Yougoslavie

Skopje, ville nouvelle

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Le 26 juillet 1963, Skopje, la capitale de la Macédoine, l’ancienne Uskub de la Turquie d’Europe, était presque entièrement détruite par un gigantesque tremblement de terre.

Les experts-architectes et urbanistes de Skopje ainsi que le gouvernement yougoslave se trouvèrent devant un imposant problème: la reconstruction d’une ville entière ou presque sur des terrains couverts de ruines et dont la stabilité était douteuse. Il se créa alors une commission spéciale chargée de la sauvegarde des bâtiments détruits ou abîmés par le séisme.

Il s’agissait de déterminer quels immeubles pourraient être récupérés. Des traits rouges, jaunes, ou verts indiqueraient si la construction était irrécupérable et détruite, ou endommagée mais récupérable en partie ou encore utilisable seulement si l’estimation des travaux de réparations ne dépassait pas 50 % de la valeur du bâtiment. 2048 immeubles en bon état durent être détruits tout de même en raison de leur situation défavorable. En tout, on estime à 3 millions de tonnes les ruines à évacuer. Jusqu’à ce jour 1 million et demi de tonnes ont pu l’être. On peut s’imaginer l’ampleur des travaux, et comme l’ancien plan d’extension de la ville devait être complètement changé, le Comité Fédératif de la Yougoslavie s’occupa des problèmes inhérents à la réalisation d’un nouveau plan urbanistique de Skopje. On dut, en premier lieu, procéder à une étude approfondie des sols. C’est même la première fois qu’une étude de ce genre fut entreprise sur une aussi grande échelle en Yougoslavie.

On put obtenir dans des lieux bien déterminés la certitude de construire sur des bases solides. Ainsi, il est impossible de bâtir dans une zone de 200 mètres de chaque côté du Vardar, zone qui sera occupée par des terrains de sport, des parcs, et où se trouvent déjà le zoo et la piscine.

Pour des raisons économiques, certains bâtiments en bon état et se trouvant dans ces régions peu stables furent provisoirement laissés debout. Alors seulement commença la réalisation des nouveaux plans. L’Institut d’urbanisme et d’architecture de Skopje, « Polservice » de Pologne et « Doksijadis » d’Athènes, furent chargés du projet d’urbanisme de la ville et de ses environs. Le plan d’ensemble fut adopté. Il résout les problèmes sociaux, la distribution des rues, les transports et l’infrastructure des habitations. Dans le cadre de ce plan urbain, un projet du centre de la ville de Skopje fut mis en concours, auquel prenaient part quatre firme étrangères « Maurice Rotival » des U.S.A., «Van den Broek and Bakema » de la Hollande, « Luigi Piccinato » d’Italie et « Kenzo Tange » du Japon, ainsi que quatre groupements Yougoslaves d’urbanisme: Zagreb, Ljubljana, Belgrade et Skopje. Un jury international créé pour

1 Kenzo Tange, architecte Maquette du quartier de la gare Modell des Bahnhofviertels Model of the station area 2

Institut d’Urbanisme de Zagreb Miscevic et Vender, architectes Quartier résidentiel Wohnviertel Residential Quarter 3 Plan général Polservice, Varsovie

la circonstance décerne deux premiers prix au projet du Japon et à celui de Zagreb. Mais le comité de la ville de Skopje refusa de prendre position en faveur de l’un d’eux. Les deux lauréats travaillèrent sur un neuvième projet auquel l’institut de Skopje prêta sa collaboration. Kenzo Tange s’occupa surtout de la future gare et du quartier environnant, l’Institut de Zagreb se chargea des quartiers résidentiels et le bureau d’urbanisme de Skopje prit soin de coordonner le tout. Ce projet fut définitivement admis au mois de mai dernier, lors d’une conférence organisée par les Nations Unies.

Les responsables de la reconstruction de la ville se trouvent devant des tâches qui ne sont pas particulièrement courantes.

Cette ville de 250 000 habitants devra loger en 1981 350 000 personnes. Actuellement 18 petites cités satellites constituées de villas préfabriquées, la plupart en bois, sont habitées par quelque 150 000 Macédoniens. Dans 20 ans, ces gens devront revenir dans le centre de la cité. Il restera tout de même l’ancienne ville, en partie musulmane, sur la rive gauche du Vardar.

Elle fut moins touchée par le tremblement de terre et l’on peut encore se promener dans ces pittoresques ruelles aux maisons

d’un étage avec leurs échoppes de cordonniers, leurs boutiques de douceurs ou de grillades, leurs vitrines regorgeant de tissus au couleurs écarlates. Heureusement ce petit monde à part restera bien en place entouré de bâtiments modernes mais tout de même intact et comme protégé par ses mosquées et leurs minarets. Skopje ne sera peut-être pas une Brasilia comme on l'entend dire à Belgrade, mais une ville moderne, bien réelle et répondant à tous les problèmes de logement que pose un peuple si mélangé de races que les Yougoslaves de Macédoine.

H. Laesslé 227

Der Wiederaufbau von Skopje

Da die Stadt Skopje im Jahre 1963 durch ein Erdbeben beinahe vollkommen zerstört wurde, mußte sie unter Berücksichtigung der noch brauchbaren Gebäude wieder aufgebaut werden. Außerdem mußte eine eingehende Studie des Bodens vorgenommen werden, um die sichersten Zonen zu bestimmen. Besonders ist es verboten, in einer Zone von 200 m auf jeder Flußseite zu bauen. Das Institut für Städtebau und Architektur von Skopje, das Büro Polservice von Warschau und das Büro Doksijadis von Athen wurden mit dem urbanistischen Plan beauftragt. Das Zentrum der Stadt wurde für einen Wettbewerb ausgesetzt, an welchem Maurice Rotivel (USA), das Büro Van den Broek und Bakema (Niederlande), L. Piccinato (Italien) und Kenzo Tange (Japan) sowie vier Städtebaugruppen von Zagreb, Ljubljana, Belgrad und Skopje teilnahmen. Bei dem letztlich zugelassenen Projekt werden das Bahnhofviertel Kenzo Tange und die Wohnviertel dem Institut von Zagreb überlassen. Das Büro für Städtebau von Skopje befaßt sich damit, das ganze in Einklang zu bringen.

The Rebuilding of Skopje

Almost entirely destroyed by an earthquake in 1963, the town of Skopje had to be rebuilt around the buildings that it was possible to preserve. In addition, it was necessary to carry out a careful study of the strata in order to ascertain the most stable areas.

The main factor is an interdiction to build within a zone of 200 m. on both banks of the river. The Skopje Institute of Town Planning and Architecture, the Polservice Office from Warsaw and the Doksijadis Office of Athens were entrusted with the planning of the town. The centre of the town was offered as a competition in which Maurice Rotival (U.S.A.), the Van den Broek Office and Bakema (Holland), L. Piccinato (Italy), and Kenzo Tange (Japan) as well as four town planning groups from Zagreb, Ljubljana, Belgrade and Skopje competed. The final project was to entrust the station area to Kenzo Tange and the residential sectors to the Zagreb Institute, The Skopje town planning office is in charge of overall co-ordination.

La Reconstruction de Skopje

Casi enteramente destruida por un terremoto en 1963, la ciudad de Skopje debió ser reconstruida en función de una parte de los edificios aün récupérables. Fué preciso ademâs proceder a un estudio profundo del suelo para definir las zonas mas estables.

En particular, està prohibido construir en una zona de 200 m. de cada lado del rio.

El instituto de urbanismo y de arquitectura de Skopje, la oficina Polservice de Varsovia y la oficina Doksijadis de Atenas fueron encargados del plano de urbanismo. El centro de la ciudad fué puesto en concurso en el cual tomaron parte Maurice Rotival (U.S.A.), la oficina Van den Broek y Bakema (Paises Bajos) L. Piccinato (Italia) y Kenzo Tange, (Japon) ademâs cuatro grupos de urbanismo de Zagreb, Ljubljana, Belgrado y Skopje.

El proyecto definitivamente admitido déjà el barrio de la Estación a Kenzo Tange y los barrios residenciales al Instituto de Zagreb. La oficina de urbanismo de Skopje se ocupa de coordinar todo.

La ricostruzione di Skopje

Quasi completamente distrutta dal terremoto del 1963, la città di Skopje ha dovuto essere ricostruita tenendo conto degli edifici ricuperabili. Fu inoltre necessario procedere a uno studio approfondito del suolo per definire le zone più stabili ; il risultato fu la proibizione di costruire entro 200 metri dalle due rive del fiume. L’istituto d’urbanistica e di architettura di Skopje, l’ufficio Polservice di Varsovia e l’ufficio Dokaijadis di Atene furono incaricati dal piano urbanistico.

Il centro della città fu l’oggetto di un concorso, al quale parteciparono Maurice Rotival (U.S.A.), Van der Broek e Bakema (Olanda), L. Piccinato (Italia) e Kenzo Tange (Giappone), nonché quattro gruppi iugoslavi di Zagreb, Ljubljana, Belgrado e Skopje. II progetto definitivo lascia il rione della statione a Kenzo Tange e il quartieri residenziali all’Istituto di Zagreb. L’ufficio d’urbanistica di Skopje assicura la coordinazione.

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