Die Architektur Großbritanniens Trotz wirtschaftlicher Schwierigkeiten hat die Bautätigkeit in England in einem solchen Maße zugenommen, daß Beschränkungen über die Errichtung neuer Bürogebäude im Gebiet des Greater London erlassen wurden. Die zunehmenden Forderungen des Verkehrs haben eine Änderung der Großstadtplanung unumgänglich gemacht, und in gewissen Londoner Bezirken (Barbican, South Bank, Elephant und Castle sowie Westminster) bemerkt man bereits ihre Gegenwart.

Gewisse Vorhaben sind besonders geglückt. Erwähnen wir das Barbican, das dazu bestimmt ist, in der Innenstadt neues Leben zu erwecken und das bislang vollständig von tagsüber traurigen, nachts aber düsteren Büros eingenommen wurde. Hier befindet sich ein ganzes Wohnviertel mit Kulturzentrum im Bau. Es wird um das Jahr 1971 fertiggestellt sein. Auch das Projekt Elephant und Castle ist schon fortgeschritten und ein geräumiges Einkaufszentrum steht an der Stelle der schon vor dem Kriege verlassenen Mietshäuser. Sein Straßennetz, bisher ein Herd für Verkehrsstockungen in London, ist ebenfalls verbessert worden. Das Projekt South Bank, eine Ergänzung zu den schon bestehenden County Hall und Regal Festival Hall wird nach seiner Fertigstellung in einigen Jahren einen wichtigen Beitrag zu den Annehmlichkeiten der Hauptstadt leisten.

Der neue Entwurf der Umgebung von Westminster wird mehr Zeit erfordern, er wird aber dieses Zentrum Englands unter dem bestmöglichen Licht erscheinen lassen. Andere städtebauliche Projekte haben sich den Wiederaufbau Birminghams, der zweitgrößten Stadt des Landes, nach modernen und interessanten Richtlinien zum Ziel gesetzt. Unter den jüngst vollendeten Gebäuden beweisen die des Economist und der Time, daß die englische Presse über die moderne architektonische Ausdrucksweise unterrichtet ist.

Das Post Office Tower, das höchste Bauwerk Englands, wird künftig eines der Symbole der Hauptstadt sein.

Universitäten und Schulkomplexe zählen zu den größten Vorhaben der letzten Monate. Auch sie zeugen von einem bemerkenswerten Vorsprung in der Anwendung architektonischer Methoden der Jahrhundertmitte. Auf diesem Gebiet sind auch gewisse Industriebauten wie die Trawsfynydd Nuclear Power Station und das Forschungszentrum der Ciba in Horsham nicht zurückgestanden.

Architecture in Great Britain Despite economic difficulties, building activities are progressing apace in Britain, so much so that restrictions have had to be imposed on the erection of new commercial buildings in the Greater London region. The necessities of growing traffic have made it imperative to replan great cities and such plans have been evolved notably for the Barbican, South Bank, Elephant and Castle and Westminster districts of London.

Some of these are already well advanced, particularly the large-scale Barbican project which aims at bringing new life to the City of London, at present almost entirely made up of office buildings that are dull by day and dead by night. A whole new residential district, complete with cultural centre, is now being erected, but its construction will not be completed before 1971.

The Elephant and Castle project is also well advanced and a large shopping centre replaces derelict pre-war tenements and improves on the road system, hitherto one of the worst bottle-necks in London.

The South Bank project, which will complete the existing County Hall and Royal Festival Hall buildings, should make an important contribution to the amenities of the metropolis when completed in a few years time.

The redesigning of the precincts of Westminster will take even longer, but it should do much to present this centre of Britain in the best possiblel ight.

Further town planning projects include that of the rebuilding of Birmingham, the second largest city in the country, on modern and exciting lines.

Among the outstanding buildings completed recently, those of The Economist and of The Times show that the English press is aware of the modern idiom in architecture and planning.

The Post Office Tower, the tallest structure in Britain, should in future form one of the symbols of the capital.

University and school buildings are among the largest projects completed during the past few months and they too reflect a notable advance in the application of mid-century architectural methods. So do also some industrial buildings such as the Trawsfynydd nuclear power station and the CIBA research building at Horsham.

L’architettura in Inghilterra Malgrado le difficoltà economiche, l’attività della costruzione è tale che delle restrizioni hanno dovuto essere imposte in merito alla creazione di nuovi palazzi commerciali nel «Greater London». Le esigenze del traffico hanno poi resa indispensabile una modifica del piano delle grandi città.

Alcuni progetti sono ben riusciti, come quello del Barbican per la City, nella quale un intero quartiere residenziale con un centro culturale è già in costruzione e sarà finito verso il 1971. Fra gli edifici terminati recentemente, quelli dell'Economist e del Times provano che la stampa inglese si è informata sull'espressione architetturale moderna.

La arquitectura en Inglaterra A pesar de las dificultades económicas, la actividad de la construcción es tal que se ha debido imponer restricciones con respecto a la creación de nuevos edifìcios comerciales en el « Greater London ». Las exigencias del tràfìco han hecho indispensable una modifìcación de los pianos de las grandes ciudades. Algunos proyectos se han realizado, corno el del Barbican par ala City, en el cual un barrio residencial entero, con un centro cultural, està ya en construcción y sera terminado alrededor de 1971. Entre los edifìcios terminados recientemente los del Economist y del Times demuestran que la prensa inglesa està informada de la expresión arquitectural moderna.

La Post Office Tower, la estructura mas alta de Inglaterra, sera en el futuro uno de los simbolos de la capitai.

Entre los mâs grandes proyectos que se han terminado durante estos ültimos meses se cuentan universidades y grupos escolares que refìejan también un notable avance en la aplicación de métodos arquitecturales de mediados del siglo.

En este dominio, ciertos edifìcios industriales tales corno la Trawsfynydd Nuclear Power Station y el centro de Investigación de la CIBA, en Horsham, no han quedado atràs.

130

Lettre de Grande-Bretagne René Elvin Qui donc a dit que quand le bâtiment va, tout va? Quelle que soit la vérité de ce dicton ailleurs, il ne vaut pas pour l'Angleterre. Ici, le bâtiment continue à prospérer, tandis que l'économie en général est à hue et à dia, la surchauffe interne y allant de pair avec un déséquilibre toujours plus périlleux de la balance des échanges extérieurs.

Si la conjoncture économique est ainsi évoquée dès l’abord dans le présent rapport, c'est qu’elle se reflète dans les problèmes de l’architecture. Preuve en est que l’un des premiers décrets du ministre de l’Economie dans le nouveau gouvernement travailliste, M. George Brown, a interdit du jour au lendemain la construction de nouveaux immeubles d’affaires dans la région londonienne.

Cette mesure a du reste été acceptée sans récriminations par l’opinion publique, car la prolifération de ces «office buildings » au cœur de ia City a contribué à aggraver outre toute mesure les difficultés de la circulation au centre de la capitale. Depuis des années déjà, près d’un million de travailleurs manuels et employés de bureau habitant la banlieue londonienne affluent le matin vers le centre et en refluent le soir. Il suffit que quelques cheminots se mettent en grève — ce qui arrive fréquemment — et forcent ainsi les banlieusards à employer leurs voitures pour se rendre à leur travail pour créer d’inextricables embouteillages entravant complètement la circulation.

Ce problème, qui va s'aggravant avec le nombre des automobiles sur les routes britanniques, constitue le « leitmotiv » des plans d'urbanisme qui, de plus en plus, doivent être élaborés pour les grandes villes anglaises, si l'on veut éviter leur asphyxie progressive par la multiplication des véhicules à moteur, dont 10 000 000 circulent actuellement sur un réseau de rues et de routes conçues pour des conditions de trafic entièrement différentes. Une telle planification eût été nécessaire même sans l’avènement au pouvoir d'un parti pour lequel elle constitue un article de foi politique. Cela est si vrai que ce fut le régime conservateur précédent, pourtant plus ami du laisser-faire, qui institua au Collège Impérial de Science et de Technologie la première chaire de Transport, confiée au plus éminent spécialiste britannique en la matière, le Professeur Colin Buchanan, et lui demanda d'élaborer une étude circonstanciée sur l'ensemble du problème.

Son rapport, intitulé «Report on Traffic

in Towns » (dont une édition abrégée a été publiée depuis sous forme d’un livre de poche par Penguin Books, Harmondsworth) avec ses propositions révolutionnaires comportant la construction de rues sur trois paliers et une restriction draconienne de la circulation des automobiles privées, est certainement destiné à faire époque. Il a contribué à rendre les Britanniques conscients de l'importance et de l'urgence des problèmes de l'urbanisme.

Ses enseignements, qui ne datent pas seulement de la publication de ce rapport et découlent d'ailleurs de la nature des choses, ont été suivis pour les plans d'aménagement des grandes villes et de Londres en particulier. Plusieurs de ces plans sont déjà en voie d'exécution.

C'est le cas notamment pour le district dit « Elephant and Castle », quartier populeux au sud de la Tamise, qui auparavant était en grande partie vétuste et crasseux et constituait par ailleurs un boyau d’engorgement pour le trafic des véhicules, extrêmement intense du fait que le lieu est le confluent de cinq voies d’accès vers le centre. Le plan d'urbanisme a rectifié le tracé de ces voies, remplacé par des immeubles modernes les vieilles demeures branlantes, et revalorisé tout le quartier par l'implantation d’institutions publiques telles que le vaste immeuble du Ministère de la Santé Publique (arch.: Ernö Goldfinger) l'Ecole Centrale de Typographie (arch.: Boissevain & Osmond), ainsi que par la construction d’un grand centre d'approvisionnement, avec restaurants, banques, supermarkets, cafés, etc.

(arch.: Boissevain & Osmond).

Un autre plan d'aménagement, plus important encore, est celui dit de Barbican, le quartier au nord de la cathédrale de Saint-Paul qui avait été à peu près complètement anéanti par les bombardements aériens. Pour sa reconstruction, on s'est inspiré de deux principes: d'abord, on a voulu revivifier la Cité, dont ce quartier fait partie intégrante, et qui, étant constituée presque uniquement d’immeubles de bureaux, est surpeuplée le jour et déserte la nuit.

Deux tiers environ de l'espace nouvellement bâti seront consacrés à des habitations réservées principalement aux personnes travaillant dans la Cité même.

D'autre part, tout le quartier sera conçu d’après le même plan et dans le même style (ce qui ne veut pas dire que les bâtiments seront tous identiques) ; il comportera, outre les magasins, écoles, restaurants, etc., nécessaires aux besoins quotidiens, un centre d'art et un théâtre. Le quartier de Barbican ne sera achevé en totalité qu'en 1971 ; mais d'ores et déjà il constitue l'une des conceptions les plus intéressantes pour l'urbaniste que l'on puisse voirà Londres.

L’ensemble est divisé en deux zones : celle des affaires et le groupe résidentiel.

La première comportera six blocs de 20 étages, un de 35, dix de huit et un

certain nombre d’autres bâtiments moins élevés.

Le groupe résidentiel aura trois tours triangulaires de 42 étages chacune, cinq blocs de huit étages et un certain nombre de bâtiments spéciaux. Au centre, on construira un lac de 215 mètres de longueur et une station nouvelle du chemin de fer métropolitain. Le tout sera agrémenté de verdure, d'arbres et de jeux d’eau. Les bâtiments d’habitation seront reliés entre eux par une plaza réservée aux piétons, les voies d’accès de service étant toutes à l'extérieur.

Aujourd’hui, la moitié environ des immeubles d'affaires est déjà construite, et quelques-unes des passerelles pour piétons sont déjà en usage. Les buildings de bureaux sont strictement rectangulaires, tandis que les immeubles d'habitation auront des façades plus diversifiées.

D’autres groupes d'immeubles sont immédiatement voisins du projet Barbican. Certains, comme celui des maisons d'habitation de Golden Lane, construit à son périmètre nord par Chamberlin Powell & Bon, sont déjà terminés. Au nord de la cathédrale de Saint-Paul, un groupe d'immeubles de bureaux, conçu par Lord Holford dès 1956 et dont les architectes sont Trehearne & Norman Preston, sera complété en 1966. Un peu plus au sud, près de la Tour de Londres et de la Tamise, un autre groupe d’immeubles de bureaux, projeté par Sir Basil Spence, a été mis partiellement en service en 1965 et sera complété en 1969.

Ajoutons que les immeubles de bureaux du groupe Barbican sont l'œuvre d'architectes différents et qu’ils diffèrent par nombre de détails, mais qu'ils sont unifiés par le plan d’ensemble, dû à un consortium d’architectes et d'urbanistes travaillant sous la direction d’abord de Sir Leslie Martin, puis de son successeur comme architecte du London County Council, M. Hubert Bennett.

Cette résurrection de tout un quartier est également en bonne voie pour le district londonien dit «South Bank», c. à d. la rive sud de la Tamise faisant face au cœur même de la métropole, de Westminster à la cathédrale de SaintPaul. Riante campagne au 18e siècle, ainsi qu'on peut le voir dans les tableaux de Canaletto et de ses contemporains, il devint au 19e un chaos de hideuses bâtisses industrielles. Au cours du siècle actuel, on a cherché à le rédimer, d'abord par la construction des vastes bureaux du London County Council, puis par celle de la grande salle de concerts dite Royal Festival Hall, enfin maintenant par celle, prévue dans les plans d'urbanisme, de tout un quartier culturel, dont la réalisation se poursuit actuellement. Une autre salle de concerts pour la musique de chambre et une galerie d’art, toutes deux réunies au Festival Hall par des passerelles, sont actuellement en construction, et seront vraisemblablement

131

terminées au début de 1967. Un des meilleurs architectes anglais, M. Denys Lasdun, élabore actuellement les plans d'un complexe qui leur sera contigu et qui comprendra le Théâtre National Britannique et un Opéra. Un peu plus loin, en aval du pont de Waterloo, on prévoit l’érection d'un centre d’expositions et de congrès, d’un grand hôtel de 600 chambres sous forme d’une tour de 134 m et d'une école d’art. Les maquettes présentées à la presse et au public indiquent que, quand tous ces bâtiments seront en place, Londres aura enfin, des deux côtés de son grand fleuve, un ensemble urbain digne d'une métropole.

Le dernier en date de ces plans d'ensemble est celui qui a trait aux environs immédiats du plus célèbre peut-être de tous les bâtiments londoniens, le palais et l’abbaye de Westminster. Ici encore, le ministre des Travaux Publics du gouvernement conservateur demanda à Sir Leslie Martin, professeur d'architecture à l'université de Cambridge, d'établir un plan d’urbanisme pour le développement rationnel du pourtour de ces édifices. Son projet,

qui vient d’être publié, prévoit la création de routes de dégagement permettant d'éliminer la plus grande partie de la circulation des véhicules en ce lieu de pèlerinage des touristes où ont lieu également les grandes cérémonies nationales. L'une de ces voies passerait sous un tunnel en bordure de la Tamise et en partie gagné sur ce fleuve; son toit serait aménagé en esplanade avec jardin public. Ayant fait mention, dans ma chronique précédente, du projet malavisé d'une extension de style gothique au chef-d'œuvre de Sir James Barry, il n’est peut-être pas inutile de noter ici que le plan d'aménagement Martin repousse toute addition de ce genre, mais prévoit d’autres dispositions qui donneraient aux parlementaires l’espace nécessaire à leurs bureaux, sans toucher au palais de Westminster.

Il indique également toute une série de bâtiments qui seraient à remplacer par d’autres, plus modernes. Le tout forme une très belle conception unitaire dont il n’est pas nécessaire de donner tous les détails ici, étant donné qu’elle ne pourra être réalisée que par étapes

successives, étalées sur de nombreuses années.

A part ces plans d'avenir, Londres continue à se développer dans le présent, et II est intéressant de constater que ce sont deux grands journaux qui ont été responsables de deux des plus intéressantes créations architecturales de ces derniers mois. L'une est le complexe de bâtiments érigés à Saint-James, tout près du palais royal du même nom, par les architectes Alison et Peter Smithson. Ils comprennent une tour de dix-sept étages où sont logés les bureaux de la revue The Economist; un bloc résidentiel de sept étages, adjacent au Boodle's Club et dont il fait partie ; et un immeuble de quatre étages, destiné à la Martin's Bank. Les trois bâtiments sont groupés autour d’une petite place réservée aux piétons, qui ajoute à l'intérêt urbaniste de la conception totale; les détails, très étudiés, tant au point de vue esthétique qu'à celui de la pratique et de l'efficience, vaudraient la peine d’être longuement discutés. Qu'il suffise de dire ici que les bureaux de la revue comptent aujourd’hui parmi les plus confortables que l'on puisse trouver en Angleterre; groupés autour d’un noyau central de service, avec une vue magnifique sur Londres pour ceux des étages supérieurs, ils ont un aménagement spécialement conçu pour le nouveau bâtiment. Le tout constitue un excellent exemple de « bonnes manières architecturales»: la tour, en retrait sur la ligne de la rue, ne s’impose pas à l’attention de manière importune; le bâtiment de la banque, dont la façade est à même le tracé de la rue, est particulièrement élégant, mais se marie fort bien avec les deux autres et aussi avec les autres immeubles adjacents. Le revêtement, en pierres de taille de Portland, et les fenêtres en aluminium, sont d’une discrétion exemplaire.

1

Le second bâtiment construit pour un journal est celui de The Times, érigé d'après les pians de Richard LlewelynDavies et John Weeks. Sa construction était particulièrement malaisée, étant donné qu'il s’agissait de remplacer une série de bâtiments construits autour du plus ancien, datant du 18e siècle, sans interrompre un seul instant la production du journal, et en se soumettant aux servitudes imposées par la proximité de la cathédrale de Saint Paul, ce qui restreignait considérablement la hauteur permise. Le résultat est un franc succès.

Le fonctionalisme de la façade, sobre et harmonieux, mais sans prétention durant le jour, devientféerique la nuit, quand ses fenêtres éclairées révèlent l'activité à la fois fiévreuse et strictement disciplinée d'un grand quotidien. Les bureaux et les salles de machines sont spacieux, nets, et agencés de telle sorte que la « copie » est transmise à la composition puis à l’impression par la voie la plus directe, sans heurt ni clameur. Ajoutons que le bloc comprend un immeuble réservé à un autre journal, The Observer, qui est imprimé par les presses du Times, des bureaux pour un certain nombre de correspondants de journaux étrangers empruntant les services de celui-ci, un magasin de librairie et, naturellement, tous les offices d’une grande entreprise moderne.

L’un des plus gros postes du budget britannique est constitué par l'éducation; le total qui lui est affecté a passé de £470 000 000 en 1953-54 à £1 354 000 000 en 1963-64, et les bâtiments destinés aux écoles et aux universités émargent pour une part importante à ce budget. Leurs qualités architecturales sont souvent de premier ordre : notamment la conception des écoles primaires anglaises d’aprèsguerre, très simple mais admirablement conçue pour les enfants, a «fait école » (si l'on peut hasarder ce jeu de mots)

4

Ernö Goldfinger, architecte

Immeuble du Ministère de la Santé Publique, Londres Gebäude des öffentlichen Gesundheitsamtes, London Alexander Fleming House, London 2 Sir Leslie Markin, Hubert Bennett, architectes

Aménagement du quartier de Barbican, Londres Bebauung des Barbican-Viertels, London Barbican Redevelopment, London

3 Leslie Gooday et associés, architectes

Aménagement de « South Bank », Londres Bebauung des «South Bank», London South Bank Redevelopment, London

4 Alison et Peter Smithson, architectes Maurice H. J. Bebb, associé

Groupe «The Economist», Londres Baugruppe « The Economist », London The Economist group, St James’s Street, London i-H—lrr-i- i.

133

134

8

,

■V .

5 La tour des PTT à Londres, 189 m.

Postturm in London, 189 m hoch TSS Tower, London 6 James Stirling, James Gowan, architectes

Ecole des arts et métiers de l’Université de Leicester Kunst- und Berufshochschule der Universität Leicester High School. Leicester University 7 Aménagement du centre de Birmingham Bebauung des Birmingham-Zentrums Birmingham Redevelopment 8 Sir Basil Spence, architecte

Centrale nucléaire, Trawsfynydd Atomzentrum, Trawsfynydd Nuclear Center, Trawsfynydd

Arup et associés, architectes

Laboratoire de recherches Ciba, Horsham Forschungslaboratorium Ciba, Horsham Research Laboratories for Ciba, Horsham

dans le monde entier. Dans mes précédentes chroniques, j’ai déjà fait mention des nouvelles universités, à la construction desquelles quelques-uns des meilleurs architectes britanniques consacrent leurs talents. Ne pouvant les citer toutes, contentons-nous d'en indiquer deux exemples particulièrement valables.

L'un est celui de l’école des arts et métiers de l'université de Leicester, érigée d’après les plans de James Stirling et James Gowan. La forme extérieure en révèle la destination ; l'intérieur comporte des ateliers d'enseignement, dotés de machines dont quelques-unes sont si pesantes qu’il a fallu les faire reposer sur un socle en ciment armé de 1,80 m d'épaisseur; des amphithéâtres pour les 250 étudiants, des laboratoires de recherches ; des bureaux et offices pour le personnel et l'administration. Les ateliers

m§/ 1g ■ir ì

occupent la majeure partie de l’espace disponible, et les autres locaux sont groupés dans une tour qui s’élève audessus des arbres du parc dans lequel l'université est située. La disposition intérieure est flexible et peut s'adapter aux besoins changeants d’une grande école moderne. Un autre établissement post-scolaire magistralement conçu et exécuté est le Collège Royal des Beaux-Arts (Royal College of Art), à Londres, qui élève sa silhouette caractéristique juste à côté de l'énorme rotonde de l'Albert Hall et fait avec lui un contraste extrêmement frappant. Les plans en sont dus à H. T. Cadbury-Brown et à Sir Hugh Casson. La façade, revêtue de plaques de ciment mêlé de granit d’un gris foncé, est d'une tonalité délibérément sombre, en partie pour mieux résister aux ravages du temps. L'intérieur, par

nitrir

Arup et associés, architectes

Immeuble « Point Royal », Bracknell Gebäude « Point Royal », Bracknell Point Royal Flats, Bracknell

Gollins, Melvin, Ward et associés, architectes

Caserne pour le corps d’armée féminin, Camberley Kaserne für das weibliche Armeekorps, Camberley W.R.A.C. Cadets' block, Camberley

136

contre, est clair et même gai dans la salle des fêtes, dite Gulbenkian Hall.

Les divers ateliers d’enseignement, que j'ai pu visiter en détail, m'ont semblé très judicieusement agencés.

La construction nouvelles qui frappe le plus le visiteur à Londres est la Tour des PTT près de Tottenham Court Road.

Dardant son antenne supérieure à 189 m au-dessus de la ville, c'est de loin l'édifice le plus élevé de la capitale, du Royaume-Uni et même du Commonwealth britannique. Son but technique essentiel est de permettre la diffusion d’ondes ultra-courtes portant simultanément 150 000 circuits téléphoniques et 40 ondes de télévision ; pour ce faire, il était nécessaire de construire un « superminaret » s'élevant au-dessus des bâtiments londoniens les plus élevés et des collines qui entourent la métropole. On en a profité pour aménager, près du sommet, des galeries du haut desquelles on pourra admirer le paysage urbain, ainsi qu'un bar et un restaurant tournant autour de son axe et opérant un tourcomplet en vingt minutes. La Tour, qui coûtera quelque £2 000 000, est avant tout un chef-d'œuvre de l’art des ingénieurs britanniques, mais elle constitue en même temps une réussite architecturale qui pourrait bien, un jour, devenir une manière de symbole comme le Pont de Londres, la Tour Eiffel à Paris, ou la Tour des PTT à Stuttgart (qui n’a que 137 m).

L'urbanisme progressif de la civilisation britannique, c'est-à-dire la concentration toujours plus grande de la population dans les villes, exige la planification de celles-ci une dizaine d'années au moins à l’avance. Birmingham, avec sa population de 1 116 000 habitants la plus importante d'entre elles après Londres, est parmi les plus avancées sous ce rapport.

J’avais déjà eu l’occasion de mentionner, dans une précédente chronique, la reconstruction du marché central, dit « Bull Ring » ; elle l'a fait suivre d'un intéressant plan d’ensemble, qui est à plusieurs égards un modèle d’ingéniosité et d'intelligence. C’est ainsi que la cheminée pour le chauffage central du quartier a été utilisée pour en faire une tour de 140 m de haut avec restaurant tournant comme celui de la tour des PTT à Londres; un monorail mènera de cette attraction à un centre des arts actuellement en construction. On prévoit également celle d'une nouvelle bibliothèque, d'un nouveau théâtre, qui sera situé dans un parc, d'une école de musique, ainsi que d’un certain nombrede «gratte-ciel » d'habitation, de bureaux et de parcage des voitures. Le centre sera réservé aux piétons, et un tunnel sera percé pour la circulation des véhicules. Un des canaux traversant la ville, complètement négligé jusqu'à présent, deviendra un bassin de canotage, doté d’un café et d'un restaurant.

Parmi les bâtiments les plus attrayants de ces derniers mois, il faut compter le petit théâtre de la ville de Guildford, au sud-ouest de Londres. Comprenant 574 places, il a été construit sous forme d'amphithéâtre par les architectes Scott, Brownrigg et Turner de façon à donner à chaque spectateur une excellente vue de la scène. Son charme est dû en partie à sa situation en bordure d’une petite rivière dont la rive est plantée d'arbres.

Nommé Théâtre Yvonne Arnaud, du nom d'une actrice d’origine française qui fut l’une des favorites des amateurs de théâtre anglais et qui demeura longtemps à Guildford, il est doté d'une scène surprenante par ses amples dimensions et son équipement perfectionné.

L’une des tâches les plus ingrates de l'architecte d'aujourd'hui est celle qui consiste à donner un extérieur esthétiquement acceptable en même temps qu'un aménagement rationnel à des structures qui appartiennent presque totalement au domaine de l'ingénieur.

Ceci a été le cas notamment pour l'usine d’énergie nucléaire à Trawsfynydd, au nord du Pays de Galles, et Sir Basil Spence, l'un des plus éminents architectes britanniques, a trouvé une solution essentiellement simple et élégante à un

Denys Lasdun, architecte

Photos : H. Snoek, C. Westwood, Atomic Power Constructions, Reilly et Constantine, Brecht-Einzig, Genual Post Office, M. Carapetian, E. Cook, Dormar.

iQì

problème extrêmement compliqué. Le bâtiment qu’il a créé, sans rien dissimuler de sa propre raison d'être, massif, carré et puissant comme une antique forteresse, ne dépare aucunement le paysage et y ajoute au contraire un intérêt supplémentaire.

Il est particulièrement agréable de noter, dans la présente publication, que c'est une maison suisse, la Ciba, qui a créé — avec l'aide des architectes Arup Associates — une des plus plaisantes constructions industrielles érigées récemment en Angleterre. Il s’agit de son centre de recherches scientifiques à Horsham, bourgade rurale du comté de Surrey, situé dans un parc dont il convenait de respecter la verdure et les arbres. Ceci a été fait scrupuleusement, avec un double bénéfice tant pour le passant que pour l'occupant. La structure, où le verre domine à tel point que le hall d'entrée est transparent comme celui du bâtiment Nestlé à Vevey, est d’une harmonieuse simplicité en même temps que d’une impeccable dignité. Le tout forme une sorte de temple à la science moderne, dont les officiants seraient les techniciens et savants qui y travaillent.

Ajoutons que les architectes du groupe Arup sont particulièrement compétents dans ce mariage de la nature et de l’arCollège royal des médecins, Londres Königliche Medizin-Hochschule, London The Royal College of Physicians, London (doc. Aujourd’hui)

chitecture, témoin la tour d'habitation qu'ils ont construite à Bracknell, dans la vallée de la Tamise, dans un site naturel qu'il était essentiel de ne pas déparer, ici encore, cette tour de 17 étages, loin de nuire au très beau paysage où elle est située, en forme un point de mire, qui n'est pas sans ressembler à celles que construisaient autrefois les créateurs de parcs anglais pour mettre un accent architectural au sein de la verdure, avec cette différence que ces structures, caractéristiquement appelées «folies», ne servaient qu'à l'agrément de leurs riches propriétaires, tandis que la tour dite Point Royal Flats est tout simplement un immeuble locatif, où il doit faire bon vivre.

Ce respect presque superstitieux mais très sympathique des architectes anglais pour les arbres et la nature se retrouve dans des établissements aussi utilitaires que les casernes, telles que celle que Gollins, Melvin Ward & Associés ont construite pour les aspirantes du corps d’armée féminin (Women's Royal Army Corps) à Camberley. Par la transparence d'une partie du rez-de-chaussée, par l’harmonie avec l'ambiance, le bâtiment rappelle ceux de notre grand et regretté Jean Tschumi.

René Elvin Chef du service de presse, A. Pamberton Ltd.

137