised the need for préfabrication and the adoption of an architectural expression which reflected the dynamism of our epoch.

The pavilion which he designed for the open-air exhibition of sculpture at Sonsbeek in 1955 has just been rebuilt in the gardens of the Kröller Müller museum. It recently housed an exhibition of the work of Barbara Hepworth, and the sensitive way in which the sculpture and pavilion proved complementary was an interesting example of synthesis in the arts.

Gerrit Rietveld L'architetto G. Rietweld è morto nel 1964. Membro del gruppo "Stijl”, collaborò anche con il movimento funzionalista, che abbandonò però dopo un certo tempo, dato che il suo spirito indipendente non si accordava con questa disciplina piuttosto rigida. Le sue opere sono poco numerose, perchè il suo valore è stato riconosciuto sul tardi e anche perchè la sua concezione dell'architetto-artigiano-artista non gli permetteva le grandi realizzazioni. Rietweld resta ciò malgrado uno degli ultimi pionieri dell'architettura moderna olandese.

Gerrit Rietveld El arquitecto G. Rietweld murió en 1964. Miembro del grupo «Stijl», colaboró también con ei movimiento funcionalista, el que abandonó sin embargo después de un cierto tiempo, dado que su espiritu independiente no estaba de acuerdo con esta disciplina mas bien rigida. Sus obras son poco numerosas porque su valor fué reconocido al final de su vida y también porque su concepción del arquitecto-artesano-artista no le permitia las grandes realizaciones. A pesar de todo, Rietweld ha quedado corno uno de los Ultimos pioneros de la arquitectura moderna holandesa.

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Gerrit Rietveld J.L.C. Choisy

Avec le décès de l'architecte G. Rietveld, survenu l'année dernière, le temps a coupé un des derniers liens qu’avait encore l’architecture hollandaise contemporaine avec les origines de l’architecture moderne.

Mais de plus nous avons tous perdu un collègue, qui tout au long de sa carrière nous a montré qu'il pouvait exister une architecture «spirituelle». Par opposition aux œuvres brutalistes ou exclusivement technologiques, celle de Rietveld s'est distinguée par sa délicatesse, sa légèreté, son indépendance. Rietveld a toujours refusé de se soumettre à toute contingence, même parfois les plus évidentes, et de ce fait a créé une œuvre particulièrement originale. Est-ce dû à sa formation première d'ébéniste, au fait qu'il a commencé sa carrière pendant la période de la crise ou simplement à

ses goûts simples; c’est difficile à dire, mais il nous frappe chaque fois par la simplicité de ses moyens, par l'évidence de ses solutions. Il ne faut cependant pas se laisser prendre par cette apparente simplicité qui cache très souvent de grandes subtilités et un souci d’expression plastique au mépris même de bien des lois de la construction.

Non seulement nous nous devons de rendre hommage à Rietveld, pour l’œuvre qu’il a laissée, ou qu'il aurait pu laisser, car malheureusement ce n'est que trop tard qu’on a réellement reconnu sa valeur, mais l’hommage revient aussi à l'homme pour l'intégrité totale dont il a fait preuve dans toutes circonstances, tout en étant parfaitement humain.

A l’heure où on reparle de l'intégration des arts, il est intéressant de rappeler en bref l'évolution de l’architecture moderne durant les années pendant lesquelles Rietveld y a assisté et participé.

Le groupe international « Style », auquel il s’est rattaché, né en 1917, avait pour but la création d’un style universellement valable; basé sur des notions fondamentales deforme et couleurs simples.

Il s’agissait en fait de la recherche d'un absolu pouvant servir de point de départ à toute œuvre artistique de quelque discipline qu'elle soit.

Si l’on consulte la liste des membres, on y trouve des peintres, des sculpteurs, des architectes etc. Il s'agissait donc d’une tentative de synthèse, ou comme son nom l'indique de création d'un style.

Par la suite certains membres du groupe ont participé à l'essor du fonctionalisme et en particulier je me souviens d’une visite à Utrecht, pendant laquelle Rietveld, en considérant les immeubles situés en face de sa fameuse maison Schröder, me disait : « Oui, j’ai aussi été fonctionaliste. » Cette phrase est frappante, car elle montre bien que Rietveld faisait une distinction nette entre les deux mouvements, auxquels il avait tous deux participé.

S'il est vrai que le fonctionalisme a profité en quelque sorte de l’épuration proposée par le «style», il n’en reste pas moins que les points de départ de ces deux mouvements sont nettement distincts.

« Le style » s’est essentiellement préoccupé de la forme dans laquelle la couleur était souvent intégrée, tandis que lesfonctionalistes considéraient la forme finale de l'œuvre comme la récompense de l'application de leur méthode d'analyse objective de la fonction. C'était du moins l’idéal vers lequel ils tendaient, même si en fait, ils ont quand même souvent fait œuvre personnelle.

En effet chacun sait qu’une œuvre n'est en fait que le résultat d’une série de choix ou de refus dans lesquels il es impossible d'éliminer entièrement la personnalité de l'auteur pour ne laisser parler que la doctrine.

Rietveld lui-même a toujours voulu rester libre devant le problème de la forme et c'est pourquoi il a renoncé au fonctionalisme dans sa forme la plus austère, préférant se poser en artiste indépendant de toute école. Tout comme le Corbusier, qui n'a cessé de dérouter ses disciples par sa constante évolution, dont Ronchamp a marqué un des tournants, Rietveld ne s'est jamais attaché à une théorie mais s’est constamment renouvelé.

Tout ceci n'empêche pas son œuvre de s'inscrire dans le courant de l'évolution générale. Déjà en 1927 il avait préssenti la nécessité de la préfabrication et s’il n'a pas poursuivi dans cette voie, c'est probablement dû au nombre restreint des commandes qui lui ont été confiées, mais surtout à son attitude indépendante.

Il était par ailleurs très préoccupé, et jusqu'à ses derniers jours, par la nécessité de donner forme au dynamisme de notre vie contemporaine et estimait ne pas avoir encore réussi à trouver une expression convaincante.

C’est d'autant plus curieux pour un homme, qui doit en partie sa célébrité à sa fameuse chaise, dont la conception spaciale est un excellent exemple de dynamisme au bon sens du mot.

De plus il a conçu un pavillon, pour l’exposition de sculpture en plein air de Sonsbeek 1955 à Arnhem, qui est un

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exemple de dynamisme pur, tant par sa conception spatiale que par sa réalisation ; il s'agissait d'une construction temporaire, qui devait être détruite après les trois mois que devait durer l'exposition. Pouvait-on imaginer meilleur exemple de dynamisme; c'était presque un « happening » avant la lettre. Ce pavillon d'exposition, qui résume d’une façon parfaite l'attitude de Rietveld visà-vis de l’architecture et de l’espace, a fait l'objet de plusieurs tentatives de reconstruction et la dernière en date a permis de le reconstruire dans le cadre de l’exposition permanente de sculpture en plein air du musée «roller Muller.

Grâce à la participation d'un grand nombre d’architectes hollandais, qui ont financé la reconstruction, le pavillon a pu être réouvert le 8 mai dernier et offre à nouveau un frappant exemple de synthèse des arts grâce à l'exposition des oeuvres de Barbara Hepworth, qui y a lieu en ce moment, et dont la sculpture s'accorde particulièrement bien avec l'esprit de ce pavillon tout à la fois si simple et si subtil.

L’évolution des communautés place aujourd’hui l’architecte devant des programmes de plus en plus grand et le confronte journellement avec les problèmes du nombre et de la répétition.

La réponse à ces besoins se trouvera indiscutablement dans l'industrialisation, tandis que la conception spatiale devra de plus en plus tenir compte des aspects sociaux et planologiques, sans oublier les impératifs de l’organisation en soi. On pourrait donc croire que l’ère de la liberté artistique, comme Rietveld l'a comprise, est révolue, mais ce serait une erreur. De même que pour pouvoir produire des centaines de milliers d’exemplaires de la même voiture il faut faire des prototypes et des essais ; de même en architecture une œuvre valable même dans un contexte restreint reste indispensable pour guider ceux qui cherchent une réponse aux problèmes des grands nombres.

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Red-Blue Chair 2

Habitation et garage pour un chauffeur. 1927 Construction préfabriquée en acier et panneaux de béton Chauffeurwohnung mit Garage 1927 Vorfabrizierte Konstruktion aus Stahl und Betonplatten House and garage for a chauffeur 1927 Prefabricated construction in steel and concrete panels 3, 5 Bâtiment d'exposition, Amersfoort, 1960 Ausstellungsgebäude, Amersfoort, 1960 Exhibition building, Amersfoort, 1960 4 La fameuse « Schröder House » à Utrecht Das berühmte « Schröder-Haus » in Utrecht “Schröder House”, Utrecht Photo N° 4.: Jean Versnel 2

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1924 1960

J. Choisy

C'est avec consternation que nous avons appris le décès l'année dernière de notre ami Gerrit Rietweld.

Nous aurions voulu déjà lui rendre hommage dans notre précédent numéro, mais cela s’est révélé impossible, notre numéro étant déjà presque terminé.

Nous avons bien connu Gerrit Rietweld qui est venu souvent à notre rédaction. Nous avons eu le privilège de connaître cet homme simple, mais plein d’idées et d’enthousiasme pour une formule humaine de l'architecture.

Rietweld a été peu connu de son vivant, mais nous formons l'espoir qu'il sera apprécié et estimé à sa juste valeur de pionnier de l'architecture moderne dans le monde.

Nous rappelons à nos lecteurs qu'un important reportage sur son œuvre, signé par notre collaborateur, le Professeur Alfred Roth, a déjà paru dans notre édition 1959, volume No 6.

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