Florence
avons reçu à ce sujet les remerciements du Professeur Giuseppe Gori, président de la Faculté d’Architecture.
* * *
Dans notre dernier volume, nous avions lancé une souscription auprès de nos lecteurs, afin d’aider à la restauration des œuvres d’art endommagées lors de la terrifiante inondation du 4 novembre 1966.
Malheureusement, le nombre de collectes a été tellement important que notre appel n’a eu que peu de succès. Nous avons cependant récolté les montants suivants: Fr.
P. R., Paris » M. H.-L., Orbe » M. B., Nyon » M. Z., Zurich » L. H., Lausanne » E. S., Céligny » Université, Puerto-Rico » A. D. G., Puerto-Rico Fac. des Sciences, Puerto Rico » Architecture, formes et » fonctions Total
20.— 5.— 20.— 50.— 20.— 200.— 430.95 39.20 62.50 152.35
Fr. 1000.—
Cette somme a été remise au Prof.
Giovanni Michelucci, architecte, en faveur de la bibliothèque de la Faculté d’Architecture de l’Université de Florence ; nous
Cependant, sur une idée du Professeur Michelucci, le Syndic de Florence, Piero Bargellini, ainsi que le Chef du Département de l’Urbanisme, l’avocat Luciano Bausi m’ont demandé d’organiser à Florence un symposium international d’urbanisme.
Ce congrès s’est déroulé à Florence du 21 au 23 octobre 1967, sous le thème de « propositions pour Florence ». Le congrès a été inauguré solennellement le 21 octobre dans le Salon « dei Ducento » au Palazzo Vecchio, par le Syndic Piero Bargellini qui a dit notamment: «Vous constaterez que le thème du Congrès est modeste: propositions pour Florence, parce que nous n’avons pas voulu faire une chose trop impérative. Pourquoi avons-nous invité des urbanistes et architectes du monde entier? Parce que Florence est une ville qui appartient au monde, nous en avons eu la preuve après l’inondation du 4 novembre. Nous interprétons votre venue dans cette ville comme un acte d’amour pour Florence et je pense que vos propositions seront des propositions d’amour pour la ville ».
Puis le professeur Gian Gualberto Archi, recteur de l’Université de Florence a exprimé l’espoir que ce congrès pourra apporter des solutions tangibles.
Prenant ensuite la parole j’ai présenté les congressistes invités, soit J. Bakema de Rotterdam, Georges Candilis de Paris, Lucio Costa de Rio de Janeiro, Heikki
Siren de Helsinki, ainsi que Peter Smithson de Londres. Malheureusement, le délégué soviétique que nous avions invité n'a pu venir assister au congrès.
Pour terminer, l’avocat Luciano Bausi présenta ses vœux aux congressistes pour un travail fertile.
Jusqu’au lundi, les travaux se poursuivirent à Florence et chacun des délégués prit la parole. Notre numéro étant sous presse, nous ne pouvons présenter le texte des différentes interventions. Celles-ci seront publiées à part dans une petite brochure encartée dans ce même numéro.
En conclusion, les six délégués ont rédigé en commun un manifeste remis à la Municipalité de Florence, manifeste dont nous publions ci-après l’original.
En outre, étant donné la gravité de la situation, et étant conscient qu’une nouvelle inondation serait cette fois-ci définitivement catastrophique pour Florence, Lucio Costa a rédigé un appel au monde pour venir en aide à cette ville durement éprouvée. L’importance de Florence sur le plan culturel et artistique est pratiquement devenue un symbole pour la civilisation occidentale. Il est indispensable de trouver rapidement les moyens d’empêcher définitivement une nouvelle catastrophe.
Anthony Krafft
Piero Bargellini, pendant la séance inaugurale du Congrès au Palazzo Vecchio. A droite, le recteur de l’Université, le Prof. Gian Gualberto Archi; à gauche Luciano Bausi, devenu Syndic depuis lors, et Anthony Krafft.
L'ancien syndic de Florence, Piero Bargellini avec Anthony Krafft et Madame
275
Une vue de la salle lors de la séance inaugurale au Palazzo Vecchio
Publication internationale annuelle Internationales Jahrbuch Annual international book Revista internacional anual
Architecture Architektur Architecture Arquitectura Anthony Krafft : Directeur, rédacteur en chef 12, ch. de Lucinge 1006 Lausanne, Suisse Tél. (021)23 04 64/65 CCP. 10-247
PROPOSTE PER FIRENZE
Télégramme: Formesfonctions Lausanne
n. réf.
Florence, le 23 octobre 1967
v. réf.
Invités par la Municipalité pour consultation, nous avons constaté que le plan régulateur de la ville de Florence a les mêmes aspects passifs que les plans similaires des autres villes du ijionde. Ces plans ne tiennent pas suffisamment compte des particularités et de la signification spécifique et critique des villes.
Le plan régulateur actuel stratifie une situation que nous traversons, et il tient compte surtout des aspects spéculatifs apparents d'aujourd' hui. Cet état de choses est la «onséquence du fait d’etre conditionné par des limitations administratives héritées du passé.
Actuellement les propositions essaient d’agrandir les unités administratives, alors qu'à Florence aujourd'hui il semblerait qu'on ignore ou semble ignorer le rôle, la signification et l'avenir de sa région.
Il n'est pasppssible de prendre la responsabilité d'établir des schémas engageant l'avenir de cettë ville dans une forme indéfinie sans proposer ce qui est indispensable aujourd'hui et qui peut conduire cette cité a une participation dans la communauté future.
Il est nécessaire de choisir une directive capable défcrtjr$duix*e visuelFac-similé da manifeste rédigé par les congressistes et remis aux Autorités de Florence 276
lement l'image correspondante aux évènements de l'avenir et qui soit compatible avec la forte expression architecturale de la ville historique.
Pour cela il sera nécessaire d'envisager d'une part le problème dans son ensemble, mais d'autre part de prendre “des mesures de caractère immédiat d'une portée fondamentale.
Dans cet esprit, les organes responsables de la. Ville de Florence peuvent provoquer et stimuler l'intérêt de la population citadine et régionale et donner ainsi à cette partie de l'Italie la possibilité de maintenir aux Veux de tous la place qu'elle mérite.
J.
O.
L.
A.
H.
P.
Bakema Candi li s__ Costa Krafft Siren S’ Smithson
Nos nouveaux correspondants à Pétranyer
Dans le but de rassembler, chaque année, un panorama mondial des réalisations architecturales, aussi complet que possible, dans le but aussi de présenter les diverses tendances, les recherches et les aspects méconnus des architectures nationales, la Rédaction d’Architecture-Formes et Fonctions tient à élargir de plus en plus son
Eduardo Corona:
Diplômé en 1946 de la Faculté Nationale d'Architecture du Brésil. Collaborateur d’Oscar Niemeyer de 1945 à 1949. A participé aux Biennales de Sao Paulo de 1951, 1953, 1965, et membre du Jury International à la VIe Biennale de Sao Paulo de 1961. Délégué du Brésil au VIe Congrès de TUIA. Professeur d’Histoire de l’Architecture à l’Université de Sao Paulo. Auteur de plusieurs groupes scolaires.
Ren Suzuki:
Né en 1926, diplômé en 1950 de la Faculté d’Architecture de l’Université de Tokyo.
De 1950 à 1955, a travaillé au Japon dans l’atelier de Kunio Mayekawa, et de 1955 à 1963, en France, avec G. Candilis, A. Josic, S. Woods, Ch. Perriand, J. Prouvé, Ch.
Duvupt... A ouvert un cabinet, en 1963, avec S. Majima (Ren Architectes & associés). Professeur à la Faculté d’Architecture de Tokyo Electric University et de Yokohama University.
Francisco da Silva Dias:
Né en 1930, diplômé de l’Ecole Supérieure des Beaux-Arts de Lisbonne. Auteur de diverses œuvres d’architecture et d’urbanisme au Portugal et en Afrique. Elu en 1963 à la direction du Syndicat National des Architectes. Travaille actuellement comme chef d’équipe du plan d’urbanisme de Chelas (Lisbonne), et comme boursier de la fondation Gulbenkian, fait une étude sur l’urbanisme des agglomérations portugaises d’influences méditerranéennes.
Pierre Ghuys:
Né à Gand, en 1933. Diplômé en 1957 de l'Académie Royale des Beaux Arts de Mons. A collaboré pendant un an avec l’architecte J. Depelsenaire de Charleroi, et obtenu le 3e prix du concours international d’architecture de la Foire de Gand. Entre en 1962 au Service Technique des Bâtiments provinciaux du Hainaut.
Eric Giroult:
Né en 1936 à Meknès (Maroc), diplômé, en 1956, de l’Ecole Polytechnique et de l’Ecole Nationale des Ponts et Chaussées.
A d’abord exercé en France et en Algérie; installé au Sénégal depuis 1962, a été successivement Chef du Bureau d’études des Travaux Publics et de l’Urbanisme, Directeur-adjoint des Travaux Publics et de l’Urbanisme, Directeur de l’Urbanisme.
réseau de correspondants à l’étranger.
Aussi avons-nous le plaisir d’accueillir cette année dans nos colonnes cinq nouveaux collaborateurs: Eduardo Corona pour le Brésil, Ren Suzuki pour le Japon,Francisco da Silva Dias pour le Portugal, Pierre Ghuys pour la Belgique, et Eric Giroult pour le Sénégal.
Présentation à Paris du 13e volume de Architecture9 Formes et Fonctions Notre diffuseur pour la France, la Bibliothèque des Arts et son directeur Monsieur François Daulte, bien connu dans tous les milieux de l’édition, avaient organisé le 24 janvier dernier un cocktail de présentation qui a eu lieu dans les salons de la Closerie des Lilas au Boulevard du Montparnasse.
Ce cocktail a connu un immense succès et a réuni les personnalités marquantes du monde des Lettres et des Arts du ToutParis.
Les quelques images publiées ici ne montrent qu’une petite partie des participants qui sont venus nombreux s’intéresser à une nouvelle réalisation de l’édition suisse.
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3
1. René Sorger et Danielle Valeix 2. Henri Lefebvre et Anthony Krafft 3. Berto Lardera
278
4. Mme Krafft et Georges Candilis 5. Miche! Ragon 6. François Daulte
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Exposition itinerante de «L'ŒUVRE» ! l'artiste I répond à vos ; questions
Conscient de la nécessité d’un dialogue direct avec le public, le Groupe de « L’Œuvre » a organisé, de mai à novembre 67, une vaste exposition intinérante à travers la Suisse. Le rôle de l’artiste et la fonction de son art sont en général mal compris, il s’agit alors, délaissant musées et salles d’exposition, de forcer les portes mêmes du public et de s’informer en informant, de répondre en questionnant, d’établir le lien en se présentant. Il s’agit de descendre dans la rue. « L’Œuvre » a eux cette ambition et ce courage de le faire.
Une exposition d’information et de recherches a donc parcouru 42 des principaux centres de la Suisse, s’installant dans les arènes mêmes du public, les rues et les places. Présentant les artistes du Groupe, leurs faisceaux d’activités, provoquant les questions et y répondant. C’est seulement par ce dialogue « immédiat » qu’artiste et public pourront se comprendre mutuellement, que l’art pourra se définir positivement, que les grandes questions (embarrassantes) seront posées dans leur contenu véritable: rôle de l’artiste dans le modelage
de la société, valeur d’une œuvre abstraite, figurative, valeur de l’artisanat, valeur des œuvres de recherches... Le bilan de cette exposition sera donc d’une grande richesse, malheureusement, il ne nous est pas encore connu, au moment où nous mettons sous presse.
Lue Peire Recherche d9espace architectural en peinture
Luc Peire plaçant un panneau dans les «Eurohalles», près de Courtrai.
Nous avons suivi l’évolution des recherches de Luc Peire depuis 1960 (cf. Architecture, Formes et Fonctions nos 7 et 8). Partant d’une abstraction extrême des formes, Luc Peire en est arrivé rapidement à dialectiser les lignes, par la compression et la juxtaposition, déterminant une fascinante beauté picturale, mais aussi des effets de pers280
pective d’une grande richesse. Il a présenté dernièrement, au Musée National d’Art Moderne de Paris, son «environnement», œuvre étonnante, un bloc de formica qui, combinant tracés linéaires et effets optiques, bouleverse proprement la peinture dans l’architecture en produisant un espace vertigineux de gratte-ciel. Trop à l’étroit
dans les cadres d’un simple panneau, même de grandes dimensions, Luc Peire a besoin de grand air pour expérimenter ses recherches d’espaces nouveaux. Il s’agit de faire, dit-il « que les gens s’habituent à l’esthétique contemporaine, exactement comme iis s’y étaient habitués dans la fréquentation des temples et des cathédrales ».
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Cet excellent sculpteur suisse, dont nous avions présenté l’œuvre dans notre volume n° 7, continue ses recherches pour une intégration de son œuvre à l’architecture. Les deux illustrations que nous présentons ici sont à ce point, particulièrement significatives. A gauche, une sculpture-fontaine (Haut. 491 cm, larg. 290 cm, profondeur 240 cm.) se trouvant dans un ensemble près de Zurich, réalisé par l’architecte Peter Fluor. Adroite une sculpture de 405 cm de hauteur en granit décorant les jardins du Palais des Congrès à Bienne de l’architecte Max Schlup.
Travaux publics
Génie civil
Voies ferrées
Sols industriels
Construction d’autoroutes Routes Places en tout genre Revêtements bitumineux et en béton. Pavage Revêtements spéciaux pour places de sports
Construction de tunnels Exécution de cavernes, puits blindés et travaux souterrains Terrassements Revêtements hydrocarbonés dans les travaux hydrauliques Béton armé
Construction de raccordements industriels Propre bureau d’études Exécution de branchements spéciaux etc. dans ateliers de l’entreprise
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Protestation contre tes bêtises invraisemblables au Japon; L'architecte aujourd'hui encore est loin d'avoir le minimum de liberté requis pour toute création.
Si nous ne sommes plus au temps où un Sant'Elia et un Hector Horeau voyaient leurs œuvres jaunir sur papier, hélas, nous sommes encore — et ce sous toutes les latitudes — au temps où, entre le projet dûment travaillé et pensé et la réalisation concrète de l'ouvrage, un fossé énorme subsiste, fossé de réglementations administratives absurdes, et de forces obscures contraires (immobilisme, obscurantisme, obstructionnisme...). Situation révoltante dont la meilleure illustration est la lettre-protestation que nous a fait parvenir Ren Suzuki, à propos d'un cas concret particulièrement « kafkaien ».
On parle beaucoup d’un projet de gratteciel près du Palais Impérial à Tokyo depuis un an et demi.
Au Japon, où il y a beaucoup de tremblements de terre, depuis longtemps, la hauteur limite des bâtiments était fixée à 31 m (sans qu’on en sache la raison!) mais en 1963 cette limitation a été suprimée; ce qui est très positif pour un pays où il y a surpeuplement des agglomérations.
Il y a même un autre projet de gratte-ciel en cours de construction à Tokyo. Mais ce projet dont nous parlons est situé en plein centre de Tokyo, près du Parc du Palais Impérial et de la gare centrale de Tokyo.
La surface totale est de plus de 70.000 m2 et la hauteur de 130 m. (Ce n’est pas très haut par rapport à Manhattan.) Le propriéROSSIER S.A.
Vevey
Fondée en 1733
284
taire est une des plus grandes compagnies d’assurance et l’architecte est K. Mayekawa, qui est très renommé non seulement au Japon mais aussi dans le monde entier.
Ce qui est très grave et invraisemblable, ce n’est pas le nom du propriétaire ni le projet de l’architecte, mais c’est l’esprit des fonctionnaires qui n'ont que des visions négatives et périmées! Et aussi l’esprit des gens qui veulent protéger uniquement leurs intérêts propres!
Ceux qui ne veulent pas donner de permis de construire disent: « Il faut protéger ce quartier comme Site. » Ceux qui ont un intérêt personnel disent: « Nous ne voulons pas de gratte-ciel pour l’instant. » Car ils ont construit ces jours-ci de beaux immeubles de bureaux dans ce quartier, et ils n’ont pas encore récupéré leurs investissements! C’est scandaleux!
Ces fonctionnaires ont voulu créer « La loi de Protection des Sites à Tokyo » pour empêcher ce projet. Mais la plupart des architectes et des urbanistes ont protesté, et finalement ce rapport n’a même pas été présenté à la Diète de la Municipalité de Tokyo. C’était en décembre 1966, et il me semblait qu’il y aurait bientôt un permis de construire... Ce permis de construire a été déposé en oct. 1966 à la Ville de Tokyo et en janvier 1967 a été approuvé par la consultation technique... Mais tout à coup, en avril 1967 (juste après l’élection du préfet !) ce projet a été refusé soi-disant à cause du terrain. Les fonctionnaires disent que cela n’a rien à voir avec le problème du Site. Mais ce n’est pas vrai! S’il y a problème de terrain, on devait le résoudre tout au début. Ce sont des arguments de très mauvaise foi, et une espèce d’escroquerie!
La population de Tokyo est de plus de 10 millions d’habitants, qui s’étend à l’infini et il n’y a pas d’urbanisme positif.
Le Corbusier, quand il a visité New York,
Marbres Pierres Granits
a dit « C’est trop bas. » Tokyo est encore pire.
Dans le quartier Marunouchi où l’on va construire ce gratte-ciel, aucun immeuble n’est ni monument historique ni de valeur plastique. Ce n’est pas à cause de la beauté, comme la place des Vosges ou la rue de Rivoli à Paris par exemple, dont l’ensemble général est presque de même hauteur (31m), mais c’est à cause de règlements anciens et c’est tout.
Heureusement, il n’y a presque pas de monuments historiques à Tokyo par rapport à Kyoto ou Nara. Si l’on veut garder le quartier Marunouchi tel qu’il est, c’est sentimentalisme pur et simple!
Il faut bien savoir que Paris souffre aujourd’hui à cause de ses monuments, ses beautés historiques et à cause de règlements pour la protection du site, etc. Il a été contruit depuis des siècles petit à petit par des rois, des seigneurs, des préfets, etc. C’est une des plus belle capitale du monde, mais elle est aussi malade. Tokyo? Il n’y a rien, heureusement. Pour quoi donc veut-on répéter la même chose!
Quand on parle uniquement de « La Beauté » au point de vue urbanisme et architecture, tout le monde sait que c’est sans issue aujourd’hui. Le quartier Marunouchi n’a rien à voir avec la beauté, et c’est seulement un quartier d’affaires.
Si l’on parle de Site, avant tout, pourquoi a-t-on accordé le permis de construire aux « Disney Lands du Japon » qui sont totalement dépourvus d’imagination et qui détruisent des zones vraiment historiques, ou des parcs vraiment naturels !
Le problème encore plus grave à Tokyo comme dans les autres villes, n’est pas la hauteur du gratte-ciel, ni le quartier, ni la beauté du bâtiment propre. C’est le manque d’Esprit!
Ren Suzuki
Un matériau noble au service de la construction moderne