Bibliographie H. Robert Von der Miihll
Toutes les illustrations de ce chapitre sont tirées du livre « L’Erotique de l’Art » par Lo Duca
tectes, parfois bien piètres mathématiciens...
Le monde classique des formes basées sur le support et la traverse est dépassé par l’évolution des systèmes tendus, et il faut s’attendre à des aspects insoupçonnés de l’architecture, ceux-ci dérivant davantage des figurations de la nature que des conceptions stéréotomiques.
(texte en allemand) The concrete architecture of Riccardo Morandi
Paul Delvaux: Tentation de Saint Antoine, Toile 1945
Frei Otto - Spannweiten Un rapport de Conrad Roland. Idées et essais sur les constructions légères. 176 p., env. 1500 illustrations. Ullstein, éditeurs, Berlin - Francfort - Vienne 1965.
De la toile de tente aux vastes constructions couvrant des régions entières, toutes les formes de voiles sont examinées dans ce livre passionnant qui révèle toutes sortes de possibilités d'application. Le grand inventeur de formes Candela, de Mexico, expose dans une préface les progrès que l’architecture fera grâce à l’utilisation des membranes tendues ou suspendues. L’inventeur du parapluie apparaît, dans tout cela, comme un précurseur génial. Les régions humides ou froides vont se trouver abritées par d’immenses serres tendues dans l’espace.
(texte en allemand) Frei Otto - Zugbeanspruchte Konstruktionen Volumes 1 et 2. Principes des constructions tendues. Ullstein, éditeurs, Berlin - Francfort-Vienne 1966.
Dans la première partie, l’auteur analyse tous les genres des constructions tendues, des systèmes à câbles, à réseaux et à membranes. Dans la seconde, Fr. K. Schleyer en donne les calculs qui, il faut le dire, intéresseront davantage les ingénieurs que les archi300
par Giorgio Boaga et Benito Boni. 1965.
Alee Tiranti Ltd. Londres. Edition revue et augmentée en anglais, l'édition originale en italien datant de 1962, aux «Edizioni di Comunità», Milan.
Les structures en ciment armé de Morandi sont d’une élégance que favorisent d’ailleurs les normes italiennes du béton armé.
Des ponts, des autoroutes, des usines, des halles de grande dimension, toutes ces œuvres portent la marque des grands constructeurs dont l’Italie, fille de la tradition romaine, est si riche. L’imagination qui empreint la matière semble défier les lois de la pesanteur. Les illustrations sont accompagnées d’épures montrant le système des armatures, ce qui captivera les lecteurs instruits dans l’art de construire.
Construire une exposition Ouvrage publié avec le concours de l’Exposition nationale de Lausanne, 1964, sous la direction d’Alberto Camenzind, architecte. Librairie Marguerat S.A. Lausanne.
Livre carré de 26 x 26.
Ce qui frappe d’emblée, c’est que la publication de cette exposition nationale ne soit pas offerte dans les trois langues du pays, mais que l’anglais se substitue à l’italien, et que cet anglais n’adopte pas même le terme officiellement reconnu de « Swiss national exposition », mais de « exhibition».
C’est tout juste si l’on apprend d’entrée par les titres que cette exposition a eu lieu à Lausanne. Mais ne chicanons pas. Au reste, la diversité des illustrations rappelle, comme par des notations instructives, l’unité schématique dont le visiteur ne
semble pas toujours avoir saisi les règles du jeu. Conformément à la structure de la Suisse, le format des images change de page en page, offrant cet aspect pittoresque, fort goûté par les visiteurs de nos régions, mais dont il n’est pas certain que la présentation d’un livre d’images ait beaucoup à gagner. Dans les textes, on trouve des perles dont on aurait pu aisément garnir un nouveau secteur de l’exposition, le parc aux huîtres: Exemples en allemand: « Die Bar du Théâtre » ou « Kombination von Porträtfoto»; en français (?): «L’anthologie de la musique suisse forme le noyau de la présentation de l’art musical » ou encore: «Les formes multiples du rayonnement des travaux spirituels et scientifiques sont présentées dans des vitrines éclairées de l’intérieur. » A l’époque où l’art abstrait se différencie nettement de l’art concret, il serait utile que les formules abstraites ne se mélangent pas avec les concrètes et que, dans le discours, les idées et les choses se distinguent clairement.
« Les travaux spirituels » n’ont probablement rien de comique, mais ce sont vraisemblablement des ouvrages de l’esprit ou de l’intelligence, des occupations intellectuelles. L’entreprise de composer un livre apparaît ainsi digne des mêmes soins que ceux de bâtir cette exposition, qui fut si remarquable en tous points.
Univers roman Dans la collection de l’architecture universelle. Office du Livre, Fribourg. 1966.
Pourquoi employer des termes aussi impropres qu’imprécis tels que « l’univers » quand il s’agit d’un espace qui se limite à une partie de l’Europe occidentale et d’une époque qui s’étend sur quelques siècles seulement? La grandiloquence dénote une emphase qui ne correspond nullement à un style dont la simplicité fait la grandeur.
Tout, d’ailleurs, dans la présentation de ce livre, s’éloigne du sens profond de l’architecture romane, qui évite l’accident et le pittoresque. La conception graphique, la réalisation matérielle empruntent des moyens disparates (héliogravure, offset,
Alt-Winterthur Ein Architekturführer Text: Richard Zürcher Photos : Fritz Maurer 80 Seiten Text, 45 Photographien Broschiert, Fr. 8.50 Der Band erschließt die baulichen Schönheiten der Winterthurer Altstadt, die sich aus der Zeit vom Mittelalter bis zur zweiten Hälfte des 19. Jahrhunderts im heutigen Stadtbereich und dessen Umgebung erhalten haben.
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Clovis Trouille: Tentations de Saint-Antoine Toile 1947 papiers blancs ou gris), qui apportent une confusion dans les effets à laquelle s’ajoute l’absence de clarté dans la nomenclature.
Le lecteur n’a que faire d’une illustration numérotée dont il doit aller chercher la légende en fin de volume dans une table des matières quadruple, je vous prie, où il est perdu avant d’avoir été captivé.
L’ordre, la sérénité, la rigueur, la limpidité du style byzantin, dénommé roman à partir de 1825, obéissent à des règles plus sérieuses que ne semblent le concevoir les artisans de cet office. Quelques belles photographies rachètent ces défauts.
Le happening par Jean-Jacques Lebel Les Lettres nouvelles, 14, rue Amélie, Paris 7e. Denoël, éditeur.
Happe, Happeau, Happement, Happer, voilà ce que donne le dictionnaire de la langue française. « Happening », bon, c’est du «franglais», et nous le savons tous; c’est peut-être du « framéricain », que sais-je. Cela arrive, se passe, se fait : « It happens ».
L’auteur déclare que, sur les deux courants de l’art actuel, le « Pop’Art » et le « Happening », on a écrit des «monceaux de balivernes, émis des jugements par tonnes, donné des pronostics qui tournent toujours autour du pot, sans toucher la cible ». Du pot à quoi? Prenez ce livre, et vous lirez qu’il s’agit d’un « effort collectif de sacralisation ». Un drap blanc, six agrandissements photographiques (3 m de haut) de clous découpés et placés séparément.
Les nettoyeurs se précipitent pour distribuer des balais, tout le monde balaie. Beaucoup de poussière. On tousse. Deux couples inter-raciaux s’enlacent. Le tube prend des proportions énormes. Fin.
Voilà un happening de plusieurs happenings; observez les images. Le désarroi, l’abîme, l’hallucination apprêtée, l’instinct libéré, la faribole, allez-y! Tout arrive,
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tout se passe, tout se fait. Or l’art obéit à des lois, à un choix, à une inspiration.
Alors! Le bas art du hasard, c’est du bazar.
construite, sinon mobile ou hydraulique, du moins très haute, très illustre, et pourtant friable.
Les cités de l’avenir
Architecture without architects
par Michel Ragon
(Architecture sans architectes)
Editions Planète, 114, Champs-Elysées, Paris 8e.
Petit livre avec un grand dessein, celui d’annoncer l’avenir. Lors de l’exposition nationale de Lausanne en 1964 (et non en 1963, Messieurs les éditeurs!), il était beaucoup question de déterminer l’aspect de l’avenir: Quelques voiles, des entonnoirs en matières nouvelles et des circulations suspendues. Les « visionnaires » de l’avenir n’inventent rien de plus lorsqu’ils entrevoient la cité de demain. Mais l’entrevoientils vraiment? Ces réservoirs gigantesques, ces architectures dites mobiles, ces grilles suspendues au-dessus des villes anciennes ne sont-ce pas des solutions proposées en pleine confusion des notions, et dont les réalisations, si jamais elles se produisent, seront surannées à peine achevées, dépassées qu’elles seront inéluctablement par l’accroissement vertigineux des populations.
La présomption wagnérienne d’inaugurer une musique de l’avenir a fait long feu.
Et les architectes-urbanistes de notre temps plutôt que de reconnaître que l’événement les dépasse, les déborde, les submerge, s’ingénient à œuvrer en pleine spéculation imaginaire, soucieux de prophétiser, de « juleverniser », car depuis Le Corbusier nul ne dort tranquille s’il ne se sent pas l’âme d’un prophète. Les Babyloniens étaient déjà montés « à l’assaut de l’espace » (titre d’un des chapitres). L’auteur, je ne sais jusqu’à quel point il prend au sérieux les plans de l’urbanisme pour le XXIe siècle; il n’en demeure pas moins que certains énoncés rappellent étrangement les formules centenaires comme celle de la « découverte de l’industrie des loisirs », que nous avons connue en 1860 sous la forme de T« industrie hôtelière ».
Ce qu’il y a de réconfortant, c’est que les propos, «tout à l’assaut de l’espace», ne s’engagent nullement dans des recherches en profondeur et gardent cette fraîcheur, quelque peu éphémère, des articles de journaux où les conclusions doivent aboutir jour après jour, afin de charmer le lecteur.
C’est ainsi que se lit ce livre où il est fait la fête aux idées, aux inventions et aux personnages de ces scènes de l’avenir dans lesquelles on songe à recourir aux agréments théâtraux de « mobiles », de sculptures magnétiques ou hydrauliques qui « pourraient animer la cité d’un dynamisme plastique toujours nouveau ». Ces joies futures, toutefois, ont déjà le goût amer de la déception, car l’auteur ajoute qu’« il est probable, malheureusement, que nos artistes contemporains prospectifs n’auront travaillé que pour les musées. Leurs œuvres auront été de grandes occasions manquées ».
La tour de Babel, elle au moins, aura été
par Bernard Rudofsky On respire enfin! Des Indes à la Grèce, du Japon au Sahara, il existe une architecture dite naturelle, équilibrée, modulée, unie, concentrée, typisée et égale, issue de la main des hommes et où l’exemple continue l’exemple, où le génie du lieu, l’adaptation des matériaux, la règle du jeu constituent cette totalité des conceptions, ce choix des procédés et cette unité des effets que l’on appelle du nom d’ARCHITECTURE.
Nos écoles ont contribué à provoquer le déracinement, l’incohérence, la discontinuité où la planche à dessin est une planche de perdition, certes pas de salut; l’interpénétration des populations, les immigrations et les émigrations ont ajouté à ce désordre, encouragé et diffusé par les revues.
Le besoin de se voir publier, de se rendre célèbre, de se faire consacrer prophète d’une architecture « valable » fait perdre la boussole à tant de talents moyens. Et les voilà qui, dans les congrès, dans les comités et dans les bureaux en appellent à des systèmes mécaniques, à la normalisation, à la préfabrication comme les femmes croulantes cherchent à gainer l’éboulement de la chair. Chaquejour apporte de nouveaux prospectus vantant de nouvelles normes: l’avalanche va grandissant, les appels au secours augmentent.
En montrant ce que peut être l’architecture sans architectes, cet ouvrage apporte un soulagement, momentané hélas; car il n’est guère prévisible que le désarroi de la civilisation occidentale finisse avant que survienne le désastre qui la balaiera. En attendant, la présomption des architectes risque bien de les priver des leçons de calme et, surtout, d’humilité qui se dégagent des images de cette remarquable publication, (texte en anglais)
Formes structurales de l’architecture moderne par Curt Siegel, traduit de l’allemand; préface à l’édition française par René Sarger.
Editions Eyrolles, 61, boulevard SaintGermain, Paris 5e.
Ce livre, très abondant, très sérieux, passe en revue tous les systèmes des constructions à ossature, à trame et en mur-rideau; les appuis en V (dont on aperçoit une curieuse application en métal de Violletle-Duc datant de 1864) et, enfin, les constructions spatiales à treillis, à coques cylindriques ou à révolution, en forme de paraboloide hyperbolique, les résilles de câbles, les tentes. Les photographies des exemples les plus remarquables, les croquis qui en illustrent le procédé, la confrontation entre les solutions pures et celles qui n’ont de ces solutions qu’un faux semblant, toute cette
Les éditions Forces Vives
Quelques titres récents Une collection dirigée par Jean Petit
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Albrecht Dürer: Tentation de Saint Antoine Dessin 1515
documentation précieuse forme une encyclopédie des plus instructives.
Pour les visiteurs de l’Exposition nationale de Lausanne de 1964, ils feront à leur regret la constatation qu’aucune de ces constructions censées inaugurer l’avenir ne figure dans ce volume; en revanche, ils pourront juger que les innovations présentées au public helvétique comme des solutions nouvelles, avaient déjà trouvé, précédemment, des applications multiples en Europe et en Amérique; nous ne citerons que les tentes des Floralies de Cologne de Frei Otto (1957), dont les voiles en couleurs du port de Lausanne-Vidy ont été une interprétation charmante ou bien le Stade de Hockey de l’université de Yale par Eero Saarinen (1957), dont la forme sinon la structure-même a été reprise dans la grande salle des fêtes de l’Exposition, sans parler du voile en béton du Paradis des Enfants dont la construction se retrouve dans plusieurs exemples de l’ouvrage de Curt Siegel.
L’on voit ainsi que, dans le monde moderne, la diffusion rapide des idées et des procédés efface les caractères locaux et uniformise l’aspect de l’architecture; celle-ci s’internationalise au point que les constructions des villes japonaises, américaines ou allemandes finissent par se ressembler étrangement.
Le style international est certes une réalité, mais voilà que, malgré cette uniformité d’allure, jamais Francfort ne ressemblera à Hong-Kong ni Philadelphie à Tokio, parce que le cadre prime le motif, la nature surpasse la technique, l’événement infirme les prévisions, le temps désavoue le procédé.
Les architectes et les ingénieurs de la nouvelle génération qui, sans présomption, veulent se libérer des enseignements trop fragmentaires des écoles bénéficieront sans doute de la richesse des leçons qu’expose éloquemment Curt Siegel dans son bel ouvrage.
L’invitation à l’art grec par Jean-Marie Pilet Auguste Rodin: Tentation de Saint Antoine
Editions des Voyages pour l’Art, Lausanne 1965.
Excellent petit ouvrage, fort bien écrit, ne donnant que quelques exemples de l’art grec, mais qui les interprète d’une manière si lucide qu’il équivaut par sa densité aux multiples volumes sur ce sujet.
Une étude précédente, « Introduction à l’art grec archaïque» (1964), parue aux mêmes éditions, forme le préambule indispensable à cette invitation à laquelle nul ne devrait se soustraire. La matière empreinte de l’esprit ou l’esprit se manifestant à travers la matière demeure la substance de l’art.
La nouvelle encyclopédie Librairie Hachette. Paris, 1965.
Lancée en 1965 par la librairie Hachette, la « Nouvelle encyclopédie » compte déjà 18 titres. Chacun de ces ouvrages, au format de poche 13x18,5, comporte une cen304
taine de pages de texte, autant de photographies dont quelques-unes en couleurs.
Ces petits livres ne s’adressent pas au spécialiste, mais au public qui, dans un monde dont l’évolution se précipite à un rythme rapide, doit être renseigné sur les problèmes essentiels de la vie actuelle, de cette époque absolument prodigieuse.
N° 1
L’urbanisme et la cité
par Michel Ragon L’aménagement des villes, problème capital des temps modernes, est loin d’avoir trouvé une forme définitive. Les solutions des urbanistes aboutissant à la création de problématiques capitales nouvelles, impressionnantes certes, mais douteuses pour le séjour des habitants; aux grands ensembles dont le moins qu’on puisse dire c’est qu’ils sont inhumains, ou encore aux visions de la ville future contenue dans d’immenses récipients bizarres, tout cela est examiné avec pertinence, non sans quelques réserves.
N° 13
Le pétrole, un monde secret
par Jean Roume De l’industrie des médicaments aux combustibles pour l’éclairage en passant parle carburant pour les moteurs à explosion, le pétrole fournit aujourd’hui l’électricité, les engrais, les matières plastiques; il procure les substances pour l’habillement et contribue à la conquête de l’espace. Les applications vont s’amplifier encore; l’homme n’a pas découvert tous les secrets du pétrole.
La production pétrolière, l’exploitation des régions pétrolifères, les magnats de l’industrie, la puissance financière et, par conséquent, l’influence politique, ces phénomènes sont illustrés par quelques images frappantes et commentés par un texte incisif et net ouvrant sur ce monde inconnu, auquel nous participons sans en saisir tous les ressorts, des perspectives réjouissantes, mais parfois bien déroutantes.
N° 14
Le cinéma et ses mythes
par Claude Bonnefoy L’image mobile qui fut à ses débuts une sorte de passe-temps pour bricoleurs a conquis le monde, apportant une forme inédite à l’expression artistique, une industrie nouvelle à l’initiative humaine, un enthousiasme inconnu aux foules avides de divertissements et proposant des idoles à un monde qui ne croyait plus aux anciennes divinités. Et déjà un goût du suranné survient dans ces visions familières depuis qu’une nouvelle sollicitation optique commence à capter l’intérêt des spectateurs.
Les Greta Garbo, les Charlie Chaplin qui ont incarné le mythe nouveau se sont inscrits héroïquement dans la conscience humaine.
N° 15
L’atome, guerre ou paix
par Jean-Claude Soum Le déluge, l’enfer, la peste, l’atome: voilà les phases successives que traverse l’huma-
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parle
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nité; l’angoisse n’a cessé d’être provoquée par des menaces terrifiantes dont les bons apôtres de la foi ont toujours tenu à prêcher les effets salutaires. Voilà pour la morale. En ce qui concerne la technique ce petit livre nous introduit sur l’énergie nucléaire, sur la production comme sur l’application et sur la puissance apocalyptique.
En attendant la grande échéance, il y a pourtant quelques promesses relatives à l'utilisation pacifique de l'atome. En 1962, Picasso dessinait une colombe de la paix s’élevant au-dessus d’un attirail d’armes.
Acceptons-en l’augure.
N° 16
Les drogues du bonheur
par Jean-Marie Gerbault Le bonheur, cet état vers lequel tend l’illusion humaine, qu'est-ce qui peut nous le procurer ? C’est toute une histoire, c’est l’histoire même de l’humanité. A défaut de moyens certains pour trouver la félicité, les hommes ont toujours recouru à la vanité des narcotiques. Ce livre décrit les stupéfiants classiques et signale l’existence de drogues nouvelles, tout en énumérant les effets qu’elles apportent: le rêve, l’hallucination et le délire; le bonheur? Jamais.
L’intoxication, à coup sûr. La lecture de ce court ouvrage, toutefois, procure un agrément voisin du bonheur.
N° 17
Le mariage
par Catherine Ravenne Est-ce une autre drogue du bonheur? En lisant ces pages, on s’avance jusqu’à l'image du mariage de Johnny Halliday où il est dit: « Même chez les vedettes, le mariage se porte bien. » Pas tellement, n’est-ce pas !
Sur le sujet du mariage, mariage d’amour, mariage d'intérêt, mariage de désespoir, lisez les « Courriers du cœur » des revues féminines, mais vous n’y trouverez pas les charmantes images qu’a récoltées l’auteur dans le monde de l’amour ou, disons mieux de la vie conjugale. Le sujet, toutefois, n’est pas épuisé, la discussion continue, la dispute (entretien) reste ouverte.
N° 18 Paris, hier, aujourd’hui, demain par Michel Ragon Paris, la grande ville, la ville des lumières, il n’est personne qui ne s’intéresse à son évolution. Sur le passé de Paris, l’auteur reste sommaire; sur le développement moderne, il signale beaucoup d’occasions manquées. Mais n’est-ce pas là le sort de tant d’autres villes, et n’est-ce pas un des motifs qui fait parler d’urbanisme et d’aménagement à longueur de jour, tandis que l’événement fait échec aux parleurs, aux projeteurs et aux visionnaires. Il est d’autant plus intéressant de voir passer en revue tous les projets qui s’élaborent afin de façonner la ville de demain. Des statistiques et des enquêtes, dont s’enrichit ce petit volume, montrent une situation qui devient chaque jour plus alarmante. Entre l’agrément du touriste qui passe et admire et la servitude du Parisien qui demeure et
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peine, l’écart s’accentue. On voudrait espérer un remède qui fasse, à nouveau, de Paris un séjour enchanteur pour tout le monde.
Le Corbusier L’urbanisme est une clef Aux Editions des Forces Vives. Paris 1966.
Ce carnet note, à l’aide de ces schémas dont Le Corbusier possédait le don, quelques problèmes d’urbanisme de notre époque. C’est un résumé des exigences où l’énoncé, propre à l’auteur, rejoint le truisme élémentaire : « Le logis est un contenant ». « Son: science de l’acoustique et de l’isolation ». Il fallut la passion et le lyrisme et surtout l’admirable signalisation graphique de Le Corbusier pour insuffler vie à ces propos.
Salvador Dali: Les formes de file. Toile 1926
Le Corbusier Mise au point Aux Editions des Forces Vives. Paris 1966.
Un petit carnet de notes écrites en juillet 1965 par Le Corbusier, quelques semaines avant sa mort.
On y perçoit les affres d’une lutte qu’il n’a cessé de mener et qui donnait à son parler cet accent émouvant et percutant. C’est un texte à lire en imaginant Le Corbusier installé pour faire un exposé, les craies multicolores à la main. Qui pourra jamais atteindre à cette intensité?
Le Corbusier Le Voyage d’Orient Aux Editions des Forces Vives, Paris 1966.
« Fini d’écrire à Naples le 10 octobre 1911 par Charles-Edouard Jeanneret; relu le 17 juillet 1965 par Le Corbusier. » En 1911 Charles-Edouard Jeanneret, dessinateur à l’atelier de Peter Behrens à Berlin, décide d’entreprendre avec son ami Klipstein un voyage en Orient. Les deux amis parcourent la Bohème, la Serbie, la Roumanie, la Bulgarie, la Turquie, la Grèce et reviennent en Europe par Naples, Rome, Pompéi, Florence.
Les impressions notées par le texte et par le dessin formeront, plus tard, la matière d’un livre qui aurait dû paraître au Mercure de France en 1914. La guerre empêcha cette publication, et ce n’est que 54 ans après ce voyage que Le Corbusier décida de publier ce livre, en l’annotant.
L’on sait combien les cubes blancs et purs sous la lumière limpide ont impressionné le voyageur qui en est resté empreint sa vie durant, lui qui était originaire des régions jurassiennes.
Ce fut la révélation de sa vie, l’étincelle qui embrasa tout un être et libéra son lyrisme débordant.
Les primitifs de Hongrie par Dénes Radoscay Editions Corvina, Budapest: (Traduit du hongrois.) Il s’agit bien entendu de peintures primitives, c’est-à-dire du XVe siècle, de cette époque du gothique tardif qui a produit
Rubens: Maria Magdalena. 1620
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Mais il n’y a rien que l’on ne trouve tout aussi parfaitement étudié dans nos vitrines, que la provenance soit américaine, allemande, française ou helvétique; et le Japon dessine des cadrans qui indiquent l’heure occidentale avec, par surcroît, le sourire que l’on devine dans les visages qui ont imaginé ces formes denses et nettes.
Luc Peire par Michel Seuphor
Salvador Dali: Tentation de Saint-Antoine une peinture austère, non encore libérée entièrement du fond d’or sur lesquelles les figures hiératiques se détachent. Les centres importants et les monuments les plus remarquables de la cour royale furent détruits ou disparurent, sans laisser de trace, pendant les cent cinquante ans de l’occupation turque.
Seules quelques localités modestes aux confins de la Hongrie du Moyen Age conservent des panneaux importants, témoignant de l’existence d’une école de peinture florissante. Conservateur du musée des beauxarts de Budapest, l’auteur a choisi des panneaux d’une grande beauté qui sont à peine connus dans le domaine de l’art européen. Cette magnifique publication, illustrée de reproductions en couleurs, de grand format (28 x 32) apporte une contribution précieuse à l’art sacré.
Erotique de l’art par Lo Duca Editions La Jeune Parque. Paris 1966.
Librairie Palimugre, 47, rue Bonaparte Paris 6e L’érotique occupe, si l’on ose le dire, une position à cheval sur l’amour et le vice.
Si l’amour excuse la licence, l’érotique la favorise et l’autorise au vice. Les beauxarts totalisent ces élans et les conduisent vers la beauté.
C’est pourquoi l’ouvrage, fort luxueux, s’emparant de tous les aspects et de toutes les audaces de l’amour à travers les temps, de l’antiquité grecque à l’époque moderne, dégage la perspective de l’art en tant qu’émanation d’une dynamique interne et évite de blesser la pudeur, tant il est vrai qu’Erosale droit de faire flèche de tout bois.
Japan design annual 1966 1-1 Marunouchi, Chiyoda-Ku. Tokio.
Un annuaire qui présente les objets de la vie courante, meubles, verrerie, appareils ménagers, transistors et gramophones, machines à coudre, balances et cendriers.
Desclée de Brouwer, éditeur, BrugesParis, 1965.
Les lecteurs attentifs de la revue Architecture, Formes et Fonctions retrouveront dans Luc Peire un artiste qui les a sans doute frappés par la clarté de la composition et l’équilibre des formes.
En effet, notre confrère et ami Alberto Sartoris l’avait présenté dans le numéro 7, 1960-1961 et lui avait rendu un hommage d’autant plus sincère qu’il retrouvait en Luc Peire un peintre congénère grâce à l’essence transparente, logique et vibrante de ses œuvres.
Michel Seuphor, dans la publication que nous avons sous les yeux, commente avec cette intelligence extrêmement subtile que nous lui connaissons, la peinture de Luc Peire dont les reproductions en couleurs apportent un nouveau témoignage de ces créations d’où émane un sentiment d’ordre, de tension et de rigueur. « Chaque tableau nouveau est une pierre nouvelle, soigneusement équarrie par la main même du bâtisseur. » Art dépouillé, serein, spiritualisé, et donc abstrait, comme tout art où la matière se trouve transfigurée par le génie du créateur.
The eternal present The beginnings of architectur Siegfried Giedion (The National Gallery of Art, Washington D.C. 1957) en anglais.
Ce deuxième volume sur l’éternel présent est une suite des «Débuts de l’Art» du même auteur, si connu par ses ouvrage de grande érudition sur l’architecture, la technique et les formes de l’expression plastique.
M. Giedion, qui a assisté aux Congrès internationaux d’architecture moderne C.
I.A.M. dès leur commencement à La Sarraz en 1928, a été un familier des grands architectes de notre temps, Gropius, Le Corbusier, Sert et c’est à leur contact que s’est accentué son goût de rechercher ce qui, dans l’évolution de l’art, possède une valeur constante et ce qui n’a qu’un caractère passager.
Les cours donnés à l’Université de Harvard se sont concrétisés en deux volumes magistraux où les recherches en profondeur et
Gravures - Glaces - Miroirs Céramiques - Objets d’art Exposition permanente d’artistes peintres
les investigations à travers les expressions les plus anciennes des civilisations mésopotamiennes et égyptiennes, ont donné à l’auteur comme la clé de ce mystère qu’est la création humaine de tous les temps.
Les illustrations nombreuses, dont une multitude dont dues à M. Giedion luimême, apportent aux textes des compléments irrévocables sur la naissance, l’évolution et la pérennité des formes dont la valeur demeure pour autant qu’elles correspondent à des conceptions profondes de l’être.
Nous recevons régulièrement les publications suivantes qui peuvent être, sur demande, consultées à la rédaction: Arhitectura, Bucarest Architecture URSS L’architecture d’aujourd’hui, Paris L’architecture française, Paris Arquitectura, Madrid Arquitectura, Cuba L’Art, Bucarest A+U Rabat Aujourd’hui, art et architecture, Paris Architectural Design, Londres L’Architettura, Rome Architektoniki, Athènes Arquitectos de Mexico, Mexico L’art dans la République populaire roumaine, Bucarest Bauen+Wohnen, Zurich Bulletin Immobilier de la Suisse romande Lausanne Bulletin technique de la Suisse romande, Lausanne Camera, Lucerne Cuadernos de Arquitectura, Barcelone Cimaise, Paris La Construction moderne, Paris Construire, Genève Detail, Munich Domus, Milan Etudes Routières, Genève Habitation, Lausanne Habiter, Bruxelles Japan Design House, Tokyo Journal de la construction, Lausanne The Kentiku, Tokyo MD, Stuttgart L’Œil, Paris-Lausanne Lotus, Milan Plaisir de France, Paris Publications techniques des Nations Unies, Genève Revue de TUIA, Paris SADG, Paris Santé du Monde, Genève Techniques et architecture, Paris TVAI, Tel-Aviv Werk, Zurich Zodiac, Milan, etc.
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