Arne Jacobsen
Il vient d'être attribué à l'architecte danois Arne Jacobsen le Grand Prix international d'architecture et d’art que décerne chaque année, dorénavant, le Comité de la revue « L’Architecture d'Aujourd’hui ». Cette distinction a été le mobile d’une exposition de « L’oeuvre d'Arne Jacobsen » présentée à la Maison du Danemark à Paris.
On sait que Jacobsen, dans sa recherche de la solution fonctionnelle, s'est montré un grand et pur artiste. Le moment était venu de nous en faire souvenir, car cet inventeur de formes, malgré une longue série de succès et d’honneurs, continue à être de ceux qui aiment la modestie et recherchent le silence.
A son actif, Jacobsen a un nombre important d'oeuvres réalisées. Déjà en 1929, en rompant avec l'esprit traditionnel, il propose «la maison de l'avenir», puis conçoit le Stelling Building et l'hôtel de ville d'Aarhus qui lui valent d'abord d'amères critiques. Après la guerrecesont, notamment, l'immeuble de la S.A.S. et le Jespersen Building à Copenhague, l’hôtel de ville de Rodovre, l'école Munkegard à Gentofte, qui apparaissent alors comme des oeuvres capitales. Dans toutes ces réalisations il se montre un artiste complet, inventant à côté de son architecture un univers d’objets de grande qualité aux formes intuitives et nouvelles qui font de l'habitation de l'homme moderne une harmonie d'ensemble. Le problème de l'équipement intérieur trouve là sa solution la plus valable en associant les arts
dits mineurs à l'architecture, cet art majeur. Des couverts de table aux objets utilitaires standards, du meuble d'usage courant à l'escalier intérieur qui devient décor et aux bâtiments larges et horizontaux qui s'intégrent aux horizons plats du paysage, Jacobsen a produit une oeuvre rationnelle qui témoigne d'une recherche constante de simplification et de dépouillement, mais où domine toujours la mesure et l’élégance.
Cette production a orienté l'évolution de l'architecture au Danemark et constitue, telle qu'on l’a vue exposée, une sorte de rétrospective de l’architecture danoise pendant les trente dernières années.
Simone Gille-Delafon