Hommage à Richard •/. Neutra
U.-il. Von der Miihii
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Richard J. Neutra, né à Vienne ie 8 avril 1892, a atteint non seulement une grande notoriété, mais un nombre incalculable de distinctions. Le chancelier d’Autriche, lors d’une exposition des œuvres de l’architecte à Vienne, l’a salué comme un des enfants les plus éminents du pays. A Washington, à Moscou, à Rome, à Tunis, à Lausanne, partout s’élèvent des voix célébrant les qualités exceptionnelles de Neutra.
Deux Suisses, M. Hugo Kaech, directeur de l’Opéra de Vienne, et M. Ferdinand Maeder, architecte, terminent la mise au point d’un scénario à épisodes multiples, destiné à la télévision; ils se sont inspirés des œuvres que Neutra a consacrées aux perfectionnements techniques, mais surtout à leurs effets sur la vie des hommes.
L’être humain, son comportement et ses réactions, voilà la continuelle préoccupation de Neutra, soucieux autant du bienêtre de l’individu que de l’apparence architecturale.
L’aspect de l’architecture, si essentiel pour l’effet qu’il exerce sur l’habitant, a été traité par Neutra avec une maîtrise parfaite. Viennois comme son maître Otto Wagner ou le grand précurseur Adolphe Loos, il a exalté, par ses réalisations en Amérique, les enseignements de Louis Sullivan et de Frank Lloyd Wright. Ses œuvres, il semble inutile d'en ébaucher l’immense répertoire: trois volumes, parus en Suisse, ont montré l’ampleur de son œuvre. Cette revue n’a cessé de publier ses ouvrages et des extraits de ses écrits philosophiques.
Une amitié de trente-sept ans nous a permis de suivre la continuelle évolution de ce maître de l’architecture vers une idée toujours plus généreuse, plus ample de sa mission. Ce qui frappe avant tout chez Neutra, c’est son humanité. Tandis que, lors du troisième Congrès international d’architecture moderne (CIAM 3), réuni à Bruxelles, en 1930, nous visitions Anvers, Neutra me proposa de renoncer à la visite du port, dont il connaissait d’autres exemples, et d’aller voir cette œuvre unique que contient la cathédrale, la Descente d? Croix de Rubens. Sa haute culture lui faisait préférer aux problèmes passagers de la technique les valeurs durables de l’art.
Et c’est lors de la magnifique exposition des chef-d'œuvre des collections suisses, à Lausanne en 1964, que je pus le présenter à Dunoyer de Segonzac, qui, lui, s’intéressait particulièrement à l’art viennois, possédant dans sa collection plusieurs dessins de Klimt. L’entente de ces deux grands esprits fut immédiate; l’entretien porta eh!
non pas sur l’intégration des arts, mais sur le phénomène de la désintégration progressive des formes à partir de l’impressionisme, désintégration qui atteint non seulement le trait et la couleur, mais qui se traduit dans l’urbanisme par l’éclatement des agglomérations.
Bewobau, Allemagne
R. J. Neutra, architecte Coll, en Allemagne : Erich Schneider Wessling C. H. Rebstock Photo G. Ehrmann
Pour Neutra, le problème consiste à étudier les moyens propres à éviter que le malaise ne s’accroisse dans la vie des gens, dans leur corps et dans leur esprit; c’est sous cet aspect qu’il parle d’architecture biologique ou bio-somatique.
Afin de propager ses idées et d’en assurer la continuité, il a fondé plusieurs instituts de recherche, en Amérique, en Autriche et en Suisse; ses propres publications et les ouvrages des auteurs traitant de problèmes analogues sont édités par les soins de ces instituts.
Pour l’heure, l’inspirateur de cette vaste activité, c’est Richard Neutra, maître universellement fêté et célébré.
Nous nous associons avec ferveur à ce concert de louanges dont l’ampleur correspond à la grandeur de l’œuvre.
H. Robert Von der Mühll architecte vice-président de l’Institut Neutra ( Zurich-Lausane).
Villa au Tessin, Suisse
R. J. Neutra, architecte Photo Hesse
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V.D.L. Research House at Silverlake, USA R. J. Neutra, architecte
Villa en Suisse R. J. Neutra architecte Photo Hesse
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