Actualité de la recherche

Michel Hagan

Constant. Pays-Bas New-Babylon. Biennale de Venise 1966

On a pu lire cette année quelques attaques virulentes de l’architecture prospective.

Depuis que ces projets isolés sont devenus mouvement, groupe (le GIAP, Groupe International d’Architecture Prospective)1 ou plus simplement depuis qu’est apparue la notion d’« architecture de demain », certains semblent inquiets. Et pourtant la vague continue, devient marée. Bien sûr, certains projets que nous recevons ou que nous voyons dans des publications, sont hâtifs. La notion toute neuve de prospective architecturale a déjà engendré une sorte de course à la prospective. Certains font de la surenchère. Sans parler de projets aberrants signés d’architectes DPLG dont je ne sais s’ils expriment une bêtise profonde, s’ils sont l’émanation (comme le disait Degas de certains peintres académiques devenus super-impressionnistes) de « pompiers qui ont pris feu », ou bien s’ils sont des pièges à critique d’architecture, des projets inconstruisibles qui me sont glissés pour que je tombe dans le panneau, pour essayer de me les faire avaliser en dévalorisant du même coup les projets prospectifs viables. Je les classe soigneusement. Un jour j’en ferai un sottisier de l’architecture pour la plus grande confusion de leurs auteurs. Cette menace va peut-être faire tarir la manne.

Ceci dit, nous présentons un nouveau dossier de la prospective architecturale. Certains projets sont connus, d’autres inédits.

Ils sont en tout cas significatifs de la recherche architecturale et urbanistique actuelle.

L’une des choses les plus encourageantes dans ce domaine, c’est la multiplicité des points de travail. Les auteurs de ces projets couvrent une aire géographique immense. Dans ce dossier de l’actualité de la recherche, six pays sont représentés : la Hollande, Madagascar, la France, l’Angleterre, la Suisse, la Pologne.

Six pays différents pour huit projets.

La prospective architecturale est donc bien un phénomène international. N’en déplaise aux passéistes, une nouvelle architecture, un nouvel urbanisme, sont en marche. Le parallélisme entre certaines recherches dont les auteurs ne se connaissaient pas, est également troublant. Lorsque les idées sont collectives, c’est qu’un style collectif est en train de naître, c’est que ces idées répondent à une impulsion collective profonde.

Prenons par exemple Constant, peintre hollandais, qui occupait à la Biennale de Venise 1966 tout le Pavillon de son pays, et qui présentait au millieu de ses peintures sa série de maquettes d’une « New Babylon » où l’on retrouvait la notion de mobilité chère à Yona Friedman et celle du nomadisme souvent exprimée par Frei Otto. Or, Constant, qui fut un des peintres vedette du Groupe Cobra en 1948-1950,

1 Cf. Architecture Formes Fonctions n° 12,

1965/66.

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a eu l’idée de faire ses recherches d’urbanisme et d’architecture pendant l’hiver 1956 où, séjournant dans la petite ville d’Alba, en Italie, il y remarqua une famille de gitans campant sur un terrain d’une manière très primitive. Il ébaucha alors un projet de camp permanent de gitans, sous une seule toiture, où un système de cloisons mobiles permettait une modification perpétuelle de l’espace intérieur. Cette idée le conduisit à ses maquettes de New Babylon « cité des nomades ». Or, c’est en 1956 que Friedman faisait ses premières études « d’architecture mobile ». Lorsqu’ils connurent plus tard réciproquement leurs recherches, ce fut, pour Constant autant que pour Friedman, un grand encouragement. Précisons que la « New Babylon » de Constant n’est pas conçue en tant que cité résidentielle. Ses habitants ne doivent y être que de passage. Chaque secteur s’ajoutant aux autres forme une sorte de ville linéaire en zig-zag.

La notion de ville linéaire, que nous retrouvons dans de nombreux projets, n’avait sans doute jamais été poussée à un point de mégalomanie tel que dans l’Atelopole « cité du troisième millénaire » conçue à Madagascar par Marc Pluquet et Michel Bedu. Ceux-ci ont publié un manifeste de leur Atelopole. Ils lui ont même consacré un roman, encore inédit. L’Atelopole n’est pas seulement une remise en question de notre manière de construire, mais une remise en question de notre manière de vivre. D’ailleurs de Fourier à Le Corbusier, quels sont les sociologues-urbanistes qui ont dissocié ces deux facteurs indissociables ? A ville nouvelle, homme nouveau.

L’Atelopole est une sorte de muraille de Chine habitée 2 qui avance, qui croît, dans une progression implacable. Michel Bedu et Marc Pluquet écrivent dans leur Manifeste : — Avec le concours d’un matériel approprié, on peut prévoir que le chantier avancera de cent mètres (soit 50 mètres à chaque extrémité en 14 heures pour 350 jours de travail par an), soit 8400 heures de travail ininterrompu (les équipes de montage se relayant par postes de 6 heures avec 30 heures de repos, soit 7 équipes en roulement continu), 60 kilomètres de cité permettront d’établir une population d’environ 600 000 personnes.3

Marc Pluquet, Michel Bedu. Madagascar Avant-projet de cité linéaire

3 35 mètres de large, 250 à 400 mètres de haut.

Le toit terrasse serait balisé la nuit pour servir de pont d’atterrissage aux hélicoptères. Sur plusieurs kilomètres de chaque côté, la nature serait intouchable, sinon pour stades, piscines, etc. L’Atelopole suivrait les courbes géographiques, enjambant les rivières et les fleuves, contournant les montagnes. L’infrastructure souterraine, très importante, comprendrait un métro rapide et un métro omnibus, une autostrade poids lourds, une hydrostrade et la grosse industrie. La petite industrie serait incluse dans le bâtiment en hauteur. Il est regrettable que les auteurs de l’Atelopole n’aient donné aucune plastique à leur muraille polychrome.

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Groupe architecture Principe. France Claude Parent/Paul Virilo La fonction oblique/ les turbines

« Chaque année, 237 000 familles pourront s’installer dans la Cité.

» En vingt ans, la cité permettrait le transfert d’un quart de la population d’un pays comme la France ».

Les auteurs de l’Atelopole ont même calculé le prix au mètre linéaire de leur construction, soit 210 000 F en comprenant infrastructure et superstructure. Le prix d’un espace habitat-travail, y compris l’infrastructure, étant de 53 000 F, il serait possible de céder celui-ci en location-vente sur 50 ans, avec 3 % d’intérêts, pour 500 F par mois.

Cette mégalopolis peut être rapprochée des Villes Turbines que propose Claude Parent dans son manifeste de l’Architecture Principe. Le Groupe Architecture Principe, fondé à Paris par deux architectes : Claude Parent et Paul Virilio, un peintre: Michel Carrade, et un sculpteur: Morice Lipsi, a publié son manifeste en février 1966. Si l’on a le courage de lire jusqu’au bout le texte pour le moins indigeste de Paul Virilio, on ne peut d’abord manquer d’être frappé par ce paradoxe: comment le manifeste d’un mouvement qui se veut d’avant-garde peut-il être rédigé dans un jargon aussi pompeux et pompier? Paul Virilio émet le postulat d’un « renversement dans la hiérarchie des dimensions: hauteur devenant longueur, sommet devenant rive » et que « l’abandon de la notion de hauteur sera d’une importance capitale: elle permettra enfin la matérialisation de l’espacetemps ». Nous voyons aussi plus loin que « le goût de l’agreste apparaîtra finalement comme une survivance de l’antiquité ».

Enfin, « la statique verticale horizontale ne correpondant plus à la dynamique propre de l’homme, l’architecture devra désormais être réalisée dans l’incliné, pour se situer dans le nouveau plan de la conscience humaine; faute de quoi tout programme architectural deviendra rapidement inutilisable ».

Les dessins publiés à l’appui de cette pétition montrent des mégalopoles à pans inclinés qui ressemblent à des contrevents. Quant aux « Turbines », elles repren88

nent l’idée du verre à pied évidé jadis proposé par Lionel Mirabaud et Claude Parent3. On s’étonne de ne plus trouver le nom de Mirabaud lié à ce projet.

Bien que teinté de surréalisme, voire de dadaïsme et de pop art (on songe aux dessins de machines inutiles de Picabia et aux sculptures de Tinguely) le Groupe Archigram a infiniment plus de consistance.

Il est vrai que dans l’ordre des groupes de recherche architecturale, Archigram est déjà un vétéran puisque le premier numéro de sa revue a été créé en 1961. Le Groupe Archigram est composé de huit jeunes architectes anglais: Warren Chalk, Dennis Crampton, Peter Cook, David Greene, Michael Webb, Ron Herron, Peter Taylor et Ben Fether. Il est difficile de leur reprocher d’ignorer les réalités de leur métier puisque les uns travaillent pour le London Country Council et les autres pour l’importante firme de construction Taylor Woodrow. Est-ce par réaction que, dans leur revue, ces architectes déclarent rejeter toute « formule d’architecture » et toute « architecture formule ».

—• Nous sommes, déclarent-ils, à la recherche d’une idée, d’un nouveau langage, de quelque chose qui soit comparable aux capsules spatiales, aux calculatrices, aux emballages perdus de l’âge électronique...

« Une nouvelle génération doit apparaître qui exprimera des formes et des espaces semblant rejeter les principes de l’architecture « moderne », alors qu’en réalité elle en sera imprégnée.

« Nous avons choisi d’éviter l’image pourissante du Bauhaus qui est une insulte au fonctionnalisme. » Les thèmes principaux du Groupe Archigram sont: — présence dans l’architecture de la notion de mutation et d’adaptation; — introduction de l’éphémère dans le fait architectural qui doit constamment se renouveler; — exigence de l’équivalence des moyens techniques pour l’architecture et pour la conquête du cosmos; 3 Cf. Architecture Formes Fonctions n° 9,

1962, p. 126.

Groupe Archigram. Grande-Bretagne Plug-in-City

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— refus de l’esthétisme, ou de la recherche comme fin en soi; — acceptation pour les villes des concepts de l’empilage, du silo à individus; — recherches de nouvelles organisations de communication par l’emploi de la diagonale.

Si le Groupe Archigram posait le principe de la mobilité et de l’architecture périssable trois ans après le Manifeste de l’Architecture Mobile de Friedman, il incluait l’idée de la diagonale cinq ans avant le Groupe Architecture Principe et ne s’en contentait pas.

En 1963, les architectes d’Archigram ont présenté à Londres une exposition constituant un véritable manifeste d’urbanisme spatial. Leur « ville »: Plug-in-City, est une sorte de synthèse de toutes leurs études individuelles réunies dans ce creuset où elle se mûrissent et s’influencent réciproquement dans un trait néanmoins commun : le dessin à ressemblance mécanique et électronique. Cette ville colossale se compose d’une structure spatiale à continuité indéfinie supportant toutes les installations: transports, circulations, etc. Chaque élément de la ville se branchant les uns aux autres, tout comme l’Atelopole, Plugin-City serait donc assez mobile pour former une continuité autour du monde.

On connaît le projet de ville, que l’on pourrait dire « biologique » de Paolo Soleri: la Mesa City4. Depuis, deux autres projets d’architecture biologique nous sont parvenus : la « Ville Leuille » de PaulJacques Grillo et «l’habitation cellulaire» de James Guitet.

4 Cf. Architecture Formes Fonctions n° 9, 1962, p. 118.

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James Guitet. France

Maison biologique

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James Guitet, que l’on connaît comme peintre et graveur, étudie depuis quelques années une « habitation biologique » basée sur la structure de la cellule vivante. Cette maison se présente sous cloche de matière plastique transparente, le pourtour de la construction, à l’intérieur de la cloche formant le living-room, sorte de no man’s land entre l’intérieur et l'extérieur. Chaque pièce de la maison est conçue dans une poétique bachelardienne. Ainsi, la chambre, « lieu le plus intime de l’habitation, le plus secret » est située au centre, « protégée de tous côtés par les pièces constituant les divers éléments vitaux de la maison. Le lieu le moins accessible de l’extérieur. Le fond de la coquille. » Une salle d’eau fait partie de l’intimité de la chambre et s’ouvre largement sur celle-ci par une cloison coulissante. James Guitet a d’ailleurs dessiné pour cette salle d’eau une baignoire-coquillage, avec admission d’eau par cascade. Si l’architecture de la chambre est dominée par une « poétique de la coquille », celle de la salle d’eau par une « poétique de l’eau », la salle à manger est conçue avec une « poétique des substances » (bois, céramique, cheminée) et le bureau-bibliothèque dans une « poétique du labyrinthe ». Pour l’organisation de cette demeure, la distribution de ses éléments dans leurs volumes et dans leurs fonctions, James Guitet s’est guidé sur « l’urbanisme intérieur » de la cellule vivante, « centrale d’énergie où s’élaborent toutes les substances et les fonctions de la vie ».

De la maison individuelle, James Guitet est passé à l’étude d’urbanisme d’un village côtier destiné aux loisirs, où il propose son système de logement sous coupoles climatisantes permettant toute liberté

individuelle architecturale. A une colonne creuse centrale servant aux circulations et aux canalisations, comme dans le système Maymont, seraient en effet accrochées des plate-formes surmontées des coupoles. Ce serait le terrain collectif livré à l’habitant qui pourrait, sous sa coupole, faire l’aménagement à son gré. Dans son village côtier, James Guitet rompt avec la tradition du front de mer qui risque de ceinturer toutes les côtes d’une ville linéaire de loisirs, au profit d’un plan en fer de lance, c’est-à-dire de villages perpendiculaires à la côte sur terrains superposés permettant une forte densité de population et un dégagement maximum mer-terre.

Cette étude très précise de James Guitet, quant à l’organisation intérieure des lieux habitables, nous rappelle fort à propos que la plupart des projets d’architecture prospective ne comportent aucune étude de l’intérieur de la cellule. C’est pourquoi,

d’ailleurs, un jeune architecte Polonais, Lukasievitz, s’est attaché à étudier de quelle manière pourraient être construites et agencées les cellules destinées à remplir les structures spatiales de Yona Friedman.

De même, on s’est peu préoccupé de l’environnement urbain qui comporte pourtant tout un «mobilier» indispensable: boîtes à lettres et à ordures, bancs publics, postes d’appels pour pompiers et police, panneaux de signalisation, etc. A l’exposition Construrama, à Paris, l’été 1966, on pouvait voir un stand modeste qui répondait à cette nécessité. 11 était l’émanation d’un nouveau groupe: le Groupe Pluridisciplinaire d’Etudes de l’Environnement Urbain, réunissant, dit leur Manifeste: « des praticiens appartenant aux différentes disciplines concernées par un aménagement conscient de l’environnement (urbanistes, architectes, paysagistes, créateurs de formes, graphistes, coloristes,

techniciens, etc.)». Signé par Denis Goldschmidt, Jean Guilleminot, Jean-Claude Petitdemange, René Poux, le manifeste constate fort justement que le « mobilier urbain, somme d’objets destinés à l’usage collectif, semble n’être l’affaire de personne... Prolifération et sous-équipement, inadaptation à la technologie, sous-emploi de la production en série, conservatisme dans le choix des matériaux, vétusté des supports et souvent des fonctions afférentes caractérisent dans bien des cas un environnement que la possibilité subit sans possibilité de choix... Echantillonnage arvitraire, le mobilier urbain, par sa présence, par sa fonction, par son impor tance, pose un problème spécifique et appelle une intervention appropriée.

C’est également ce souci d’une architecture facilement industrialisable qui a guidé les recherches de l’architecte Suisse J. Dahinden de Zurich et de l’architecte français G. Maurios. J. Dahinden a créé une cellule d’habitation délimitée par un triangle équilatéral de 10,5 m. de côté dans lequel s’inscrit un hexagone dont chaque côté mesure 3,5 m. Les dimensions de la trame triangulaire ont été calculées de telle façon que chacun des neuf trièdres susceptibles d’être insérés dans l’unité de base puisse constituer un élément fonctionnel complet (cuisine-bar, salle d’eau WC, escalier tournant avec porte d’entrée et blocs de rangement, entrée, penderie et corridor).

L’unité, nommée Trigon, additionnée l’une à l’autre par juxtaposition ou superposition, se « déploie, dit l’architecte, à la

manière d’un tapis et forme des ensembles architectoniques aux perspectives nombreuses autant que diverses». Le Trigon peut donc servir à construire des habitations collectives pyramidales aussi bien que des maisons particulières ou des écoles.

Le double Trigon permet au maître d'œuvre de choisir entre 20 plans différents pour des logements de trois à six chambres.

Les cellules peuvent se juxtaposer ou se superposer. Ne pesant que 6,5 tonnes, elles peuvent être transportées de la fabrique au terrain par grue hélicoptère et les travaux de pose et de raccord aux conduites ne prennent alors pas plus d’une journée.

Justus Dahinden. Suisse Le Trigon

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Justus Dahinden. Suisse Le Trigon

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Photos: Giacomelli, Pierre Joly et Véra Cardot, M. Wolgensinger

Nous sommes passés de la ville à la cellule, venons-en maintenant à certains projets nouveaux d’architecture spatiale monumentale.

L’un des plus remarquables est certainement celui de Riszard Semka, architecte à Danzig. 11 s’agit d’immeubles de forme trilobé se développant en trois corps réguliers adossés à une épine centrale constituant l’élément principal de stabilité et contenant les installations de services divers. Cette colonne centrale creuse exécutée en béton à l’aide de coffrages glissants, fait 15 mètres de diamètre. L’immeuble doit jaillir au-dessus du tissu urbain, le plus bas plancher se situant à 25 mètres de haut.

Leur hauteur totale est de 120 mètres et leur plus grand diamètre de 72 mètres.

Tous les planchers de cette unité sont suspendus à des tendeurs inclinés se composant de maillons constituant une sorte de chaîne dont les éléments sont assemblés par les abouts cylindriques des poutres de plancher. La rigidité du système ainsi constitué est assurée par les panneaux modulaires de façade, les dalles de planchers et les escaliers qui forment les diagonales dans les plans transversaux.

Deux chercheurs de Besançon ont curieusement fait des études voisines, mais plus apparentées à l’idée d’architecture-sculpture: Daniel Coiron et Marcel Jacquinot.

Mais il en est de ce projet comme de beaucoup d’autres: il faudrait qu’il soit techniquement plus poussé, au risque de demeurer simple proposition plastique. Ce qui différencie, entre autres choses, l’architecture de la sculpture, c’est que l’architecture doit être forme fonctionnelle alors que la sculpture est forme gratuite.

Dans une architecture-sculpture, il faut pouvoir habiter. Mais il n’en reste pas moins vrai que dans la démission actuelle des architectes qui se contentent de copier des formes existantes, les sculpteurs et les peintres sont en train de prendre la relève.

Il ne manque plus à ceux-ci que de s’associer à des ingénieurs pour que le tour soit joué. Danger de l’architecture-sculpture.

Danger aussi du graphisme.

Economie, mobilité extérieure et intérieure, rapidité d’exécution, spatialité, qualité plastique, module idéal, telles sont quelques-unes des idées qui se retrouvent au fil de cette étude. Tels sont quelques-uns des mobiles de la recherche actuelle.

Michel Ragon

Daniel Coiron/Marcel Jacquinot. France Architecture spatiale

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