Giancarlo De Carlo

1 Les plus importants me semblent être Adolf Loos et Le Corbusier. Tous les deux, mais à des points de vue divers, ont ouvert une crise de valeur irréparable dans l’architecture. Même s’ils n’ont pu laisser à la postérité que quelques fragments d’une nouvelle manière de penser l’architecture, ils ont au moins fermé définitivement la porte au passé.

Quoi qu’il en soit, la question des personnalités ne paraît être aujourd’hui de très peu d’importance.

1 Mir scheinen Adolf Loos und Le Corbusier die wichtigsten zu sein. Beide haben, von verschiedenen Standpunkten aus, die Werte innerhalb der Architektur in eine Krise versetzt, die sich nicht beheben lässt. Auch wenn sie der Nachwelt nur einige Bruchstücke überlassen haben, so haben sie zumindest das Tor zur Vergangenheit definitiv zugemacht.

Wie dem auch sei, die Frage nach den Persönlichkeiten scheint heute nur noch geringe Bedeutung zu besitzen.

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La principale est l’ambiguïté. La conséquence en est une tentative tortueuse de conserver le monde tel qu’il est, tout en proclamant vouloir le changer.

Die Zweideutigkeit ist die hauptsächliche. Die Folge davon ist ein verworrener Versuch, die Welt so zu erhalten, wie sie ist, wobei man gleichzeitig erklärt, dass man sie verändern will.

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Justement aucun. Le mouvement architectural moderne - je pense que vous entendez cela lorsque vous parlez de l’architecture des cinquante dernières années - a été un mouvement d’élite (je ne me réfère pas à la dimension, mais à la position). Entre l’utilisateur et le client, il a choisi ce dernier, avec tout son entourage de propriétaires fonciers, entrepreneurs, bureaucrates, critiques, connaisseurs, académiciens, etc. Par conséquent, tout son engagement et son énergie ont tendu à rationaliser le déséquilibre du système, en d’autres termes à le rendre plus acceptable à travers une amélioration extérieure de son aspect, de ses comportements et de sa façade publique.

En effet, les derniers cinquante ans ont plus que n’importe quelle autre époque exclu de l’architecture ceux qui l’utilisent et la subissent.

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Le choc entre technique et architecture, la manière d’en parler comme s’il s’agissait de deux catégories opposées font partie de cette conception non scientifique qui a toujours dominé l’architecture et l’a empêchée de devenir moderne.

Il n’est pas surprenant que cette antithèse soit continuellement présentée comme un dilemme mortel, puisque l’architecture tend à symboliser la science dans la technique. En réalité, en dramatisant l’antithèse, l’architecture élève un barrage contre la science. Elle se mithridatise vis-à-vis de la science en prenant contact avec la technique à travers un chemin tortueux d’oppositions, qui de-

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Eben keine. Die moderne Architekturbewegung (und ich glaube, Sie meinen das, wenn Sie von der Architektur der letzten fünfzig Jahre sprechen) war eine Elitebewegung. (Ich beziehe mich dabei nicht auf das Ausmass, sondern auf die Stellung.) Vor die Wahl zwischen Benutzer und Kunden gestellt, zog der Architekt den letzteren vor, mit allem, was an Grundbesitzern, Unternehmern, Bürokraten, Kritikern, Kennern, Akademikern usw. dazugehört. Folglich liefen sein ganzes Engagement und seine Energie darauf hinaus, das Ungleichgewicht des Systems zu rationalisieren, das heisst mit anderen Worten, es durch eine äusserliche Verbesserung seines Aussehens und seines Verhaltens annehmbarer zu machen.

Die letzten fünfzig Jahre haben tatsächlich mehr als jede andere Epoche diejenigen aus der Architektur ausgeschlossen, die sie benutzen und mit ihr leben müssen.

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Der Zusammenstoss von Technik und Architektur und die Art, davon zu sprechen, als ob es sich um zwei verschiedene Kategorien handle, sind ein Teil jener unwissenschaftlichen Auffassung, die die Architektur immer dominiert hat und sie daran hinderte, modern zu werden.

Es überrascht nicht, dass dieser Gegensatz ständig als ein tödliches Dilemma dargestellt wird, da die Architektur danach strebt, die Wissenschaft in der Technik zu symbolisieren. Indem sie sich

1 The most important seem to me to be Adolf Loos and Le Corbusier; both, but in different ways, began a crisis of irreparable value in architecture. Even if they were only able to leave a few fragments for posterity they at least firmly closed the door on the past.

Nevertheless the question of personalities seem of little importance today.

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The main one is ambiguity. The result is a tortuous attempt to keep the world as it is whilst at the same time declaring a desire to change it.

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None. The modern architectural movement (I presume this is what you mean when you refer to architecture of the last fifty years) has been one of an élite (I refer to the position, not the dimension). Between user and client it has chosen the latter and with it the entourage of land owners, contractors, bureaucrats, critics, connoisseurs, academicians, etc.

As a result, all its energy and effort has been poured into an attempt to rationalize the system’s lack of balance, in other words, to make it more acceptable by externally improving its aspect and actions.

More than any other age the last fifty years have excluded from the process of architecture those who use it and are subjected by it.

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The rub between technique and architecture and the way of referring to the two schools as though they were opposing categories, is part of the non-scientific idea which has always dominated architecture and prevented it from becoming modern.

It is not surprising that this contrast should continually be presented as a moral dilemma since architecture tries to symbolize science within technique.

In reality, by opposing technique, architecture defends itself against science. It remains immune to science by coming into contact with technique in a position of contrast via which it should gain some marginal advantage whilst still remaining other than a science. It justifies its limited relationship with reality by proclaming through its opposition to technique, its right to a metaphysical

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vrait lui procurer quelques avantages marginaux tout en se conservant autre que la science. Elle justifie la limitation de ses rapports avec la réalité en proclamant, à travers son opposition à la technique, son droit à une existence métaphysique, qui est le propre des conceptions les plus dépassées de l’art.

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Comment l’architecte pourrait-il maîtriser une technique plus avancée sans avoir une base scientifique? Il suffit de penser au secteur de la préfabrication, où les techniques employées sont grossières et élémentaires parce que la question d’une production architecturale de masse n’a jamais été examinée en termes scientifiques. On prétend rénover la technique uniquement pour résoudre le problème dans son aspect quantitatif, en laissant de côté tout ce qui impliquerait un renouvellement radical de la qualité. On se flatte d’augmenter le patrimoine bâti à travers la multiplication d’œuvres architecturales qui, étant conçues dans une atmosphère de conceptions arriérées et de méthodes dépassées, ne permettraient jamais l’application de procédés techniques vraiment nouveaux.

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Avant d’approfondir le rôle de la femme et des enfants, il serait utile de définir le rôle des diverses classes sociales. En effet, par rapport à l’architecture ou plus simplement à la construction contemporaine, il y a femmes et femmes, enfants et enfants, hommes et hommes.

Eh bien! nous pouvons dire que les classes sociales les plus pauvres ne jouent aucun rôle dans l’architecture d’aujourd’hui, pour la simple raison qu’elles sont rigoureusement exclues des décisions, des choix et de la possibilité de s’exprimer.

L’architecture, en ce qui concerne ces classes, vient d’en haut et impose les décisions, les choix et les codes esthétiques de la classe au pouvoir.

Par conséquent, le problème est de transformer l’architecture de manière que ses motivations proviennent d’une véritable participation collective. Si les décisions et les choix étaient vraiment possibles pour tout le monde, les femmes, les enfants et naturellement les hommes trouveraient dans l’architecture un rôle: que l’on ne pourrait pas décrire à présent puisqu’il n’existe pas.

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der Technik widersetzt, verteidigt sich die Architektur in Wirklichkeit gegen die Wissenschaft. Sie gewöhnt sich an die Wissenschaft, indem sie die Berührung mit der Technik aus einer Widerstandsstellung heraus sucht, was ihr einige unwichtige Vorteile verschaffen könnte und es ihr gleichzeitig gestattet, mit der Wissenschaft auf Distanz zu verkehren. Sie rechtfertigt die Beschränktheit ihrer Beziehungen zur Wirklichkeit, indem sie durch ihren Widerstand gegenüber der Technik ihr Recht auf eine metaphysische Existenz proklamiert, was eine Eigenheit der überholtesten Kunstauffassungen ist.

existence, the most out-of-date idea of the art.

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Wie könnte die Architektur avanciertere Techniken beherrschen, ohne eine wissenschaftliche Grundlage zu besitzen? Es genügt, an den Fertigbausektor zu denken, wo die verwendete Technik sehr grob und elementar ist, weil die Frage nach einer architektonischen Massenproduktion nie wissenschaftlich geprüft wurde.

Man behauptet, die Technik einzig deswegen zu erneuern, um das Problem vom quantitativen Gesichtspunkt aus zu lösen, wobei all das, was eine radikale Erneuerung der Qualität mit sich führen könnte, beiseite gelassen wird. Man möchte eine grössere Zahl von architektonischen Werken herstellen, die aber nicht die Verwendung von wirklich neuen technischen Verfahren gestatten, da diese in einer Atmosphäre von alten Ideen und überholten Vorstellungen entworfen worden sind.

How can architecture master a more advanced technique without a scientific background? Just think of préfabrication where the techniques used are crude and elementary because the question of architectural mass production has never been examined in scientific terms. We claim to renovate the technique only to solve the problem of its quantitative aspect, leaving aside that which would entail a radical renewal of quality. We want to produce more achievements in architecture but new techniques cannot be applied because the plans are laid in an atmosphere of old ideas and outdated methods.

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Bevor man sich in die Rolle der Frau und der Kinder vertieft, wäre es von Nutzen, die Rolle der verschiedenen Sozialgruppen zu definieren. In bezug auf die Architektur oder einfacher auf das gegenwärtige Bauen gibt es in der Tat Frauen und Frauen, Kinder und Kinder, Männer und Männer. Wir können wohl sagen, dass die ärmsten Sozialgruppen keine Rolle in der heutigen Architektur spielen, aus dem einfachen Grund, weil sie von den Entscheidungen, von der Wahl, strikt ferngehalten werden. Sie haben keinerlei Möglichkeit, ihrer Meinung Ausdruck zu geben.

Die Architektur kommt, was diese Gruppen angeht, von oben, und sie setzt die Entscheidungen, die Wahl und ästheti-

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Before discussing the role of women and children it would be as well to define the role of the various social classes. There are in fact in architecture or more simply, in contemporary construction, women and women, children and children, men and men.

It can be said that the poorer classes play no part in architecture today for the simple reason that they are rigorously excluded from the process of decision and choice. They have no opportunity to express themselves.

Where these classes are concerned, architecture imposes a decision from above and this decision is the choice and aesthetic code of the class in power.

As a result, the problem is to transform architecture that its motives come from true collective participation; women, children and naturally men would then have a role which cannot be described here as it does not exist.

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Rassurons-nous, les architectes continueront à exister. Les plus qualifiés fourniront les hypothèses de travail, les autres les vérifieront en les appliquant et en les transformant. Toutefois, ces derniers ne seront pas une masse de techniciens, mais ceux qui participent à l’édification du milieu, c’est-à-dire tous. Dans une société technocratique, il y a les individualités d’un côté et les techniciens de l’autre. Dans une société démocratique, il n’y a pas de partenaires opposés, mais une imbrication d’actions conscientes, qui se rectifient continuellement sous l’effet de rétroactions tout aussi conscientes.

Si cela peut déranger les architectes qui affectionnent le rôle technocratique qu’ils ont joué aussi mal jusqu’à ce jour, nous pouvons dire, pour augmenter leur désarroi, que l’architecture continuera à exister. Mieux encore, elle vivra une expansion incroyable, puisque tous deviendront architectes, d’une manière ou d’une autre.

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Elle ne s’est pas imposée parce qu’elle ne le pouvait pas, n’étant pas devenue moderne (scientifique, démocratique).

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Je ne vois pas beaucoup de théories nouvelles. Les plans des villes sont encore conçus selon des critères de spécialisation des activités et des structures et des formes, qui ont été inventés il y a plus de cent ans et confirmés, perfectionnés par le mouvement architectural moderne.

Selon ces critères, le problème de la ville et du milieu en général se réduit à deux questions fondamentales: minimiser les effets congestifs de la circulation et diviser la ville en zones monofonctionnelles (résidence, industrie, commerce, administration, loisir, etc.). Le résultat a été que le problème de la circulation n’a pas été résolu - il paraît clair, en effet, qu’on ne peut le résoudre en élargissant les rues ou en augmentant leur nombre - que la ville a été dévitalisée (parce que privée de cette complexité fonctionnelle et structurelle qui est son essence même), que le contexte formel urbain a été appauvri (parce que soumis à un processus d’unification qui a expulsé toute possibilité d’expression complexe), que les phéno-

schen Normen der herrschenden Klassen durch.

Folglich besteht das Problem darin, die Architektur in einer Weise umzuformen, dass ihre Triebkraft von einer wirklichen Kollektivbeteiligung herrührt. Frauen, Kinder und Männer erhielten in ihr eine Rolle, die im Augenblick nicht beschrieben werden kann, da sie noch nicht existiert.

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Seien wir versichert, es wird auch weiterhin Architekten geben. Die qualifiziertesten werden Arbeitshypothesen liefern, die übrigen werden sie prüfen, indem sie sie benutzen und umformen. Letztere jedoch werden nicht die Masse der Techniker sein, sondern jene, die an der Gestaltung der Umwelt beteiligt sind, das heisst alle. In einer technokratischen Gesellschaft gibt es einerseits Individualitäten und anderseits Techniker. In einer demokratischen Gesellschaft gibt es keine entgegengesetzten Partner, sondern ein Ineinandergreifen bewusster Handlungen, die ständig unter der Einwirkung von ebenso bewussten Gegenhandlungen berichtigt werden. Sollte dies jene Architekten stören, die die technokratische Rolle, die sie bis zum heutigen Tag so schlecht gespielt haben, mögen, so soll zu ihrer noch grösseren Verwirrung gesagt werden, dass die Architektur weiterleben wird. Ja noch besser, sie wird eine unglaubliche Expansion erleben, da alle auf die eine oder andere Art Architekten werden.

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We may rest assured that the architect will continue to be. The most qualified will provide the hypotheses and others will check, apply and transform them. All the same, the latter will not be a mass of technicians but rather men concerned with creating environment, in other words, everyone. In a technocratic society there are individualities on one side and technicians on the other. In a democratic society there are no opposing parties but an overlapping of conscious actions which are continually adjusting under the effect of equally conscious retro-actions.

If it disturbs architects who have a liking for the technocratic role (which they have badly filled until now) their dismay will be increased to learn that architecture will continue to exist. Better still, it

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Sie hat sich nicht durchgesetzt, weil sie es nicht konnte. Sie ist ja nicht modern (wissenschaftlich, demokratisch) geworden.

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Ich kann nicht sehr viele neue Theorien sehen. Die Stadtbaupläne werden immer noch nach Kriterien der Spezialisierung von Tätigkeiten und Strukturen geschaffen. Diese Kriterien wurden vor über hundert Jahren aufgestellt und von der modernen Architekturbewegung bestätigt und vervollständigt. Diesen Kriterien zufolge kann das Problem der Stadt und der Umwelt im allgemeinen auf zwei Grundfragen zurückgeführt werden : Verminderung der erdrückenden Auswirkungen des Verkehrs und Einteilung der Stadt in monofunktionelle

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mènes de ségrégation ont gravement augmenté (parce qu’on a accepté sans objection le rapport linéaire entre le poids économique d’une activité et le niveau qualitatif de sa position dans la ville, dont on a, par conséquent, rejeté les classes plus pauvres).

Parmi tous ces phénomènes d’égale gravité, la culture architecturale en a enreregistré avec souci un seul, celui de l’appauvrissement du contexte formel. Deux théories, aussi idiotes l’une que l’autre, sont actuellement avancées comme remède possible. La première dit que la ville devrait être dessinée en bloc et en une seule fois, comme s’il s’agissait d’un objet colossal. Selon la seconde, on se bornerait à dessiner certaines parties (les monuments), en acceptant que le reste se fasse tant bien que mal ou en espérant qu’il subisse l’influence des parties dessinées et qu’il devienne meilleur par une attitude d’imitation. Ces deux théories attendent le retour du prince de la Renaissance comme unique remède aux vulgarités de la bureaucratie et de la spéculation. En vérité, elles réussissent à obtenir quelque succès insignifiant lorsque la bureaucratie et la spéculation se travestissent en prince, en continuant leur jeu féroce sous un masque de somptuosité.

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Il y a quelques expériences d’urbanisme, théoriques ou pratiques, qui peuvent apporter quelques fragments de réponse.

Il s’agit d’essais qui ne veulent jamais être fragmentaires, mais au contraire globaux. Cela signifie qu’ils partent d’une vision complète de la réalité et de ses contradictions fondamentales. Ils élaborent des conceptions et des méthodes qui exaltent la crise provoquée par ces contradictions. Ils apportent des réalisations qui s’insinuent dans les marges du système pour créer des pôles alternatifs, auxquels puisse se référer un processus de renouvellement intégral.

Inutile d’ajouter que ces expériences ne sont pas politiquement neutres mais orientées. Elles ne sont pas autoritaires mais font appel à la participation collective. Elles ne sont pas idéalistes mais scientifiques. Elles ne proposent pas un code esthétique individuel ou de classe mais assument les risques découlant du déchaînement de la créativité collective.

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Zonen (Wohnung, Handel, Industrie, Verwaltung, Kultur usw.). Das Ergebnis dieser Bemühungen war, dass das Verkehrsproblem nicht gelöst wurde (es ist in der Tat klar, dass es nicht durch eine Verbreiterung der Strassen oder eine Erhöhung ihrer Zahl gelöst werden kann), dass die Stadt ihres Lebens beraubt wurde (weil jener funktionellen und strukturellen Komplexität, die ihr Wesen ist, entledigt), dass der formale städtische Zusammenhang ausgehöhlt wurde (weil er einem Einigungsvorgang unterworfen wurde, der jegliche komplexe Ausdrucksmöglichkeit ausschliesst), dass die Segregationserscheinungen ernsthaft zugenommen haben (da die lineare Beziehung zwischen dem wirtschaftlichen Gewicht einer Tätigkeit und dem qualitativen Niveau ihrer Stellung in der Stadt, deren ärmste Gruppen ausgestossen wurden, widerspruchslos akzeptiert wurde).

Von allen diesen gleichermassen schwerwiegenden Phänomenen hat die architektonische Kultur nur eines mit Besorgnis registriert, nämlich das der Verarmung des formalen Zusammenhanges.

Zwei Theorien, die eine so idiotisch wie die andere, werden zurzeit als mögliche Heilmittel angesehen. Die eine besagt, dass die Stadt in ihrer Gesamtheit nur ein einziges Mal entworfen werden sollte, als ob es sich um einen kolossalen Gegenstand handelte. Der zweiten zufolge sollte man sich darauf beschränken, gewisse Teile (die Monumente) zu entwerfen, wobei akzeptiert werden sollte, dass der Rest wohl oder übel hinzukommt oder dass er von den entworfenen Teilen beeinflusst wird und durch eine nachahmerische Einstellung besser wird. Diese beiden Theorien erwarten die Wiederkehr des Renaissanceprinzen als einziges Mittel gegen die Vulgarität und die Spekulation der Bürokratie. Es gelingt ihnen wirklich, gewisse Teilerfolge zu erzielen, wenn Bürokratie und Spekulation sich verkleiden und ihr Spiel weiterspielen.

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Es gibt einige theoretische und praktische Städtebauversuche, die eine Antwort geben können. Es handelt sich um Versuche, die nie bruchstückhaft sein wollen, sondern im Gegenteil global. Das bedeutet, dass sie von einer vollkommenen Betrachtung der Wirklichkeit und ihrer grundsätzlichen Widersprüche ausgehen. Sie erarbeiten Konzeptionen und

will see an incredible expansion as everyone will become an architect in one way or another.

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It did not impose itself because, as it had not become modern (scientific, democratic), it was incapable of doing so.

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1 do not see many new theories. New towns are still planned on the lines of specialization of activities and structures, invented more than a hundred years ago and confirmed and perfected by the modern architectural movement. The problem of the city and environment in general is reduced to two basic questions : how to minimize the congestion caused by traffic and how to divide the city into mono-functional zones (home, industry, business, administration, culture, etc.).

The result was that the traffic problem remained unsolved (it seems clear that it cannot be solved by widening streets or increasing their number) the city was devitalized (because it was deprived of the functional and structural complexity which is its very essence), urban form was impoverished (because it was submitted to a unifying process which prevents all possibility of complex expression) and segregation seriously increased (because the linear economic relation between activities and the qualitative level of their position in the town was accepted without question). Consequently, the poorer classes were rejected.

Of all these equally serious phenomena, architectural culture expressed concern on only one—impoverished—form. Two theories, the one as idiotic as the other, have been suggested as possible remedies.

The first proposes that the city should be designed in one piece, once and for all, like some colossal object. The second would design certain parts, the monuments, and leave the rest to develop as it pleased hoping that it would be influenced by the designed parts and therefore be better by imitation. These two theories await the return of the Renaissance prince as the only remedy to the vulgarity of bureaucracy and speculation. In reality, they have some success when bureaucracy and speculation dress up as the Prince, continuing their wild game under the mask of sumptuousness.

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Les pouvoirs qui existent dans notre monde ne sont pas publics, mais privés, qu’ils expriment la pression du capital ou la domination de la bureaucratie d’Etat.

Par conséquent, ils ne peuvent en aucune manière ni arrêter ni contrôler les forces négatives qu’ils déchaînent et qui sont indispensables à leur survie.

En ce qui concerne les bidonvilles, tout en étant le produit de ces forces négatives, ils n’en représentent pas moins un élément contestataire. C’est pour cette raison, et non certes par leur aspect pittoresque, qu’ils finissent par contenir quelques éléments positifs que les personnes intelligentes peuvent recueillir pour en faire meilleur usage.

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«Utopie», comme beaucoup d’autres termes galvaudés, a acquis un sens ambivalent et opposé. On entend par utopie une situation fournie comme opium, qui correspond à quelque chose en dehors de la réalité, présentée comme une image de ce qu’on ne veut et, par conséquent, on ne peut pas faire.

Mais on entend par utopie aussi une situation donnée comme stimulant. Elle entre alors dans la réalité et fournit l’image de ce qu’on pourrait et devrait faire, en détruisant les obstacles qui répriment la réalité.

Chaque proposition d’urbanisme fournissant des hypothèses pour une libération de la réalité ressort de cette dernière interprétation. En d’autres termes et dans le sens positif, est utopique une suggestion qui critique la situation actuelle et esquisse la situation que l’on pourrait réaliser dans un très proche futur. Dans cet ordre d’idées, il n’existe aujourd’hui aucune proposition valable d’urbanisme qui ne soit utopique et à la fois justement concrète et réelle.

Methoden, die die von diesen Widersprüchen hervorgerufene Krise hochspielen. Sie führen Werke mit sich, die sich am Rande des Systems bemerkbar machen, um so alternative Pole zu schaffen, auf die sich ein vollständiges Erneuerungsverfahren beziehen könnte.

Unnötig hinzuzufügen, dass diese Versuche nicht politisch neutral, sondern gezielt sind. Sie sind nicht autoritär, sondern appellieren an die Teilnahme des Kollektivs. Sie sind nicht idealistisch, sondern wissenschaftlich. Sie schlagen kein individuelles oder klassenbezogenes ästhetisches Normsystem vor, sondern nehmen das Risiko, das in der Entfesselung der Schöpfungsgabe aller liegt, auf sich.

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Die Macht, die in unserer Welt existiert, ist nicht öffentlich, sondern privat, ob sie nun Ausdruck der Pression des Kapitals oder der Vorherrschaft der Staatsbürokratie ist. Folglich kann sie in keiner Weise die negativen Kräfte, die sie entfesselt und die sie für ihr Überleben braucht, weder aufhalten noch kontrollieren. Was die Barackenstädte anbetrifft, so stellen sie, obgleich sie ganz und gar das Produkt dieser negativen Kräfte sind, nichtsdestoweniger ein Element des Zweifels dar. Das ist der Grund dafür (und nicht ihr pittoreskes Aussehen), dass sie zu guter Letzt doch einige positive Elemente enthalten, die die intelligenten Leute übernehmen können, um aus ihnen etwas Besseres zu machen.

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Der Begriff «Utopie» hat, wie so viele andere verächtlich gemachte Begriffe, einen zweideutigen und entgegengesetzten Sinn bekommen. Man versteht unter Utopie eine Situation, die dem Opium gleicht, die etwas ausserhalb der Wirklichkeit Liegendem entspricht und aussieht wie ein Bild von dem, was man nicht will und folglich nicht machen kann.

Aber man versteht unter Utopie auch eine Situation, die als eine Droge gegeben .wird. Sie geht dann in die Wirklichkeit ein und liefert das Bild dessen, was getan werden könnte und sollte, wobei sie die der Wirklichkeit entgegenstehenden Hindernisse zerstört.

Jeder Städtebauvorschlag, der eine Hypothese für die Befreiung der Wirklichkeit liefert, entspringt dieser letzten Interpre-

10 There are some experiments in theoretical or practical urbanism which can provide a reply. They are experiments which never try to be fragmentary but always total, in other words, they begin with a complete view of reality and its fundamental contradictions. They elaborate the concepts and methods which incite the crisis provoked by the contradictions.

They supply achievements which insinuate themselves into the margins of the system to create two alternative poles, a source of reference for a process of complete renewal.

It is useless to add that these experiments are not neutral in the political sense, but orientated. They are not authoritative but call for collective participation. They are not idealistic but scientific. They do not propose an aesthetic code which is either individual or based on class but assume the risks which come from the outbursts of creativity of all men.

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The powers in the world are not public but private whether they express pressure from the capital or domination by State bureaucracy. As a result, they are incapable of controlling the negative forces which they let loose and which are essential to survival. Where the slums are concerned, a product of the negative forces, they nonetheless represent a debatable element. It is for this reason and certainly not for their picturesque quality that they contain some positive elements which the intelligent could turn to better use.

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Utopia, like many other misued terms, has a contradictory and ambivalent sense. Utopia is taken to mean a situation supplied like opium, corresponding to something outside reality and presented as the image of something we do not want and therefore cannot achieve.

But utopia can also mean a stimulant. It is then part of reality and supplies the image of what could and should be achieved, destroying the obstacles which handicap reality.

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L’effet est qu’il n’existe plus aucune partie du monde où il n’y ait des problèmes d’organisation de l’espace physique. Le champ d’action de l’architecture et de l’urbanisme est devenu universel.

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Le problème des villes d’art et des quartiers historiques est un faux problème, qui cache une mauvaise conscience culturelle et politique. Tout ce qui existe dans le milieu, en termes physiques tridimensionnels, est toujours artistique et historique et doit être traité avec le même soin.

Cela ne veut pas dire qu’il faut «opérer» avec les mêmes techniques dans des centres anciens et dans des centres contemtemporains. L’intervention dans un site historique doit avoir pour but de restituer à l’usage actuel des structures aptes à un usage dépassé, sans altérer les formes qu’elles avaient dans le temps et qui conservent encore un sens. Par conséquent, il y a tout d’abord lieu de déterminer si ces formes valent encore quelque chose et pour qui. Ce sont les utilisateurs et non les architectes ou la classe à laquelle ils appartiennent qui doivent émettre des jugements de valeur. Ensuite, il faut modifier les structures pour ies rendre aptes aux nouveaux usages, sans modifier les formes reconnues valables.

Il est évident que la technique doit être, dans ces cas, spécifique et très raffinée, mais - encore une fois et peut-être plus qu’en d’autres cas - basée sur ces conceptions idéologiques et politiques qui refusent la spécialisation, donc l’isolement du problème.

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La sociologie est une science parallèle de l’urbanisme. Son influence n’est donc pas confluence. Chaque fois que l’urbanisme a prétendu le contraire, il a révélé sa faiblesse intrinsèque. Les problèmes d’urbanisme ne peuvent être résolus que par les urbanistes.

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tation. Mit anderen Worten und in positivem Sinn kann ein Vorschlag, der die gegenwärtige Situation kritisiert und die zukünftige Lage skizziert, als utopisch bezeichnet werden. So gesehen, gibt es heute keinen gültigen Städtebauvorschlag, der nicht utopisch und zugleich eben konkret und reell ist.

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Die Wirkung besteht darin, dass es heute keinen Teil der Welt gibt, wo nicht Probleme der räumlichen, physischen Organisation existieren. Das Tätigkeitsfeld der Architektur und des Städtebaus ist universal geworden.

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Das Problem der Kunst und der historischen Viertel ist ein falsches Problem, das ein kulturell und politisch schlechtes Gewissen verbirgt. Alles was in der Umwelt, in dreidimensionalen physischen Begriffen gesehen, existiert, ist historisch und muss mit derselben Achtsamkeit behandelt werden.

Das besagt nicht, dass man in den alten Stadtgebilden die gleichen Techniken verwenden soll wie in den neuen. Der Eingriff in eine historische Stätte muss mit dem Ziel geschehen, Strukturen, die einem vergangenen Gebrauch entsprachen, wieder benutzbar zu machen, ohne die Formen, die sie vormals hatten und die noch einen Sinn haben, zu verändern.

Folglich besteht zunächst ein Anlass zur Entscheidung, ob diese Formen noch einen Wert haben und für wen. Die Benutzer und nicht die Erbauer oder die Klasse, zu der sie gehören, sollten Werturteile abgeben. Danach muss man die Strukturen verändern, um sie dem neuen Gebrauch anzupassen, ohne die anerkannt wertvollen Formen zu verändern.

Es ist offensichtlich, dass die Technik in diesem Fall spezifisch und sehr raffiniert sein muss. Sie muss aber auf ideologischen und politischen Konzeptionen fussen, die die Spezialisierung, also die Isolierung des Problems, ausschliessen.

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Die Soziologie ist eine Parallelwissenschaft zum Städtebau. Ihr Einfluss ist also keine Hinzugabe. Wenn der Städtebau das Gegenteil behauptet, hat er seine innewohnende Schwäche enthüllt. Die Probleme des Städtebaus können nur vom Städtebauer gelöst werden.

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Every urban proposal which supplies a hypothesis to free reality is based on the last definition. In other words and in a positive sense, a suggestion which critizes the present situation and sketches a future one which can be considered ‘utopie’. There exists today no valid urban proposal which is utopie and at the same time concrete and real.

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The problem of physical and spatial organization is present all over the world.

The field of action of urbanism and architecture has become universal.

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The problem of art and historical heritage is a false one, hiding a guilty cultural and political conscience. All that exists in three-dimensional physical terms is historical and should be treated with the same care.

This does not however mean that historical sites and modern construction should be treated in the same way. Intervention on a historical site should have as its aim the restoration of outdated structures to present use, without altering the form and its meaning. It must therefore first be decided if the forms are still valuable and for whom. The users, not the constructors or the owners, must decide on value. The buildings must then be altered to fit their new use without changing the form which has been recognized as valuable. Technique in such cases must be specific and highly refined but based on ideological and political concepts which refuse specialization and the inevitable isolation of the problem.

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Sociology is a parallel science to urbanism. Its influence is not therefore a confluence. Every time urbanism has claimed the contrary it has revealed its intrinsic weakness. The problems of urbanism can only be solved by the urbanist.